Dodger

471 votes

  • La fin de l'innocence

    Megan Abbott

    9/10 Dans la lignée de Virgin Suicides, Megan Abbott signe un roman noir et vénéneux sur l'adolescence, avec tout ce que cela comporte de fêlures, de troubles, de perturbations, sans parler de l'obligation de se confronter à la responsabilité de grandir. Avec modernité, l'auteur parle délicatement mais sans tabou de la manière dont on se confronte au désir, à l'amour ou à la jalousie.
    Une réussite admirable, puissante et troublante.

    02/06/2012 à 17:25 2

  • Lagos Lady

    Leye Adenle

    8/10 Attention, révélation ! Lagos Lady, c’est un peu sur le fond la trilogie Millenium revue et corrigée à la sauce nigériane, et survitaminée en mode tarantinesque. Violent, sensuel, très chaud (dans tous les sens du terme), ce premier roman nous plonge dans l’atmosphère bouillonnante de la plus grande ville africaine, pointant du doigt aussi bien la corruption des élites ou de la police, l’opulence suspecte de certains de ses habitants que la misère de la plupart, notamment d’innombrables jeunes femmes contraintes à la prostitution et exposées aux pires des sévices.
    Avec ce premier roman nerveux, rythmé, drôle parfois, Leye Adenle fait une entrée fracassante et place le Nigeria sur la carte du monde du polar. A découvrir !

    12/06/2016 à 10:28 6

  • Miséricorde

    Jussi Adler-Olsen

    6/10 On m'avait tellement présenté la série de Jussi Adler Olsen comme la nouvelle merveille du polar nordique que j'ai été forcément un peu déçu par ce premier tome, qui tient par ses personnages (notamment le mystérieux et amusant Assad) plus que par son intrigue tranquille et plutôt convenue. Comme Hoel, je ne me sens pas tellement "appelé" par les suites pour l'instant, mais c'est tout de même un moment de lecture sympa.

    13/05/2015 à 09:50 3

  • L'Oeil de la Lune

    Anonyme

    7/10 Légère déception à la lecture de ce deuxième opus, que j'ai trouvé moins malin, un peu moins bien écrit, beaucoup plus bourrin et primaire que le premier. Peut-être le fait que l'effet de surprise ne fonctionne plus y est-il pour quelque chose... L'intrigue m'a paru également plus confuse, plus diluée, en tout cas sur une grosse première moitié du roman. Cela dit, notre auteur anonyme manie toujours aussi bien le suspense et la mécanique du page-turner, et le dernier tiers du livre m'a semblé renouer avec l'action, l'humour et l'originalité que j'avais adoré dans "Le Livre sans Nom", pour atteindre une fin effectivement inattendue et pour le moins ouverte.
    Le pitch du troisième volume (à paraître en juin 2011) étant particulièrement alléchant, j'attends le résultat avec impatience !

    14/03/2011 à 10:59 1

  • Le Livre sans nom

    Anonyme

    9/10 Attention, voilà sans doute le roman le plus déjanté de l'année ! Bourré de références au ciné de série B ou Z, mélange improbable de genres - polar, thriller fantastique, gore, western, horreur, légendes urbaines -, ce "Livre sans nom" mérite sans aucun doute de s'en faire un auprès de tous ceux que les aventures de lectures improbables ne rebutent pas. Secouée de violence pop et de crimes sanglants, habitée par des dizaines de personnages déglingués et plus invraisemblables que les autres (parmi lesquels un tueur à gages sosie d'Elvis, pour n'en citer qu'un), cette histoire impossible à raconter mais totalement jouissive convoque aussi bien les figures de Tarantino et Robert Rodriguez que celles de Seven, de Ring ou de Columbo (!), tout en faisant oeuvre originale et proprement singulière, haletante de bout en bout. Ne reste plus qu'à espérer que notre ami auteur "anonyme" ressorte bien vite les flingues, s'il est capable de se renouveler après un coup de maître aussi saisissant !

