L'Interprétation des meurtres

(The Interpretation of Murder)

  1. Un polar historique passionnant et particulièrement bien documenté

    Août 1909. Sigmund Freud débarque à New York pour donner une série de conférences sur la psychanalyse, au cours de ce qui sera son seul et unique voyage aux Etats-Unis.
    Au même moment, une femme est retrouvée étranglée après avoir subi des tortures épouvantables. L'inspecteur Littlemore, chargé de l'enquête, trouvera de l'aide auprès du Dr Younger, un disciple américain de Freud qui lui permettra de cerner le mobile du meurtrier...

    Vous l'avez compris : L'Interprétation des meurtres fait partie de ces polars historiques dans lesquels se côtoient personnages réels et fictifs (même si les personnages historiques, Freud, Jung et bien d'autres, passent tout de même au second plan dans ce roman). Qu'ils appartiennent à l'une ou l'autre de ces deux catégories, les différents protagonistes sont toujours décrits ici avec beaucoup de justesse par l'auteur.
    L'intrigue a beau ne pas être des plus rapides, elle réserve néanmoins son lot de rebondissements et se révèle bien plus ingénieuse qu'elle n'y paraît une fois le dénouement atteint. Le thème de la psychanalyse, fil conducteur du récit, est décrit avec suffisamment de clarté pour que le lecteur ne se sente jamais perdu.
    Mais par-dessus tout, ce qui fait la force du roman de Jed Rubenfeld est sans conteste le cadre même de l'enquête : le New York du début du XXè siècle. On ne peut être qu'admiratif devant le travail de recherche et de documentation impressionnant que l'auteur a dû abattre pour arriver à ce résultat. Toujours parfaitement intégrées à l'intrigue, les scènes de description de cette ville en pleine mutation se révèlent passionnantes et d'un réalisme incroyable, à tel point que le lecteur s'imagine rapidement au milieu des gratte-ciels qui s'élèvent et des ponts en pleine construction.

    /5