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Guerre sale
8/10 Après avoir lu avec grand plaisir "Passage du désir" et "L'absence de l'ogre", je me suis plongé dans ce nouveau roman de Dominique Sylvain en toute sérénité. Pas déçu ! Bien au contraire. Les deux enquêtrices de choc (et de charme) sont fidèles à elles-mêmes : drôles, sensibles, leur langue bien pendue et jamais dans la poche, toujours en action... Pour celles et ceux qui ont lu les précédentes aventures de Lola Jost et Ingrid Diesel, deux "nouveautés" marquent "Guerre Sale". La lumière est faite sur ce qui est arrivé au lieutenant Toussaint Kidjo (drame mystérieux dans la vie de l'ex commissaire), et le personnage du commandant Sacha Duguin monte grandement en puissance, puisqu'on peut dire qu'ici l'enquête est menée à égalité entre les "officiels" et le duo de "privées".
Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, les lecteurs auront leur content d'intrigue, d'action, d'humour et de noirceur. L'écriture de Dominique Sylvain me plaît toujours autant. Elle a le sens du dialogue "juste" et c'est assez rare. Les personnages ne s'expriment pas comme trop souvent à la manière de rombières dans un salon de thé. Pas de "N'est-ce pas ma chérie ?" ou de "Mon dieu, quelle horreur ! Je n'ose y croire !" à tout bout de phrase. Il n'y a pas non plus surabondance de "dit-il", "susurra-t-elle" ou "grommelèrent-ils" qui ont le chic pour me polluer l'imaginaire. Les personnages parlent comme de vraies personnes, et ils parlent bien parce que les dialogues, à l'image du récit, sont parsemés de "petits mots" biens vus, drôles, imagés et expressifs. Lors d'un détour dans une secte, par exemple, on croisera des "perturbés du bénitier", et tout au long de l'histoire, on découvrira avec Ingrid, sourire aux lèvres, les difficultés que rencontrent les étrangers qui s'essayent à la langue française...29/01/2011 à 20:46
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Passage du désir
8/10 "Le gaillard s'était offert une commotion cérébrale à coups de cocotte-minute et une perforation rénale à coups d'archet de violoncelle..." ou encore "Surveillez un peu vos métaphores, Grousset, elles se barrent dans tous les sens..."
Lola Jost et Ingrid Diesel ont tout pour ne pas s'entendre. La première est une "vieille" ex-flic, grosse, laide, fumeuse et grande buveuse ; la seconde est jeune, belle, sportive et aventurière. Mais le binôme fonctionne à merveille, sur fond d'enquête prenante à souhait. Une jeune femme (fille) vient d'être assassinée, retrouvée les pieds coupés, alors qu'un casse spectaculaire a eu lieu. L'enquête est dirigée par "Nain de jardin", un commissaire peu aimable et pas aimé. Le coupable est démasquable assez tôt, pour qui cherche bien, mais là n'est pas l'intérêt du livre qui m'a plu surtout par les dialogues (très réalistes, c'est rare), la drôlerie et la sympathie qu'inspirent les enquêtrices. Bref un récit qui sonne juste, vrai, sans vulgarité ni "effets spéciaux" inutiles.
Un bon polar servi par une belle écriture. J'ai beaucoup aimé, et du coup je lirai prochainement L'absence de l'ogre, autre titre de Dominique Sylvain, avec les mêmes Lola et Ingrid.29/09/2010 à 22:51 1
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Les Cicatrices
9/10 "Thriller psychique"... Le terme "psychique" m'avait sauté aux yeux quand j'ai vu la couverture du livre pour la première fois en juin dernier, au salon "Polar en plein coeur". J'avais eu la chance de papoter avec Jac Barron à cette occasion, en prenant un pot en terrasse en compagnie de Gipsy Paladini, de Catherine Diran et de Frédéric Fontès. Le titre m'était resté en mémoire, avec le "psychique". Roman commandé chez l'Atalante, à Nantes (maintenant, il devrait y être en rayon...), livré en quelques jours, mis en bonne place dans le sac "à lire" des vacances.
