La frontera, entre le Mexique et les Etats-Unis. Une sorte no man’s land où rôdent des individus oscillant entre l’espoir de rejoindre le territoire américain et celui de survivre aux monstres qui y vivent. Les sirènes d’un avenir enfin meilleur, mais avant cela, il va falloir franchir cette frontière qui ressemble davantage au Styx qu’au Rubicon.
Si Gabino Iglesias nous avait déçus avec son Santa Muerte, il n’en est rien avec ces Lamentations du coyote qui est indéniablement un pur bijou de noirceur. Un roman choral où alternent les points de vue sur cette démarcation purement administrative entre les deux pays. Pedrito, un gamin qui a assisté à l’assassinat de son père et qui est fermement décidé à se venger des patrouilleurs. Le coyote, un mercenaire chargé de faire passer des gamins de l’autre côté de la délimitation mexicaine en les esquintant juste ce qu’il faut pour qu’on les prenne en compassion et qu’on leur octroie leur part d’espérance yankee. Alma, une artiste résolue à donner le meilleur d’elle-même, quitte à commettre le pire, pour que l’on se souvienne à jamais de son message de solidarité avec les migrants. Une femme aux prises avec un bébé démoniaque qu’elle porte en elle. Jaime, un repris de justice, qui n’est même pas certain de pouvoir rester longtemps insensible aux appels obsédants de la criminalité. Vous vous imaginiez recevoir des cartes postales signées Gabino Iglesias ? C’est un peu le cas, sauf qu’elles ne proviennent pas d’Acapulco mais de Ciudad Juárez. Vous vous figuriez peut-être des mariachis, des couleurs pastel, des clichés touristiques ? Erreur : tout y est sombre, violent, désespéré, porté par une fièvre qui glace et brûle à la fois. Tous les protagonistes subissent la violence latente, les circonstances terribles, les espoirs déçus, les désirs éconduits. Même les personnages secondaires sont mémorables et féroces, comme ce « Cuisinier de l’enfer », chargé par les mafias locales de faire disparaître les cadavres de leurs victimes et qui va trouver en Pedrito son successeur le plus fervent. Un kaléidoscope saignant et désenchanté, faisant écho aux souffrances et déchirements de ces malheureux qui ne cherchent que leur modique part de bonheur au pays de l’Oncle Sam.
Un ouvrage puissant et brillamment écrit, aussi concis que mémorable. Muy caliente !
La frontera, entre le Mexique et les Etats-Unis. Une sorte no man’s land où rôdent des individus oscillant entre l’espoir de rejoindre le territoire américain et celui de survivre aux monstres qui y vivent. Les sirènes d’un avenir enfin meilleur, mais avant cela, il va falloir franchir cette frontière qui ressemble davantage au Styx qu’au Rubicon.
Si Gabino Iglesias nous avait déçus avec son Santa Muerte, il n’en est rien avec ces Lamentations du coyote qui est indéniablement un pur bijou de noirceur. Un roman choral où alternent les points de vue sur cette démarcation purement administrative entre les deux pays. Pedrito, un gamin qui a assisté à l’assassinat de son père et qui est fermement décidé à se venger des patrouilleurs. Le coyote, un mercenaire chargé de faire passer des gamins de l’autre côté de la délimitation mexicaine en les esquintant juste ce qu’il faut pour qu’on les prenne en compassion et qu’on leur octroie leur part d’espérance yankee. Alma, une artiste résolue à donner le meilleur d’elle-même, quitte à commettre le pire, pour que l’on se souvienne à jamais de son message de solidarité avec les migrants. Une femme aux prises avec un bébé démoniaque qu’elle porte en elle. Jaime, un repris de justice, qui n’est même pas certain de pouvoir rester longtemps insensible aux appels obsédants de la criminalité. Vous vous imaginiez recevoir des cartes postales signées Gabino Iglesias ? C’est un peu le cas, sauf qu’elles ne proviennent pas d’Acapulco mais de Ciudad Juárez. Vous vous figuriez peut-être des mariachis, des couleurs pastel, des clichés touristiques ? Erreur : tout y est sombre, violent, désespéré, porté par une fièvre qui glace et brûle à la fois. Tous les protagonistes subissent la violence latente, les circonstances terribles, les espoirs déçus, les désirs éconduits. Même les personnages secondaires sont mémorables et féroces, comme ce « Cuisinier de l’enfer », chargé par les mafias locales de faire disparaître les cadavres de leurs victimes et qui va trouver en Pedrito son successeur le plus fervent. Un kaléidoscope saignant et désenchanté, faisant écho aux souffrances et déchirements de ces malheureux qui ne cherchent que leur modique part de bonheur au pays de l’Oncle Sam.
Un ouvrage puissant et brillamment écrit, aussi concis que mémorable. Muy caliente !