Alice

297 votes

  • Le Passager

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Excellente lecture.
    Ce syndrome du voyageur sans bagage est sans conteste un sujet romanesque idéal qui permet rebondissements, aventure, suspens... tous les ingrédients d'un thriller réussi et comme l'écrit pgrosjean : bien documenté. Les chapitres concernant la vie des clochards à Marseille m'ont également terrifié.
    Les références mythologiques apportent au récit une complexité bienvenue, de plus les rapprochements sont fignolés dans les détails puisque Eurydice rêve de serpent très tôt dans le roman.

    09/10/2015 à 11:33 10

  • Les Disparus du phare

    Peter May

    8/10 On ne retrouve pas dans ce roman le ton nostalgique et sublime de la trilogie de Lewis. Néanmoins, ce livre est loin d’être mauvais et Peter May en tant qu’écrivain talentueux ne nous reproduit pas simplement une recette qui a eu son succès.
    Même si le cadre est le même, les descriptions sont plus sobres, moins passionnelles (je n’ai pas de meilleur adjectif). Il s’agit d’un roman plus « policier », plus classique dans les thèmes puisqu’il y a une enquête, un homme amnésique qui cherche à retrouver son nom, sa vie et les raisons qui l’ont poussé à s’installer dans une île isolée à vivre en quasi ermite. L’écriture empathique et la construction impeccable du roman ne peuvent être que celles d’un écrivain « qui a du métier ».

    21/11/2016 à 13:56 10

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 L’auteur nous régale d’un excellent thriller comme il sait bien les écrire.
    On reconnait son style, ce n’est pas la première fois qu’il nous fait voyager, explorer les bas-fonds glauques, nous confronte à d’ignobles assassins sadiques adeptes de la mise en scène, mais le plaisir de la lecture reste intact… au diable la vraisemblance !
    Par contre, il nous avait moins accoutumé a la mise au monde d’une saga familiale, nous avons 4 protagonistes principaux (la mère est sans doute pour le prochain opus) qui sont autant de caractères différents et personnages clefs pour l’accès à divers univers : de la politique et de l’histoire coloniale pour le père , de la finance pour le fils cadet, de la jet set dépravée pour la fille, du cœur de l’enquête policière pour le fils aîné.
    Seulement, l’ensemble souffre de quelques longueurs , par moment on patauge dans les digressions, certes utiles à l’atmosphère du roman mais qui n’apportent rien à l’action principale dont on s’éloigne regrettablement.

    07/03/2016 à 11:39 10

  • Replay

    Ken Grimwood

    8/10 Ce livre est une véritable perle...
    Ceux qui ont comme moi de véritables problèmes pour faire des choix dans la vie, apprécierons particulièrement cet ouvrage car celui-ci explore un vieux fantasme : effacer puis recommencer différemment, explorer telle ou telle possibilité, avoir la possibilité de revenir sur ses erreurs dans sa vie et surtout maîtriser le temps !
    Un ouvrage résolument jubilatoire.

    05/01/2016 à 11:38 10

  • Un pays à l'aube

    Dennis Lehane

    9/10 Evidemment si vous vous attendez à un livre comme « Shutter Island » ou « Mystic River » vous risquez d’être déçus !
    Le talent incommensurable de l’auteur est justement d’offrir à son lecteur chaque fois autre chose.
    Cette fois, il s’agit d’une fresque sur l’histoire américaine juste après la 1ère guerre mondiale, plus précisément à Boston… Ni suspens intenable, ni scènes d’actions frénétiques ne jalonnent ce livre, l’intérêt est ailleurs. Dans une écriture fluide car on se laisse charmer par les phrases toujours remarquablement bien construites, à l’image de la littérature classique dont on n’a jamais été aussi proche. Dans l’évolution des 2 personnages principaux, l’un est blanc, Danny, issu d’un milieu plutôt bourgeois et l’autre est son opposé, noir et forcément pauvre… pourtant, ils vont se rencontrer, s’apprécier, parcourir des chemins parallèles pour en arriver à des révélations plutôt similaires et incroyablement lucides sur eux-mêmes et sur leur Pays.
    Le personnage de Danny peut paraitre assez passif et semble subir les évènements qu’il vit sans pouvoir beaucoup influer sur leurs cours. C’est assez logique dans le sens ou l’auteur nous fait une reconstitution bien documentée et historique de cette période trouble à Boston. Si cet aspect vous déroute, n’abandonnez pourtant pas la série, les 2 romans suivants vont se concentrer sur Joe, un personnage beaucoup plus dans l’action, de plus l’auteur reprendra une narration plus « polaresque » se focalisant sur un protagoniste et beaucoup moins sur le contexte historique.
    L’utilisation d’un personnage témoin comme regard périphérique, Babe Ruth, star du base-ball, est une originalité que vous découvrirez dans « Un pays à l’aube ».