    18/07/2010 à 20:45 3

  • Psycho Killer

    Anonyme

    7/10 Sans doute l'effet de surprise ne joue-t-il plus aussi fort qu'au moment où nous avons découvert "Le Livre sans nom", mais ce nouveau roman du plus célèbre des auteurs anonymes m'a paru moins fort, moins percutant, moins original aussi que la tétralogie du Bourbon Kid. Cela dit, cet hommage au cinéma de série B est un slasher hyper efficace, assez drôle, souvent cradingue, sanguinolent et graveleux, qui se dévore en deux temps trois mouvements, sourire aux lèvres et sans prise de tête.

    29/10/2013 à 21:44 3

  • Am stram gram

    M. J. Arlidge

    7/10 Ce thriller m'a irrésistiblement fait penser à "Comme une tombe" de Peter James : une idée de départ diabolique (ici, deux personnes sont kidnappées et enfermées dans un lieu clos, avec un flingue chargé et un ultimatum : celui qui tuera l'autre sera libéré), une mécanique de suspense implacable, un tempo d'enfer (chapitres courts, style efficace) qui oblige à tourner les pages, encore et encore, pour rallier la fin au plus vite... et en plus, l'héroïne porte le même nom de famille, Grace, que le flic emblématique de Peter James ! Si ce n'est pas un signe... ;-)
    Plus sérieusement, je mets 7 pour toutes les raisons évoquées ci-dessous, parce que pour le reste, ce premier roman n'apporte rien de neuf, et présente même quelques défauts : personnages taillés à la serpe, psychologie parfois facile, deux ou trois rebondissements téléphonés... Mais le plaisir de dévorer ce polar reste plus fort que tout au final. Un bon moment donc !

    01/05/2015 à 15:05 7

  • Quai des Enfers

    Ingrid Astier

    8/10 Globalement le même avis que Nico. Ingrid Astier, qui fait preuve d'une jolie plume, décrit particulièrement bien Paris, et surtout la Seine, véritable héroïne de son polar. Un défaut : à force, j'ai eu le sentiment d'un trop-plein, que ce soit de personnages - même s'ils sont globalement bien campés - ou de thématiques - bien que l'auteur sache rendre la plupart intéressantes, grâce à un travail de documentation remarquable. A vouloir peut-être trop prouver, Ingrid Astier passe d'une oeuvre foisonnante à quelque peu étouffante, et finit par négliger un peu son intrigue, ainsi que la fin, plus faible et moins originale que le reste. Mais pour un premier roman, c'est tout à fait prometteur et ça vaut largement le déplacement.

    21/02/2010 à 18:41 1

  • La Danse des illusions

    Brigitte Aubert

    8/10 Avec ses personnages hauts en couleur, beaucoup d'humour et un sens indéniable du rythme et des rebondissements, Brigitte Aubert ressuscite l'esprit des grands romans populaires de Gaston Leroux ou Eugène Sue, sans rien perdre de son talent reconnu dans les codes du polar historique. Une bonne surprise pour un excellent moment de lecture !

    17/11/2008 à 09:48 1

  • Les quatre fils du Dr March

    Brigitte Aubert

    8/10 Diabolique ! La suite de chapitres courts qui font entendre alternativement la voix de Janie et celle de l'assassin est implacable et nous entraîne au bout de la folie. L'explication du mystère est un peu tirée par les cheveux, mais cela ne suffit pas à gâcher le plaisir ressenti à la lecture de ce petit roman de pur suspense.

    16/03/2007 à 00:22 1

  • Seule la mort le sait

    Michael Baden, Linda Kenney

    4/10 Un thriller sans relief, qui recycle des schémas rebattus (les méchants notables pas contents qu'on mette le nez dans leurs vilaines affaires, le duo de héros brillants dans leur partie et qui finissent par tomber amoureux, etc.) et n'apporte rien de nouveau au genre. Ca se laisse lire, mais aussitôt lu, aussitôt oublié.