J'ai lu. Boudiou, ça secoue. C'est le genre de truc à ne pas mettre entre toutes les mains, comme on dit, mais en l'occurrence c'est ça qui est bien. C'est gore, parce que ça montre du cruel, du vrai, du fou. On va très loin dans la démonstration de ce que peut être la souffrance, en restant dans un dosage savant qui évite les débordements. Heureusement, parce que Jac Barron place la barre très haut dès les premières scènes "choc", et autant prévenir : ça va crescendo. Je savais que Jac avait suivi des cours de criminologie, eh bien j'ai l'impression qu'il a pris des notes parce que les hameçons et les colles fortes, chez lui, ce n'est pas seulement pour la pêche en rivière et les rafistolages du dimanche.
Les cicatrices, c'est aussi le thème omniprésent de l'homosexualité mal "assumée", un sujet qui pourrait fâcher, mais pas là parce que ça justifie le reste, ça forme un tout, même si ça n'explique pas tout.
Bref, c'est un énorme boulot qu'il y a derrière cette belle couverture. Et ça ne fait que commencer, Les cicatrices est le premier titre d'une trilogie, la Trilogie des pulsions. Après l'avoir dévoré, je me demande ce que Jac Barron peut réserver, mais je lui fais confiance : ça va déménager.29/09/2010 à 22:45
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Femmes blafardes
9/10 Un tueur en série dans une petite ville de Vendée, il y a de cela des années. Ce n'était pas encore la mode ! Pierre Siniac était en avance sur son temps. Qui est Jack l'Eventeur (oui, avec un seul "r"), qui signe ses crimes en laissant sur place un éventail ? Allez donc trouver un suspect dans cette ville sans histoires, et qui pourtant en a à raconter, des histoires. Pierre Siniac met en scène une galerie de "personnalités" de la ville : directeur du journal, de l'usine, commerçants, chef de gare, restaurateur, assureur, voyante (la meilleure de France !), maire et adjoints, un ancien flic échoué là et même, au coeur du dispositif, la mère maquerelle qui sait tout voit tout, encadrée de ses fidèles collaboratrices. Dont celle du jeudi soir, qui ne travaille que ce soir-là, allez savoir pourquoi. Les travers de ces personnages savoureux sont des secrets de polichinelle qui s'imbriquent les uns dans les autres d'une façon assez extraordinaire. Et le "serial killer", dans tout ça ? Eh bien justement, c'est bien l'un des intérêts principaux du livre (qui n'en manque pas) de montrer comment un tas de petits riens mis bout à bout finit par rendre possibles (et même, inévitables) une série de crimes incompréhensibles et pourtant d'une logique sans faille.
C'est superbe, drôle, chaque page contient son lot de pépites, j'aurais aimé que la promenade en ville ne se termine jamais.
Un gros coup de coeur.29/09/2010 à 22:36 1
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Delirium Tremens
7/10 Jack Taylor, ancien flic viré de la police, est devenu "privé". Alcoolique au dernier degré, il passe plus de temps à se cuiter qu'à enquêter. N'empêche, on lui confie une mission : prouver qu'une jeune "suicidée" a en réalité été assassinée. Ça sent le déjà lu, comme scénario, mais ce n'est pas un problème parce que dans ce livre, l'intrigue n'est pas l'élément majeur.
Des chapitres courts, des phrases courtes, des répliques percutantes (et souvent drôles) : le style est particulier et m'a plu. Les personnages sont intéressants et bien rendus, mais attention : c'est du noir noir, leurs histoires se terminent vite au fond du trou.
Bref, lecture agréable, mais il m'a manqué le côté intrigue. C'était mon premier de cet auteur, j'en lirai un autre, pour voir.06/10/2008 à 11:49 2
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Marseille sur maire
7/10 Un bon moment de lecture. Pas mal d'humour, de l'action, des personnages "vivants" (sauf les morts, évidemment...). La fin m'a semblé un peu traînante et l'épilogue superflu, mais rien de dérangeant. Bref, un bon divertissement.
03/10/2008 à 12:24
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Le marionnettiste
8/10 Antoine Giordano est un personnage hors du commun. Brillant élève, beau comme un dieu, fort comme quatre, bisexuel, mais aussi et surtout assassin. Par goût peut-être, puis par nécessité lorsqu'il se retrouve piégé par une mystérieuse organisation fasciste. Le livre est habilement construit : récit de son incarcération et de ses manoeuvres pour ne pas se faire libérer, mais aussi de long passages du roman qu'il écrit et dans lequel il dénonce.
