Eduardo vient d'être libéré après avoir passé des années en prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille. Suivi par une psychiatre, il peine à s'en sortir et trouve refuge dans les médicaments et l'alcool. Peintre coté il y a quelques années, il gagne maintenant sa vie tant bien que mal en exécutant des portraits pour des grandes surfaces.
Un jour, sa galeriste lui fait part d'une commande inhabituelle : une violoniste réputée voudrait qu'il réalise le portrait de l'assassin de son fils. En acceptant, Eduardo ne sait pas qu'il a ouvert la boîte de Pandore.
« Assemblant sous les yeux du lecteur les mille et une pièces d'un terrifiant puzzle, Victor Del Árbol signe un roman vertigineux de maîtrise, glaçant de noirceur et désarmant d'humanité. » Voilà ce qu'affirme l'éditeur en quatrième de couverture. Si l'on se méfie volontiers de ce type de baratin, où l'exagération est la norme et où le mensonge se glisse parfois à demi-mot – tout est bon pour éventuellement vendre plus – il y a cette fois-ci beaucoup de vrai dans cette présentation.
Comme dans La tristesse du samouraï, son précédent roman, l'intrigue est une mécanique de grande précision. Au départ, on a pourtant l'impression que l'auteur s'éparpille. Il y a plein de personnages, presque trop (certains lecteurs seront peut-être amenés à prendre des notes pour ne pas s'emmêler les pinceaux). Mais au fur et à mesure, et c'est là tout le talent de Victor Del Árbol, tout prend sens. Les protagonistes sont amenés à se croiser et l'on se rend compte finalement qu'il n'y en avait pas un de trop, et que l'auteur, virtuose, nous a menés jusqu'aux ultimes pages par le bout du nez .
Les personnages et leur passé, souvent empli d'un grand traumatisme ou de souffrances diverses, sont brossés en profondeur. C'est précisément leur vécu qui a fait d'eux ce qu'ils sont devenus et qui les conduisent à agir comme ils font. La maison des chagrins, comme son titre l'affirme, n'est pas le pays des Bisounours. C'est un roman riche en émotions, parfois violent, sur la difficulté du deuil, la haine ou encore la violence. Bien que se déroulant de nos jours, quelques touches d'histoire se glissent dans le texte, évoquant notamment la guerre d'Algérie.
Le rythme a beau ne pas être trépidant, l'intrigue est inextricable. L'auteur parvient à toucher le lecteur pour ne plus le laisser s'échapper, totalement happé par la toile aux multiples ramifications qu'il a habilement construite.
Après La tristesse du samouraï, Victor Del Árbol confirme avec La maison des chagrins qu'il est désormais une voix qui compte dans le roman noir européen. Ses intrigues, complexes et machiavéliques, sont des merveilles de construction. Espérons qu'il en sera toujours de même dans son troisième roman, Toutes les vagues de l'océan, annoncé pour février prochain par Actes Sud.
Eduardo vient d'être libéré après avoir passé des années en prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille. Suivi par une psychiatre, il peine à s'en sortir et trouve refuge dans les médicaments et l'alcool. Peintre coté il y a quelques années, il gagne maintenant sa vie tant bien que mal en exécutant des portraits pour des grandes surfaces.
Un jour, sa galeriste lui fait part d'une commande inhabituelle : une violoniste réputée voudrait qu'il réalise le portrait de l'assassin de son fils. En acceptant, Eduardo ne sait pas qu'il a ouvert la boîte de Pandore.
« Assemblant sous les yeux du lecteur les mille et une pièces d'un terrifiant puzzle, Victor Del Árbol signe un roman vertigineux de maîtrise, glaçant de noirceur et désarmant d'humanité. » Voilà ce qu'affirme l'éditeur en quatrième de couverture. Si l'on se méfie volontiers de ce type de baratin, où l'exagération est la norme et où le mensonge se glisse parfois à demi-mot – tout est bon pour éventuellement vendre plus – il y a cette fois-ci beaucoup de vrai dans cette présentation.
Comme dans La tristesse du samouraï, son précédent roman, l'intrigue est une mécanique de grande précision. Au départ, on a pourtant l'impression que l'auteur s'éparpille. Il y a plein de personnages, presque trop (certains lecteurs seront peut-être amenés à prendre des notes pour ne pas s'emmêler les pinceaux). Mais au fur et à mesure, et c'est là tout le talent de Victor Del Árbol, tout prend sens. Les protagonistes sont amenés à se croiser et l'on se rend compte finalement qu'il n'y en avait pas un de trop, et que l'auteur, virtuose, nous a menés jusqu'aux ultimes pages par le bout du nez .
Les personnages et leur passé, souvent empli d'un grand traumatisme ou de souffrances diverses, sont brossés en profondeur. C'est précisément leur vécu qui a fait d'eux ce qu'ils sont devenus et qui les conduisent à agir comme ils font. La maison des chagrins, comme son titre l'affirme, n'est pas le pays des Bisounours. C'est un roman riche en émotions, parfois violent, sur la difficulté du deuil, la haine ou encore la violence. Bien que se déroulant de nos jours, quelques touches d'histoire se glissent dans le texte, évoquant notamment la guerre d'Algérie.
Le rythme a beau ne pas être trépidant, l'intrigue est inextricable. L'auteur parvient à toucher le lecteur pour ne plus le laisser s'échapper, totalement happé par la toile aux multiples ramifications qu'il a habilement construite.
Après La tristesse du samouraï, Victor Del Árbol confirme avec La maison des chagrins qu'il est désormais une voix qui compte dans le roman noir européen. Ses intrigues, complexes et machiavéliques, sont des merveilles de construction. Espérons qu'il en sera toujours de même dans son troisième roman, Toutes les vagues de l'océan, annoncé pour février prochain par Actes Sud.