    11/09/2010 à 11:27 1

  • Toucher le noir

    Ouvrage collectif

    8/10 Après "Écouter le noir" et "Regarder le noir", voici le troisième recueil de nouvelles dirigé par l'excellent Yvan Fauth, dans la très belle série consacrée aux cinq sens.
    Les dix nouvelles rassemblées ici forment un ensemble incroyablement homogène, tout en proposant chacune une vision singulière, à la fois différente des autres et représentative de l'univers de leurs auteurs.

    Ce qui est amusant de prime abord, c'est de chercher comment chaque écrivain a entrepris d'honorer le sujet du recueil. Certains se sont efforcés d'intégrer l'expression "toucher le noir" dans leur texte, d'autres ont pris le thème imposé au pied de la lettre, d'autres encore ont davantage travaillé de manière métaphorique.
    Aucune méthode n'est moins bonne que les autres, et au bout du compte, tous les textes ont leur propre intérêt, leur propre intelligence et leur propre force.

    Gros coup de cœur en ce qui me concerne pour la nouvelle de Michaël Mention, et gros bravo aussi à Maud Mayeras, ainsi qu'au duo Thilliez-Scalese pour leur texte en auto-reverse (les lecteurs comprendront). Mais tous les autres, chacun dans leur genre, sont à la hauteur du projet.

    Certains de ces textes me hanteront longtemps, preuve que quelques pages suffisent à marquer l'imaginaire. Une nouvelle réussie est un petit monde qui a autant de force et de légitimité littéraire (plus, parfois) qu'un long roman.
    Les auteurs de "Toucher le noir" l'ont bien compris et rendent, tous ensemble, un merveilleux hommage à la forme brève. Un formidable accomplissement, à partager sans réserve.

    03/06/2021 à 07:31 4

  • Turbulences catholiques

    Colin Bateman

    7/10 L'éternel dilemme : bon ou très bon ? 7 ou 8 ? Bien, disons entre les deux. Ce roman irlandais est parfait pour les vacances : bien mené, bien équilibré entre loufoquerie et suspense, plein d'humour et de personnages frapadingues (dont un hérisson neurasthénique). Un moment de lecture très sympa !

    28/06/2007 à 20:55 2

  • L'Oeil de Caine

    Patrick Bauwen

    8/10 8/10 pour le plaisir de lecture, l'efficacité du style, le rythme enlevé de l'ensemble et la densité de la plupart des personnages. Un "Dix petits nègres" version moderne, qui ferait à coup sûr un bon film. La fin est habile, et si j'avoue avoir envisagé la solution à un moment, l'enchaînement des faits, quelques rebondissements surprenants et bien trouvés, ainsi que la montée en intensité jusqu'au dénouement ne m'ont pas laissé cogiter plus que ça. J'attends le prochain Bauwen avec curiosité !

    25/05/2008 à 12:35 2

  • La Nuit de l'ogre

    Patrick Bauwen

    8/10 Le thriller, Bauwen sait faire, et bien faire. Chapitres courts, style énergique, rebondissements et cliffhangers bien placés, sens du rythme, ruptures d’intrigue : tout y est pour les amateurs du genre. Avec en plus quelques pincées d’humour bienvenues, petit détail qui, à mon sens, fait se démarquer le garçon de ses pairs.
    Dans La Nuit de l’Ogre, Patrick Bauwen ajoute en outre un nouvel ingrédient, à savoir un hommage à la littérature populaire, aux feuilletons à suspense tels que Les Mystères de Paris d’Eugène Sue ou les aventures de Fantômas de Souvestre & Allain. Sans rien vous dévoiler de l’intrigue, la figure de l’Ogre, avec son chapeau melon et sa redingote tout droit sortis de l’imagerie du XIXème siècle, hante littéralement les pages du roman, y laissant traîner une ombre dont on redoute (à raison) chaque apparition.
    Décidément addictif !!!