    09/05/2016 à 13:58 10

  • Un requiem allemand

    Philip Kerr

    8/10 Les avis des lecteurs du site sont un peu moins enthousiastes à la lecture de ce troisième opus, personnellement je ne ressens pas de baisse de qualité et je continu a apprécier pleinement cette trilogie berlinoise…
    Est-ce parce que j’ai découvert toute la trilogie en version textes lus ?
    Je voudrais quand même souligner l’excellente prestation de Julien Chatelet : Il est l’incarnation parfaite de Bernie Gunther (le récit étant à la première personne), sa voix et son intonation sont d’une extrême justesse et vous êtes comme projeté dans cette période trouble d’après-guerre où l’Europe et surtout l’Allemagne sont déchirés entre les grands blocs Ouest et Est, marquant les prémices de ce que sera la guerre froide.
    La majeure partie de l’action se déroule à Vienne avec une intrigue un peu plus compliquée que dans les deux premiers livres. Ce Requiem allemand s’apparente quand même beaucoup, pour rester dans le thème musical, à une valse viennoise des espions, un pas en avant, un en arrière, oups, pardon je vous ai marché sur les pieds... ça tourbillonne dans tous les sens et la tête dans les vapes on se perd forcément un peu dans les pirouettes des services secrets américains, britanniques et russes, sans parler de ceux qui font le grand écart entre les blocs.
    Bref… un excellent roman qui nécessite un lecteur circonspect.

    20/07/2016 à 11:59 10

  • Imagine le reste

    Hervé Commère

    8/10 Je suis ravie de découvrir cet auteur français avec son style original, simple et à la fois lyrique et qui maîtrise à la perfection la construction de son roman. Entre douceur et violence, Hervé Commère fait parti des conteurs d’histoire pour lesquels j’ai toujours une attirance particulière parce qu’il fait fi de la crédibilité et nous embarque tout entier dans son récit.
    Ce livre me fait penser à la nouvelle d’Eric-Emmanuel Schmitt « Les deux messieurs de Bruxelles » que j’ai beaucoup aimée aussi.

    22/11/2016 à 16:42 9

  • La pâle figure

    Philip Kerr

    9/10 Il y a bien un passage intéressant à découvrir pour les féministes dans l’âme, en introduction de chapitre, Bernie Gunther fait un parallèle tout à fait surprenant entre les tomates plus ou moins vertes et les femmes…
    Si ma petite remarque a comme but d’éveiller votre curiosité, j’aimerais vraiment vous encourager à la lecture de ce deuxième opus, à mon sens, encore plus réussi que le premier.
    On retrouve notre truculent héros face à un assassin de jeunes filles particulièrement retors dans le contexte de l’Allemagne nazie sur le point de basculer vers la guerre. L'auteur est incroyablement talentueux quand il s'agit de mêler le roman et l'histoire avec un grand H, cette entreprise n'étant envisageable que si le travail de documentation a été réalisé avec méthode...
    C'est sans attendre et avec une réelle impatience que je commence le 3e volet : Un Requiem allemand.

    28/06/2016 à 10:36 9

  • Le Dahlia Noir

    James Ellroy

    10/10 Phénoménal, envoûtant, incontournable ne sont que des superlatifs qui conviennent trop bien à cette oeuvre !