Remarquable plus par la qualité d'écriture que par l'histoire elle-même. Court et bien fait.02/10/2008 à 21:15
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Cul-de-sac
9/10 "Remarquable" "Drôle et terrifiant" "Impeccablement construit" "Un des meilleurs romans noirs de l'histoire du genre" "Thriller féroce"...
C'est ce que l'on peut lire sur la quatrième de couverture. Hé bé ! Souvent, les quatrièmes de couverture en rajoutent un peu. Voire sont carrément à côté de la plaque. Ben pas là. Ce bouquin est excellent à tous points de vue.
A lire absolument !02/10/2008 à 12:06 1
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Rose Blême
9/10 Un cambriolage minable qui manque de bien mal se terminer, un flic véreux et bas de gamme qui prend l'affaire en main, et c'est parti pour un ping-pong endiablé entre les deux personnages. Jan Thirion a le chic pour transformer en douceur des situations (au départ) assez simples et, par apport successifs de petits riens, de promener le lecteur vers une fin spectaculaire, cruelle, inattendue et pourtant d'une logique sans faille. Déjà avec "Ego fatum" on en prenait plein la figure, ici on est dans la même veine, le nombre de victimes en moins. Humour noir (l'escroquerie - qui tourne à l'arroseur arrosé - à la vente aux personnes âgées du "pulseur de champ magnétique, avec applicateur ceinture, que même le pape utilise" est un grand moment), qualité d'écriture, personnages attachants, lecture rapide.
Tout pour plaire.18/09/2008 à 20:50
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Harjunpää et le fils du policier
7/10 Helsinki, début des années 80. Plongée dans un univers de violence où des ados abandonnés à leur sort se bagarrent, volent, pillent et parfois tuent. Des parents alcooliques, des mères qui se prostituent et subissent les coups de maris tyrans. Il s'agit davantage d'une sorte de reportage (noir) sur la violence chez les jeunes que d'un véritable polar, même si l'on suit l'enquête de bout en bout. Les coupables sont connus dès le début : pas d'intrigue. Le livre se lit tout de même avec intérêt, l'écriture est agréable et les personnages très crédibles. Dommage qu'il manque le côté intrigue.
18/09/2008 à 07:00
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Bois-Brûlé
8/10 Un drame terrible qui associe un jeune enfant, sa baby-sitter, son beau-père et homme plus que perturbé. Drame qu'on ne comprendra vraiment qu'en toute fin de roman. C'est bien mené, avec une structure intéressante : 2 "époques", celle du drame et environ 1 mois plus tard, avec les visions alternées des 4 personnages principaux. Le final est une surprise. Un bon polar... sans policiers ou presque. 2 bémols tout de même : un début un peu "poussif" (mais il y en a qui aiment !) et surtout une erreur de taille qui laisse croire jusqu'au bout à un dénouement qui n'est pas le bon.
18/09/2008 à 06:52
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Le Soleil des mourants
9/10 Le soleil des mourants, c'est la (très triste) histoire d'un homme qui a tout pour être heureux et dont la vie va basculer presque du jour au lendemain : Ricco est devenu un clodo parmi tant d'autres. Izzo nous plonge dans le quotidien des SDF : souffrance, violence, détresse, alcool... bien mieux que n'importe quel documentaire sur le sujet. Les personnages, même s'ils sont tous pathétiques et au bout du rouleau, arrivent pourtant à faire sourire. Le récit, très bien construit, est poignant du début à la fin : lecture déconseillée en période de cafard... En résumé : un excellent livre.
18/09/2008 à 06:45 2
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La Guerre des cerveaux
6/10 Une histoire bien ficelée qui entraîne le lecteur dans une enquête aux 4 coins du globe, afin de comprendre comment et pourquoi les plus grands savants du monde pètent les plombs les uns après les autres. Aucun ennui à la lecture, mais on n'est pas au niveau de La nuit des enfants rois. Un peu trop recette de cuisine à mon goût, avec les ingrédients du genre : l'organisation secrète et mystérieuse, les grands manitous qui tirent les ficelles dans leurs résidences somptueuses, les petites mains qui n'ont peur de rien, la savante géniale évidemment jeune superbe et nymphomane, le savant fou et criminel... La fin m'a déçu.