    26/11/2018 à 10:09 8

  • Les Fantômes d'Eden

    Patrick Bauwen

    9/10 Pour moi, sans hésitation, le polar le plus réussi de Patrick Bauwen à ce jour. La métamorphose est même stupéfiante par rapport aux trois précédents, et notamment "Seul à savoir" qui était assez moyen, surtout du point de vue du style. Là, l'écriture est totalement maîtrisée, d'une sobriété magnifique qui permet à l'auteur d'aller au cœur des émotions, ce qui ressort particulièrement dans les superbes chapitres racontant l'enfance de Paul Becker et ses amis ; l'ombre bienveillante du Stephen King de "Ça" ou "Stand by me", référence absolue du roman d'enfance, plane généreusement sur le livre, intégrant joyeusement le lecteur dans la petite bande de copains dès les premières pages qui leur sont consacrées.

    Mais la partie thriller contemporaine fonctionne également très bien, car on s'attache tout aussi vite au parcours chaotique de Becker, à sa rédemption désespérée, à sa quête d'amour et de vengeance, en même temps que l'on suit avec fascination la trajectoire effrayante d'un tueur en série qui sort du lot. Le tout, planté dans un décor américain que Bauwen rend totalement crédible (superbe Eden, petite ville du sud à laquelle on croit de bout en bout), tout sauf un gadget d'auteur français réfugiant son intrigue aux States parce que ça ferait "cool".

    Si, pour toutes ces raisons, mon coeur penche vers le 10, je m'en tiendrai à un très bon 9 (valant 9,5), notamment parce que la fin, un peu trop spectaculaire, plus convenue, est moins forte que le reste du roman. Mais c'est tout de même un très gros coup de cœur, du genre dont on a du mal à émerger pendant un moment. Bravo Patrick !

    25/11/2014 à 08:15 3

  • Monster

    Patrick Bauwen

    8/10 Bauwen confirme ses qualités de maître du suspense dans ce deuxième roman, peut-être moins original que "L'Oeil de Caine", mais qui s'impose comme un authentique page-turner, impeccablement construit, maîtrisé de bout et en bout et ne souffrant d'aucune longueur ni de baisse de régime. Clairement élevé à l'école américaine du genre (la référence absolue), Patrick Bauwen n'a rien à envier à Harlan Coben et s'impose comme l'un des auteurs français de thriller à suivre de près.

    26/01/2009 à 18:50 2

  • Seul à savoir

    Patrick Bauwen

    7/10 Troisième roman, troisième réussite. Bauwen a tout compris au thriller et sait embarquer son lecteur dès les premières lignes, pour ne plus le lâcher jusqu'à la fin, sans la moindre baisse de régime. Certes, le style de l'auteur n'est pas transcendant - le choix d'une narration au passé composé m'a particulièrement laissé perplexe, sans pour autant me freiner ni vraiment me gêner à aucun moment de ma lecture. Mais pour le reste, la mécanique est parfaitement huilée : chapitres courts, rythme énergique, personnages bien campés, intrigue hyper efficace, tout fonctionne sans anicroche, en dépit de quelques facilités et autres révélations un peu "hénaurmes", qui ne m'ont cependant jamais paru scandaleuses ; cela fait un peu partie du genre ! Je me suis laissé embarquer dans l'action et totalement surprendre par au moins une révélation finale. Bref, un nouveau très bon thriller dans les règles de l'art.

    16/09/2010 à 19:34 1

  • Un oeil bleu pâle

    Louis Bayard

    7/10 Gros coup de coeur pour la fin à double fond, qui remet en perspective l'ensemble du roman. Les personnages sont très bien campés (notamment les deux principaux, mais pas seulement ; les militaires, gradés ou élèves, ne manquent pas de relief non plus), l'atmosphère prégnante et le style agréable.

    25/08/2007 à 10:28 1

  • Pèlerin

    William Bayer

    7/10 Disons 6,5, mais j'arrondis au-dessus parce que ce livre procure un bon moment de lecture. Excellente idée de départ (l'arme du crime est... un faucon pèlerin, en plein New York !), bonne analyse de la récupération d'un événement dramatique par les médias. Dommage qu'on sache aussi vite qui tire les ficelles du mystère (l'auteur le dévoile très vite !), ce qui plombe un peu le suspense. La fin, très noire, sauve néanmoins l'ensemble, de même que la qualité de l'écriture et certains passages très réussis, notamment le récit des meurtres.

    19/10/2007 à 23:29 1