chouchou

601 votes

  • Maudit printemps

    Antonio Manzini

    8/10 Le sous-préfet Schiavone, chaussé de Clark’s et vêtu d’un loden élimé, pensait se complaire dans le ronron de la vallée d’Aoste. Mais voilà quand le kidnapping d’une jeune lycéenne, issue de la bourgeoisie locale, réveille les sens aigüs du flic bougon, possédant la faculté de répartis cinglantes, son idylle avec cette ville inhospitalière et terne à ses yeux s’infléchira. Entre notables et coreligionnaires épousant les personnages types de la commedia dell’arte, l’enquête s’imprègnera du lieu mais aussi et surtout de caractères qui suffiront à décrire des scènes authentiques, jonglant entre comédie et soif de résoudre le problème posé sur le bureau de Schiavone.

    04/05/2017 à 11:26 7

  • Transsiberian Back to Black

    Andreï Doronine

    8/10 On suit le parcours chaotique d’un toxico aux prises, bien sûr, avec ses démons mais aussi le courant de sa vie dans la vallée de larmes d’une existence rude qui n’exclut pas le comique. Ce récit se présente sous la forme d’un journal des pérégrinations dans le Saint-Pétersbourg actuel qui nous renvoie, comme le souligne avec clarté le sous titre de la collection Zapoï, à un monde largement inconnu après un quart de siècle de gueule de bois post-guerre froide.

    03/05/2017 à 11:53 4

  • Le Directeur n'aime pas les cadavres

    Rafael Menjivar Ochoa

    7/10 Le roman noir dans ses largeurs « ramassées » a pour cadre le Mexique avec tout ce qu’il véhicule. La thèse symbolique du contraste des genres, des oppositions de sentiments, que ce pays offre est un véritable creuset brut des bases de ce genre littéraire. Se succèdent malgré tout un humour sous jacent et grinçant, une âpreté scarifiante aux confins des contours de cette nation où s’agrègent les poncifs de corruption, de justice expéditive, de délitement inéluctable d’une démocratie républicaine fantoche. Entrer dans « Le Directeur n’aime pas les cadavres » c’est s’exposer à un récit sans concessions, sans apprêts, sans introduction discursive, sans mise en garde et de filer, avec brutalité et sans déviation, vers l’essence des maux d’une exsangue nation cherchant pourtant à délimiter une approximative morale…

    03/05/2017 à 11:48 4

  • Écume

    Patrick K. Dewdney

    7/10 A la timonerie de la Gueuse, tel un confessionnal de contritions muettes, tel le sarcophage définitivement clôt d’une relation père/ fils dont les liens n’ont même pas eu l’état caduc d’un semblant d’échange filial standard. Rien n’est d’ailleurs standard dans ces vies ternes. Dans cet univers ténébreux où le frêle esquif est ballotté par une houle qui bouscule la moelle des pêcheurs et leurs viscères. C’est de leurs émotions enfouies et de leurs tatouages illustrant leur parcours que l’on disserte. Néanmoins ce sont des hommes de nos jours, pivots, engrenages, « malgré eux » d’un globe terrestre qui semble jouir de la déshérence d’autrui, de l’occultation étiologique de la fuite à travers une cécité de masse qui paradoxalement accepte d’en tirer profit. Des pensées s’opposent, des idées intérieures s’entrechoquent, des cœurs s’entrelacent,…

    02/05/2017 à 11:12 3

  • Bombes

    Dominique Delahaye

    8/10 Bombes c’est la corolle de la déflagration, Bombes c’est le point visé et ses dégâts collatéraux. La trajectoire d’une vie de protagonistes disparates sur 24 heures engendrera le chaos, la perte de repères, de morale, de sens commun. On déclenche le chronomètre et l’on craint de distinguer la trotteuse effectuer son dernier pas….

