1946. La France n’a pas encore pansé les plaies de la Seconde Guerre mondiale que celle d’Indochine s’amorce. Parmi les troupes hétéroclites françaises se rendant sur place, il y a Charles Bareuil. Ancien étudiant en philosophie, ravagé par la mort de sa femme, il n’a pas été par le passé ce que l’on pourrait qualifier de héros. Il a néanmoins un atout : c’est un tireur d’élite, marqué par une enfance brimée par un père qui ne lui a transmis que ce talent. Cette compétence va rapidement faire écho à celle d’un mystérieux sniper, enrôlé par les forces adverses, qui lui a néanmoins un jour laissé la vie.
Jérémie Guez s’est rapidement hissé parmi les écrivains les plus prometteurs de sa génération. Paris la nuit, Balancé dans les cordes, Du vide plein les yeux ou encore sa nouvelle La Veuve blanche ont séduit le public comme la critique. Il s’essaie ici à un genre différent, avec à la clef un voyage à la fois spatial et temporel. La Guerre d’Indochine n’est assurément pas un sujet moult fois évoqué en littérature. Trop récent, trop controversé, mal cicatrisé, ce conflit a si durablement marqué les esprits qu’il contient probablement encore trop de soufre. Aussi, le pari de l’auteur d’y plonger le lecteur était osé. Pourtant, le résultat est on ne peut plus réussi. Grâce à une plume magnifique qui sait pourtant se mettre en retrait – peu de longues descriptions, caractères dépeints rapidement, et un souci de reconstitution historique indéniable mais jamais bavard, Jérémie Guez rend avant tout un magnifique hommage aux hommes et femmes qui ont participé à cet affrontement. Sans jamais être simpliste, avec une humanité et une générosité qui transpirent à chaque page, il sait mettre en relief la fraternité d’armes, la solidarité des soldats, ainsi que les points de vue des deux belligérants. Charles Bareuil est à cet égard troublant de crédibilité. Mais c’est surtout le tireur ennemi, que l’on surnomme « Le dernier tigre rouge » qui interpelle par son profil, sa complexité intellectuelle, la subtilité des raisons de son engagement armé, avec l’ultime page du récit qui complète ce puzzle psychologique.
Magnifique épopée humaine aux scènes marquantes, comme cet avant-dernier chapitre où l’un des tireurs va épauler son adversaire, cette adroite peinture des sentiments éblouit. Non seulement Jérémie Guez confirme tout le bien que l’on pensait de lui, mais il a en plus cette capacité d’étonner et d’envoûter. Souhaitons, autant à lui qu’à son lectorat, d’autres ouvrages de cet acabit.
Janvier 1946, le monde sort tout juste de la Seconde Guerre, mais la France s'apprête à rentrer dans un nouveau conflit. Les troupes militaires françaises sont en route pour l'Indochine, territoire colonisé, occupé par les Japonais durant le conflit mondial. Parmi les premiers sur place, se trouve la Légion étrangère, composée de soldats de toute nation, dont Charles Bareuil, encore profondément marqué par les précédentes années, engagé pour oublier sa culpabilité de résistant tardif. Se battre est ce qu'il sait le mieux faire. Prendre son fusil, viser, et tirer, avec une précision minutieuse. Mais pour lui, ce combat prend rapidement l'apparence d'un duel, quand il se met en quête de découvrir l'identité du mystérieux tireur d'élite ayant rejoint les troupes viêt-minh. Qui est cet homme combattant pour l'ennemi ? Quelles sont ses motivations ? Telles sont les questions que se pose Bareuil.
Jérémie Guez s'est fait connaître par sa trilogie parisienne (Paris la nuit, Balancé dans les cordes, et Du vide plein les yeux), mais avec Le dernier tigre rouge il change totalement de registre. Exit les quartiers plus ou moins bien fréquentés du Paris de nos jours, il nous emmène désormais dans l'Indochine des années 1946 à 1954. A travers le parcours personnel de Charles Bareuil, on suit également les pas de ces soldats envoyés dans un pays qu'ils ne connaissent pas, pour une guerre qu'ils ne comprennent pas. Et c'est toute une partie de l'Histoire que l'auteur revisite avec détails géographiques et précision chronologique, dans cette immersion en pleine guerre qui nous fait traverser des territoires peu connus et hostiles, mais surtout avides d'indépendance. Et là où d'autres auraient pris parti, Jérémie Guez évite de bout en bout de tomber dans un récit manichéen. Le contexte n'était pourtant pas facile à aborder, d'autant que ce conflit de décolonisation est bien souvent méconnu malgré son importance, tant historique qu'en nombre de pertes humaines. Mais encore une fois, l'auteur confirme son talent avec ce roman paru dans la collection Grandes détectives des éditions 10-18.