    Pour ce qui est de l'explication du meurtre, je suis OK avec les commentaires ci-dessous, elle n'est pas très convaincante...
    C'est sans importance, James Ellroy offre une vie, une consistance, une âme à Betty Short alors qu'elle n'était qu'une malheureuse victime d'un meurtre sordide.
    Il en fait une princesse aux mains vides, une Marie-Madeleine en puissance, une adorable idiote... Fille facile, capable des pires perversions et pourtant naïve, se voulant femme de héros de guerre ou star de cinéma, papillon de nuit attirée vers des rêves bon marché ... Bref, James Ellroy mettant Betty Short au centre de son roman ne la réduit pas à une amorce pour un récit d'enquête mais elle devient le catalyseur de toute l'action du roman, son influence sur les autres personnages les conduit vers leur perte ou vers une possible rédemption.
    Ce livre me hantera longtemps...

    02/09/2015 à 10:15 9

  • Prisonniers du ciel

    James Lee Burke

    7/10 Je suis séduite par la musicalité, la sensibilité ou tout simplement par la beauté du style de James Lee Burke…
    Son texte se lit à haute voix, c’est sans doute ainsi qu’on apprécie le mieux « la poésie » de sa prose.
    On ressent à la fois la nostalgie, la désespérance, la quête de rédemption du héros en lutte perpétuelle contre ses démons incarnés par l’alcool .
    Avec lui, on regrette la disparition de la culture et du monde « cajun » de la Louisiane tel qu’il l’a connu dans sa jeunesse. Même loin de cet univers, le talent de James Lee Burke nous imprègne totalement, on ferme les yeux et on se retrouve à La Nouvelle-Orléans ou à New Iberia, on y est vraiment…
    Dommage que l’intrigue proprement dite, l’enquête policière, manque autant de souffle. Elle ne m’a pas passionnée malgré des personnages secondaires (Bubba et Claudette Rocque, Robin, Minos Dautriève,…) ne manquant pas d’intérêt.

    19/08/2016 à 16:31 9

  • 22/11/63

    Stephen King

    8/10 Comme 99% de mes camarades, je trouve le roman extrêmement bavard… peut-être pour mieux nous envelopper dans cette ambiance si particulière du début des sixties aux USA : Eh oui, la première sensation de Jake lors de son premier voyage hormis les effluves des usines et du tabac omniprésent à cette époque, c’est bien le goût de la racinette (root beer pour ceux qui connaissent) : sa madeleine de Proust.
    Avoir la faculté de remonter le temps pour changer les choses, nous a tous fait fantasmer un jour, c’est pourquoi on prend autant de plaisir à découvrir la ballade de Jake/Georges en Terrain d’antan… ce roman est un bain de Jouvence, une histoire d’amour, un essai uchronique, de la science-fiction écrit comme le journal intime retraçant le quotidien d’un homme ordinaire qui vit une aventure extraordinaire.
    Profitez avec bonheur de ce voyage dans le temps, génialement documenté, que vous propose Stephen King !

    26/09/2016 à 12:12 8

  • Assassins et gentlemen

    Denis Bodart, Fabien Vehlmann

    9/10 Le titre aurait pu être aussi : « Petits meurtres entre gentlemen » …
    Cet album illustre la vie (et souvent la mort) d’un club très select de gentlemen anglais à l’ère victorienne où l’on vient tromper son ennui en écoutant les histoires étonnantes, déroutantes, morbides entre gens de bonne compagnie…
    La BD se construit comme une suite de petites historiettes sans forcément de rapport entre elles mais toutes sont de véritables perles d’humour noir !

    11/07/2016 à 15:23 4

  • De chair et d'os

    Dolores Redondo

    8/10 Tous les éléments pour faire un bon livre sont réunis : des personnages fascinants au ton juste, un univers envoûtant par ce Baztan à la fois réel et onirique, une intrigue passionnante aux multiples ramifications…
    J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir le monde d’Amaia entre tradition et modernité.

    16/03/2016 à 14:15 8

  • Étranges rivages

    Arnaldur Indridason

    9/10 Erlendur se penche sur la disparition de son frère, sur son rôle dans l'enchainement des évènements, ses regrets et son sentiment de culpabilité... on comprend mieux le personnage et son incapacité à être heureux... son enquête sur la disparition de Matthildur ne répond qu'à son obsession pour comprendre toute disparition et occupe son esprit lorsque la tristesse est trop forte par rapport à sa propre histoire.