    19/04/2017 à 12:06 4

  • Un bref moment d'héroïsme

    Cédric Fabre

    8/10 La fracture du manque, la souffrance de la perte de son phare existentiel, de son mât d’arrimage conjugue son fil d’ariane sur le temps du passé composé. La lumière reste faible dans les ténèbres et les stigmates indélébiles de différentes vies, de parcours traumatiques s’additionnent pour prouver que philosophie et recherche de sens individuel contrastent avec des actes percutants, soufflés par des messages politiques non conventionnels.

    06/04/2017 à 12:11 5

  • Sous la neige, nos pas

    Laurence Biberfeld

    7/10 La Roberval nous sert d’étalon dans l’opposition de ses plateaux où se font face les poids de la reconstruction et du passé. Les lests font ployer les déterminations, font fléchir les prises d’élans promptes au renouveau, aux projets de table rase. La rugosité de la Lozère irise le tableau des landes d’une caligineuse torpeur, enserrant le cou et réduisant notre capacité à capter l’oxygène nourricier.

    31/03/2017 à 11:17 2

  • Preneur d'otages

    Stefanie Pintoff

    7/10 La vitrification du temps, dans ces dix-sept heures de cette journée d’hiver à New York, renvoie à une course contre la montre et une lutte d’esprits en déperdition cherchant la correction de choix individualistes dans une société moribonde ayant perdu le sens du collectif.

    29/03/2017 à 18:05 2

  • Brigade des Mineurs

    Raynal Pellicer, Titwane

    8/10 Dans le corps de la police judiciaire il y a une brigade spécialisée présentant une place à part. sa particularité, son image tient à la nature des problématiques gérées. On l’a vue dans Polisse, film événement de Maïwenn, là ce sont les compétences d’un graphiste et celles d’un documentariste/réalisateur qui permettent de pénétrer dans le quotidien de ce groupe de femmes et d’hommes qui sont aussi, pour une partie, des parents aux prises avec le sordide, l’abject, l’insoutenable, l’inconcevable qui pourraient générer un légitime sentiment atrabilaire….

    27/03/2017 à 11:12 4

  • Connemara Black

    Gérard Coquet

    8/10 Les effluves et les vapeurs distillées des Jameson, Paddy ou autre Bushmills exhalent les rancoeurs, les inimitiés, le conflit Ìrlando-anglais encore dans les esprits des vieux mais aussi, tel un génotype culturel, d’éducation, chez les plus jeunes. Dans cette terre des lacs du Conmaicne Mara, « descendants de Con Mhac de la mer », sur la côte occidentale du pays, les ressources se résument à l’élevage de moutons, l’exploitation de la tourbe et le tourisme. On entre dans ce milieu féru de pêche à la mouche mais nulle nécessité de maîtriser des notions halieutiques. Les bottes et cirés restent de mises en raison de précipitations brutales et massives de macchabés.

    18/03/2017 à 22:55 4

  • Le Plus loin possible

    Maureen McCarthy

    8/10 L’existence de chacun est jalonnée de rives à atteindre. Tantôt lointaines, tantôt proches, elles sont les passages intermédiaires mais essentielles à nos constructions. Parfois on y accède par ses propres moyens et d’autres par des ponts salvateurs. Tess en est là ; elle désire franchir ce cours tumultueux et elle sera assistée mais la substance de sa mue ne pourra s’extraire que de son être…

    16/03/2017 à 11:27 3

  • Sous la terre des Maoris

    Carl Nixon

    7/10 Le pays à la fougère argentée puise ses forces, ses légendes, sa culture dans sa mixité ethnique et culturelle. Mais le pendant de ce melting-pot ouvre à des incompréhensions pouvant déboucher sur des frictions graduelles. Le suicide d’un jeune homme débouchera sur les difficultés inhérentes au deuil mais aussi à l’opposition de croyances, à l’affrontement communautaire… Le deuil est une épine dans le pied que l’on ne peut extraire.

    08/03/2017 à 11:29 3

  • 19500 dollars la tonne

    Jean-Hugues Oppel

    8/10 Les soubassements de nos états, de nos systèmes politiques, dans la géopolitique sont parsemés de multiples officines diverses qui lient et délient les accords inter étatiques en sous main. Cette capacité, ou plutôt cette servitude de dépendance au seul pouvoir mercantile abreuve des hommes et des femmes à des actes dénués d’une quelconque déontologie, d’un semblant d’éthique. L’interpénétration de compagnies dites « vertueuses » pour ce type ne sont donc qu’ animées par un seul et même vecteur, un seul et même barycentre, qu’est la sacro sainte thune.

