L'Evangile du bourreau

( Евангелие от палача)

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  • 8/10 Une lecture longue et laborieuse mais ça vaut le coup. Une histoire en deux partie en URSS de la des années 70 et à l'époque stalinienne. Si l'intrigue est peu présente, l'histoire est bonne et inintéressante. Le personnage principal que nous accompagnons dans ce récit n'est pas des plus agréables et sympathiques. Ancien membre de la police politique il voit sa vie perturbée par un mauvais présage et l'apparition d'un futur beau-fils venu lui demander des comptes. Les auteurs nous décrivent un système stalinien au caractère inhumain et autodestructeur de cette période où nul n'était à l'abri du régime répressif. Héros de guerre ou simple citoyen, scientifique ou paysan, tous pouvaient finir au goulag ou être exécutés pour des raisons souvent fallacieuses et incompréhensibles pour les victimes. L'humour grinçant du narrateur et du personnage principal rend la lecture plus digeste.

    16/02/2022 à 12:18 Grolandrouge (1490 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 8/10 La lecture de ce livre offre une véritable plongée dans le système répressif de l'ex-URSS. Tout débute en 1953, alors que Staline vient de mourir et qu'il va être autopsié. Parmi les témoins de ces faits se trouve Pavel Egorovitch Khvatkine, le narrateur fictif de ce roman parfaitement ancré dans la réalité historique, du moins celle à laquelle avaient accès les frères Vaïner lors de la rédaction de ce livre achevé en 1979. Alors qu'il est désormais un professeur de droit nantis, bon vivant appréciant les beuveries, Khvatkine va être de façon brutale rattrapé par son passé de membre du KGB, véritable bourreau, tortionnaire de nombreuses victimes du cauchemardesque système soviétique, notamment acharné à persécuter les juifs. Mais un beau jour, sa fille lui ramène un gendre des plus embêtants, qu'il surnommera la Mangouste: en effet celui-ci, petit-fils d'une des victimes de Khvatkine, va lui demander de le suivre à l'Ouest afin de répondre de ses crimes. Ce roman n'est pas d'une lecture facile, les allers-retours entre le présent de la narration et le passé du narrateur étant nombreux. Et j'avoue avoir souvent été perdu au milieu des nombreux patronymes russes. Cet "évangile" fait froid dans le dos et illustre à merveille toute l'absurdité et la monstruosité du pouvoir soviétique d'alors, le ton volontiers outrancier du narrateur soulignant bien cet état. Ce livre m'a également fait penser aux "Bienveillantes" de Jonathan Littell, qui transcrit également de manière convaincante et documentée les faits et gestes d'un bourreau, cette fois-ci nazi.

    01/12/2015 à 15:23 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 4