Sylviegeo

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  • De bonnes raisons de mourir

    Morgan Audic

    8/10 Une enquête policière sur des meurtres atroces. Oui il y a terriblement de cruauté dans ces meurtres "signés" et où l'on découvre qu'ils sont les manifestations d'une vengeance mûrie durant près de 30 ans. Ça se passe en Ukraine, à la frontière de Tchernobyl et c'est ce qui m'a fasciné. Vivre aux limites de cette zone interdite, maudite où tout a chaviré en 1986 lors de l'explosion de la centrale nucléaire. Et au-delà du récit policier, des enquêteurs et de leurs motivations, des victimes et de leurs histoires, c'est le lieu qui prend toute la place dans cette histoire, qui en est la vedette pour moi. Oui fasciné car difficile de comprendre que certains retournent vivre dans la zone ou en squattent certains édifices. Difficile d'imaginer que d'autres font fortune en démantelant tout ce qui est resté de la vie quotidienne en transformant et revendant ces matériaux hautement irradiés. On s'entend que Pripiat et les villes alentours font sauter le dosimètre lorsque qu'enclenché et simplement penser y revenir vous irradie. Ce qui m'a intéressé aussi de ce titre c'est aussi le quotidien de ces citoyens ukrainiens, plus ou moins pauvres ou malades pour certains et obligés de côtoyer les oligarques ou les mafieux qui contrôlent le marché noir. Car il semble que vivre en Ukraine c'est vivre la guerre civile, c'est encore subir la transition du système d'économie russe vers celui de marché, c'est la vie moderne dans l'ombre des fantômes de l'ère soviétique. Mais lire De bonnes raisons de mourir c'est une bonne découverte et Morgan Audic est certes un auteur à suivre.

    05/02/2020 à 15:36 8

  • La Femme de l'ombre

    Arnaldur Indridason

    8/10 Excellent deuxième volet de cette trilogie.

    16/01/2018 à 03:20 4

  • Les Chemins de la haine

    Eva Dolan

    8/10 Un polar oui parce que les deux enquêteurs tenteront de trouver qui a assassiné ce travailleur estonien brûlé vif mais aussi une espèce de chronique sociale sur le racisme, les crimes haineux et le travail (l'esclavage plutôt) des travailleurs migrants.
    Ce premier récit d'Eva Dolan est très bien mis en scène, bien amené et bien conclu. On nous parle souvent du sort réservé aux femmes de l'est qui immigrent clandestinement et se retrouvent esclaves sexuels, ici le sort des hommes migrants venus chercher du travail n'est guère mieux. Prisonniers de "gangmaster", logés dans des baraquements à la limite de la salubrité, peu ou parfois pas payés, ces hommes venus chercher un meilleur ailleurs se trouvent sous le joug de la peur, de la brutalité et de la haine, se retrouvent là où leur vie n'a de valeur que si leurs muscles travaillent et encore. Et tout ça se passe dans une petite ville toute britannique. La particularité ou plutôt la sensibilité particulière de ce roman est que nos deux enquêteurs, Zigic et sa partenaire Ferreira sont eux-même issus de communauté culturelle immigrante, polonaise et portugaise. Ce qui leur donne une motivation particulière à travailler au bureau des Crimes de haine.
    Eva Dolan nous a conduit dans un monde parallèle, tout juste à côté de chez soi, là où il ne fait pas bon vivre. Perturbant.

    31/01/2020 à 16:22 3