18/09/2008 à 06:35
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Pig Island
5/10 Un thriller de 470 pages au format poche. Je me suis forcé pour aller au bout, l'ennui étant le sentiment prédominant durant les presque 400 premières. Ça s'arrange sur la fin, plutôt réussie, l'intrigue finissant par tenir ses promesses : le "monstre" de Pig Island va respecter (enfin...) son serment de belle manière. Comment ? ça je n'ai pas compris. Peut-être que je n'ai pas tout suivi... Dommage: la même histoire sur 300 pages en supprimant le sordide (voire vulgaire) inutile aurait conduit à un livre prenant. Bref : ça sent le commercial.
16/09/2008 à 08:59
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La Mouche du coche
8/10 Si vous aimez l’humour noir et les ambiances mafieuses, il ne faut pas hésiter. Westlake arrive à rendre un enterrement marrant et les pires pourris des bas-fonds new-yorkais attendrissants. Ce livre a été initialement publié en Série Noire sous le titre « Les cordons du poêle ». La version Rivages est, selon l’éditeur, une traduction « révisée et complétée ». Je n’ai lu que la seconde, et c’est du très bon.
16/09/2008 à 08:54
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1275 âmes
9/10 Alors ça, c'est de l'exceptionnel. Les pérégrinations d'un sherif minable dans un bled perdu des Etats-Unis des années 20. Minable... au début. Parce que très progressivement, le sherif va démontrer que sa "stratégie professionnelle", qui consiste à ne strictement rien faire, est terriblement efficace. C'est noir, drôle et grinçant. Une "bouffonnerie", dit la préface. Oui, mais du grand art.
A lire dans la foulée, ou du moins après : 1280 âmes de Pouy.16/09/2008 à 08:46 3
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Quatre Garçons dans la nuit
7/10 Une bonne intrigue, avec quatre "garçons" dont on se demande du début jusqu'à la fin ce qu'ils ont à cacher. Même si l'on se doute bien que la vérité est dissimulée ailleurs. Bien cachée, cette vérité : j'avoue qu'au final je me suis dit que j'aurais pu y penser. Mais non. Donc glop glop pour ça : la chute est bien vue. Je regrette quand même des longueurs : les 450 pages gagneraient à devenir 300. Aussi des dialogues qui souvent ne sonnent pas très juste, un peu trop "littéraires" pour être crédibles.
29/06/2008 à 09:15
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Funérarium
5/10 Pas franchement emballé. Une belle écriture et certains personnages attachants, mais cela fait un peu trop "recette de cuisine" à mon goût.
29/06/2008 à 09:10
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Moloch
8/10 Excellent livre qui traite le sujet du trafic d'enfants, sur fond de maltraitance et de pédophilie. Des personnages de flics bien vus et de malfrats tout autant. Une juge d'instruction, un psy, une infirmière, un chirurgien et j'en oublie qui apportent leurs regards différents sur la "chose". Et au milieu de tous ces gens, un personnage central attachant, ancien militaire rendu psychopathe par les atrocités de la guerre, qui va se mettre à faire justice lui-même (en prévenant tout le monde). Il y a en fait deux histoires dans le livre, sans rapport entre elles sauf pour ce qui est de la maltraitance des enfants. Pas bien compris le pourquoi de ce "doublon", mais cela ne gache rien.
29/06/2008 à 08:55 1
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Coule la Seine
9/10 Trois nouvelles aux petits oignons. Un régal. Fred Vargas a l'art de plonger son commissaire Adamsberg dans des enquêtes "de tous les jours" avec à chaque fois les petits détails qui tuent. Les personnages et les dialogues sont drôles et émouvants. Très réels. Dans "Salut la liberté", c'est un clochard qui passe ses journées assis sur un banc face au commissariat. Avec un valet pour ne pas froisser son costume et un lampadaire hors d'usage pour compagnon. Dans "la nuit des brutes", un gardé à vue bizarre réclame haut et fort un cintre qu'il finira par obtenir. Dans "5 francs pièce", encore un clochard prénommé Pi qui désespère d'arriver à refourguer le stock d'éponges qu'il trimballe dans son caddie. Il finira par les vendre, de belle manière. 3 nouvelles qui se dévorent vite. Du tout tout bon.
29/06/2008 à 08:50 1