1946. La France n’a pas encore pansé les plaies de la Seconde Guerre mondiale que celle d’Indochine s’amorce. Parmi les troupes hétéroclites françaises se rendant sur place, il y a Charles Bareuil. Ancien étudiant en philosophie, ravagé par la mort de sa femme, il n’a pas été par le passé ce que l’on pourrait qualifier de héros. Il a néanmoins un atout : c’est un tireur d’élite, marqué par une enfance brimée par un père qui ne lui a transmis que ce talent. Cette compétence va rapidement faire écho à celle d’un mystérieux sniper, enrôlé par les forces adverses, qui lui a néanmoins un jour laissé la vie.
Jérémie Guez s’est rapidement hissé parmi les écrivains les plus prometteurs de sa génération. Paris la nuit, Balancé dans les cordes, Du vide plein les yeux ou encore sa nouvelle La Veuve blanche ont séduit le public comme la critique. Il s’essaie ici à un genre différent, avec à la clef un voyage à la fois spatial et temporel. La Guerre d’Indochine n’est assurément pas un sujet moult fois évoqué en littérature. Trop récent, trop controversé, mal cicatrisé, ce conflit a si durablement marqué les esprits qu’il contient probablement encore trop de soufre. Aussi, le pari de l’auteur d’y plonger le lecteur était osé. Pourtant, le résultat est on ne peut plus réussi. Grâce à une plume magnifique qui sait pourtant se mettre en retrait – peu de longues descriptions, caractères dépeints rapidement, et un souci de reconstitution historique indéniable mais jamais bavard, Jérémie Guez rend avant tout un magnifique hommage aux hommes et femmes qui ont participé à cet affrontement. Sans jamais être simpliste, avec une humanité et une générosité qui transpirent à chaque page, il sait mettre en relief la fraternité d’armes, la solidarité des soldats, ainsi que les points de vue des deux belligérants. Charles Bareuil est à cet égard troublant de crédibilité. Mais c’est surtout le tireur ennemi, que l’on surnomme « Le dernier tigre rouge » qui interpelle par son profil, sa complexité intellectuelle, la subtilité des raisons de son engagement armé, avec l’ultime page du récit qui complète ce puzzle psychologique.
Magnifique épopée humaine aux scènes marquantes, comme cet avant-dernier chapitre où l’un des tireurs va épauler son adversaire, cette adroite peinture des sentiments éblouit. Non seulement Jérémie Guez confirme tout le bien que l’on pensait de lui, mais il a en plus cette capacité d’étonner et d’envoûter. Souhaitons, autant à lui qu’à son lectorat, d’autres ouvrages de cet acabit.
Janvier 1946, le monde sort tout juste de la Seconde Guerre, mais la France s'apprête à rentrer dans un nouveau conflit. Les troupes militaires françaises sont en route pour l'Indochine, territoire colonisé, occupé par les Japonais durant le conflit mondial. Parmi les premiers sur place, se trouve la Légion étrangère, composée de soldats de toute nation, dont Charles Bareuil, encore profondément marqué par les précédentes années, engagé pour oublier sa culpabilité de résistant tardif. Se battre est ce qu'il sait le mieux faire. Prendre son fusil, viser, et tirer, avec une précision minutieuse. Mais pour lui, ce combat prend rapidement l'apparence d'un duel, quand il se met en quête de découvrir l'identité du mystérieux tireur d'élite ayant rejoint les troupes viêt-minh. Qui est cet homme combattant pour l'ennemi ? Quelles sont ses motivations ? Telles sont les questions que se pose Bareuil.
Jérémie Guez s'est fait connaître par sa trilogie parisienne (Paris la nuit, Balancé dans les cordes, et Du vide plein les yeux), mais avec Le dernier tigre rouge il change totalement de registre. Exit les quartiers plus ou moins bien fréquentés du Paris de nos jours, il nous emmène désormais dans l'Indochine des années 1946 à 1954. A travers le parcours personnel de Charles Bareuil, on suit également les pas de ces soldats envoyés dans un pays qu'ils ne connaissent pas, pour une guerre qu'ils ne comprennent pas. Et c'est toute une partie de l'Histoire que l'auteur revisite avec détails géographiques et précision chronologique, dans cette immersion en pleine guerre qui nous fait traverser des territoires peu connus et hostiles, mais surtout avides d'indépendance. Et là où d'autres auraient pris parti, Jérémie Guez évite de bout en bout de tomber dans un récit manichéen. Le contexte n'était pourtant pas facile à aborder, d'autant que ce conflit de décolonisation est bien souvent méconnu malgré son importance, tant historique qu'en nombre de pertes humaines. Mais encore une fois, l'auteur confirme son talent avec ce roman paru dans la collection Grandes détectives des éditions 10-18.