    02/06/2014 à 11:30 8

  • La Mémoire volée

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    7/10 Toute la série étant divisée en dytique, celui-ci est encore une ouverture sur une nouvelle intrigue.
    En toile de fond, nous avons les rapports schismatiques des écossais envers les anglais et des évocations de la bataille de Culloden (défaite écossaise réprimée violemment par les anglais ).
    Dans cet épisode aussi, Mary croit retrouver une amie d’enfance complétement amnésique à laquelle elle vient en aide mettant ainsi le doigt dans un engrenage dont les tenants et aboutissants ne seront dévoilés que dans le volume suivant.

    13/05/2016 à 13:43 4

  • La Voie fiscale

    Stephen Desberg, Bernard Vrancken

    7/10 Cette série illustre les tribulations d’un super agent du fisc américain : l’IRS.
    Le héros est tel James Bond, beau, agile dans le maniement des armes, navigant dans un milieu de gens aisé débusquant les contrevenants oubliant de déclarer une part de leur fortune auquel sont soumis sans exception l’ensemble des citoyens américains, même les tueurs sur gages.
    Dans ce 1er épisode (puis le 2ème car les BD fonctionnent en diptyque), il est question des richesses détournées par les nazis au détriment des juifs pendant la 2nd guerre mondiale et du secret bancaire suisse.
    Le dessin me semble classique complètement au service du scénario.

    09/08/2016 à 12:14 4

  • Le Braconnier du lac perdu

    Peter May

    9/10 Dernier livre de cette magnifique trilogie. On ne se lasse pas du climat hostile des Hébrides et c’est avec le cœur serré qu’on achève sa lecture et qu’on quitte Fin.
    Il vaut vraiment mieux lire la série dans l’ordre, surtout pour apprécier la force et la remarquable conclusion ou tous les éléments se mettent à leur place.
    Si « L’Homme de Lewis » concernait un peu moins le destin de Fin, on revient ici à son histoire. Son enfance a été le sujet principal de « L’ile des chasseurs d’oiseaux », dans ce dernier livre toujours construit avec des allers-retours entre le passé et le présent, le récit retrace ses années de lycée puis d’université, cette période juste avant l’âge adulte.
    J’ai adoré toute la série, subjuguée par le premier opus (c’est celui que j’ai le mieux noté) même si d’un point de vue stylistique l’auteur garde le même schéma, tous les trois sont des réussites avec des personnages très attachants.

    21/10/2016 à 10:47 8

  • Le Monstre Botté

    Sylvain Guinebaud, Herik Hanna

    7/10 J’adore le personnage principal, Miss Crumble, ses répliques pince-sans-rire, un brin cyniques sont aussi savoureuses que le gâteau dont elle porte le nom.
    Cette BD est plaisante à lire, le dessin me semble classique mais de qualité.
    Néanmoins, un public averti, rodé aux intrigues policières, devine trop facilement et trop tôt dans la lecture le fin mot de l’histoire…

    16/06/2016 à 11:15 4

  • Le Tumulus

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    7/10 L’intrigue commence sur des chapeaux de roue, tout de suite dans le vif du sujet, le rythme de cette BD reste rapide, le sujet est original et tient le lecteur en haleine…
    Je ne vais pas tarder à m’emparer du tome 2.
    Petit bémol sur les dessins, je trouve les traits grossiers et imprécis et l’ensemble terne manque de couleurs. J’ai l’impression que Cyril Bonin a fait mieux ailleurs.

    13/04/2016 à 13:52 4

  • Mr Mercedes

    Stephen King

    8/10 Je conseille cette lecture à ceux qui veulent découvrir Stephen King dans un autre style que le fantastique ou l’horreur/angoisse…
    Ce roman policier est plutôt classique dans la forme et même dans l’intrigue puisqu’il s’agit tout simplement d’une traque entre un ancien flic retraité et un tueur dérangé.
    Mais, qui dit « simple » ou « classique » ne veut pas dire sans intérêt, bien au contraire puisque j’ai passé un excellent moment de lecture. La galerie de personnages du roman est absolument formidable, l’enquête progresse à son rythme puis s’accélère sur la fin sans que le lecteur ne voit défiler les pages. Les traits d’humour (quelquefois plutôt noirs, il faut le souligner) dédramatisent l’ensemble en l’éclairant sous un jour plus… badin. Bref, Stephen King est avant tout un conteur génial !

    12/09/2016 à 16:48 8