    03/03/2017 à 11:10 6

  • Nu couché sur fond vert

    Jacques Bablon

    7/10 Vert comme la pousse d’un jeune rameau, vert comme une jeunesse perdue, vert comme l’espoir friable, vert telle la chlorophylle de vie, source d’oxygène florale…Deux collègues, deux flics que beaucoup opposent s’agrègent dans une double affaire indépendante. L’une touche de manière directe Romain et sa vie antérieure, l’autre consume son présent. La « danse » de ces missions capitales pour nos protagonistes évoluant entre passé et événements de l’immédiateté, dressera par ailleurs les portraits taillés à la serpe d’un homme et d’une femme en quête de repères d’épanouissement pour leur futur.

    27/02/2017 à 19:06 4

  • Mountain Story

    Lori Lansens

    7/10 La montagne, théâtre magistral d’une dramaturgie rude pour quatre randonneurs, plante irrémédiablement ce décor singulier d’espace, d’introspection et, paradoxalement, aussi de communions multiples.

    23/02/2017 à 11:11

  • Le Voyage de Lilya

    Stephan Abarbanell

    7/10 La période post seconde guerre mondiale évoque le chaos, la reconstruction, matérielle et humaine. Les cicatrices sont béantes et le devoir de mémoire reste un enjeu majeur dans cette reconstruction des êtres, des peuples. Le Voyage de Lilya présentera certains attributs d’un exil salvateur, en ce sens où ses recherches de vérité sont d’or. Dans le bruit et la fureur des suites de ce conflit mondial, les enjeux politiques, géopolitiques, restent aussi, voire surtout, des enjeux plus particuliers humains.

    15/02/2017 à 11:59 1

  • L'Exil des mécréants

    Tito Topin

    7/10 Sur la croix, le supplicié, à ses pieds, ses enfants, la raison pour laquelle il s’est sacrifié. Dans ce monde imaginé par l’auteur le message a définitivement perdu de sa substance. Il est désormais régi par des règles exclusives autocratiques religieuses et l’athée, l’apostat est l’image du mécréant. La politique, la société, dirigées par le culte, par la pensée théologique fondent « inévitablement » une dictature arborant les attributs d’un radicalisme exacerbé qui nie les libertés élémentaires. C’est dans cette crise sociétale, cette absence ou plutôt ce refus édicté du libre arbitre que quatre personnages tentent d’entrer en résistance. Leur chemin commun, poussé par une soif ancestral de liberté, les conduira à une recherche d’eldorado rêvé…

    09/02/2017 à 11:45 6

  • Les Filles déchues de Wakewater

    V. H. Leslie

    7/10 De ce conte maléfique émergeant des récits décalés dans le temps de deux femmes, nous soustrait à notre quotidien et nous embarque dans un monde fantasmagorique dont l’inertie mercurée accapare notre esprit, notre imaginaire.

    08/02/2017 à 11:57 1

  • Petite Fleur (jamais ne meurt)

    Iosi Havilio

    8/10 La découverte accidentelle d’une capacité, d’un pouvoir de l’ordre du divin, tout en possédant l’attribut maléfique en miroir, projette José dans des questionnements légitimes. L’auteur emmènera le lecteur dans sa réflexion intime dans l’affrontement de sentiments opposés tiraillé par une base culturelle et éducationnelle traditionnelles, communes.

    07/02/2017 à 11:16 2

  • Les Larmes noires sur la Terre

    Sandrine Collette

    9/10 La brillance, les lumières de la métropole attisent les rêves. Quand ceux-ci sont déçus la chute est vertigineuse. Car la société en a décidé autrement, un tunnel sombre se profile devant une jeune femme à l’orée de sa vie.

    01/02/2017 à 11:13 9