Le Dernier tigre rouge

7 votes

  • 7/10 Un roman bien travaillé, bien documenté sur une période peu exploitée. Histoire de deux combattants, engagés pour des raisons bien différentes mais plus proches qu'ils ne le pensent vraiment, qui vont se croiser encore et encore au gré des batailles. Histoire de rencontre, où comment la guerre peut réunir des gens que rien ne destinait à être ensemble. Histoire dans l'histoire, un survol (trop?) rapide de la Guerre d'Indochine. Un bon roman plein de qualités mais auquel il manque la petite étincelle qui l'aurait fait basculer vers le très bon.

    19/11/2016 à 08:40 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 6

  • 9/10 1946. La France n’a pas encore pansé les plaies de la Seconde Guerre mondiale que celle d’Indochine s’amorce. Parmi les troupes hétéroclites françaises se rendant sur place, il y a Charles Bareuil. Ancien étudiant en philosophie, ravagé par la mort de sa femme, il n’a pas été par le passé ce que l’on pourrait qualifier de héros. Il a néanmoins un atout : c’est un tireur d’élite, marqué par une enfance brimée par un père qui ne lui a transmis que ce talent. Cette compétence va rapidement faire écho à celle d’un mystérieux sniper, enrôlé par les forces adverses, qui lui a néanmoins un jour laissé la vie.

    Jérémie Guez s’est rapidement hissé parmi les écrivains les plus prometteurs de sa génération. Paris la nuit, Balancé dans les cordes, Du vide plein les yeux ou encore sa nouvelle La Veuve blanche ont séduit le public comme la critique. Il s’essaie ici à un genre différent, avec à la clef un voyage à la fois spatial et temporel. La Guerre d’Indochine n’est assurément pas un sujet moult fois évoqué en littérature. Trop récent, trop controversé, mal cicatrisé, ce conflit a si durablement marqué les esprits qu’il contient probablement encore trop de soufre. Aussi, le pari de l’auteur d’y plonger le lecteur était osé. Pourtant, le résultat est on ne peut plus réussi. Grâce à une plume magnifique qui sait pourtant se mettre en retrait – peu de longues descriptions, caractères dépeints rapidement, et un souci de reconstitution historique indéniable mais jamais bavard, Jérémie Guez rend avant tout un magnifique hommage aux hommes et femmes qui ont participé à cet affrontement. Sans jamais être simpliste, avec une humanité et une générosité qui transpirent à chaque page, il sait mettre en relief la fraternité d’armes, la solidarité des soldats, ainsi que les points de vue des deux belligérants. Charles Bareuil est à cet égard troublant de crédibilité. Mais c’est surtout le tireur ennemi, que l’on surnomme « Le dernier tigre rouge » qui interpelle par son profil, sa complexité intellectuelle, la subtilité des raisons de son engagement armé, avec l’ultime page du récit qui complète ce puzzle psychologique.

    Magnifique épopée humaine aux scènes marquantes, comme cet avant-dernier chapitre où l’un des tireurs va épauler son adversaire, cette adroite peinture des sentiments éblouit. Non seulement Jérémie Guez confirme tout le bien que l’on pensait de lui, mais il a en plus cette capacité d’étonner et d’envoûter. Souhaitons, autant à lui qu’à son lectorat, d’autres ouvrages de cet acabit.

    09/01/2015 à 18:28 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Une écriture de grande qualité, du rythme, de l'action. J'ai par contre moins apprécié la dernière partie du livre. J'aurais souhaité que l'auteur développe un peu plus l'aspect polar.

    05/07/2014 à 09:00 Ssarlotte (516 votes, 7.1/10 de moyenne) 2

  • 8/10 Je découvre la plume de Jérémy Guez avec ce roman : j'ai pris plaisir à suivre ces légionnaires englués dans une guerre qui semble perdue d'avance, une guerre dont les codes ne sont pas les mêmes des deux côtés, une guerre finalement assez méconnue.
    J'ai trouvé que le roman peinait un peu à démarrer. En revanche la troisième et dernière partie, très rythmée, m'a bien accroché et j'ai fini le livre le sourire aux lèvres, content d'avoir appris des choses sur l'histoire de France et d'avoir lu une belle histoire, quoiqu'un peu trop courte à mon goût. Une réussite.

    28/05/2014 à 11:33 LeJugeW (1772 votes, 7.3/10 de moyenne) 2

  • 7/10 Jérémie Guez fait montre une nouvelle fois de maturité littéraire allié à un sens de la documentation sur une période globalement méconnue. La trame de son histoire s'inscrit par la même dans une dynamique humaniste malgré le belliqueux contexte. Des personnages ancrés dans des convictions mais poussés mais vers des désillusions exprimant la complexité de l'âme humaine collective et individuelle. Cet auteur a, à n'en pas douter, un bel avenir s'il décide, comme pour cet opus, la voie de la diversification! Léger bémol: j'ai ressenti moins de "tension" que sur le triptyque parisien.

    21/05/2014 à 18:08 chouchou (597 votes, 7.6/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Jérémie Guez nous embarque pour l'Indochine et l'année 1946 point de départ de son dernier tigre rouge.
    c'est un bon roman mais je suis resté un peu sur ma faim car le résumé me promettait plus un face à face de snipers,à la Stalingrad de J.J. Annaud, que ça ne l'est vraiment.c'est mon seul bémol.
    à côté de ça le charme de l'Indochine opère et Jérémie Guez balaie la période d'une défaite à l'autre, de la retraite de Cao Bang à la chute de Dien Bien Phu à travers le chassé-croisé,et plus qu'un duel, entre ses 2 tireurs d'élite.

    11/05/2014 à 18:52 Fab (800 votes, 8/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Encore une fois Jérémie Guez signe un excellent roman. Le dernier tigre rouge est une véritable traque dans les paysages lointains de la guerre d'Indochine. Aux côtés du légionnaire français Charles Bareuil, on suit pas à pas l'évolution de ce conflit souvent oublié ou méconnu, pourtant très important, tant par son impact qu'en nombre de victimes.

    05/05/2014 à 10:27 Elo (157 votes, 7.9/10 de moyenne) 3