Alice

295 votes

  • Lagos Lady

    Leye Adenle

    8/10 Pour un premier roman, l’auteur maîtrise parfaitement la construction de son roman, une intrigue tortueuse et la mise en scène de personnages détonants… une amazone livrant une bataille acharnée « aux hommes qui n’aimaient pas les femmes » (pour reprendre la très opportune comparaison de Dodger) au sein d’une société africaine complètement corrompue ou le respect de la féminité n’est qu’une vague chimère, des criminels déjantés à la gâchette facile, des policiers répondant à la même description, et puis un citoyen de sa majesté tel un chien dans un jeu de quilles au milieu de cet imbroglio ne saisissant encore rien au fonctionnement de la société nigériane…
    Pour moi, la grande réussite de l’auteur est de savoir détailler suffisamment la psychologie de ses personnages sans faire retomber la tension de son intrigue qui illustre une bonne maîtrise des codes du thriller. Les références à Tarantino ne sont pas exagérées.
    En conclusion, ne laissez jamais un homme pour lequel vous avez la moindre attirance sentimentale partir en voyage d’affaire (ou autre) seul au Nigeria et si vous faites le choix (judicieux) de l’accompagner munissez-vous d’une tapette à mouches résistante !
    Plus sérieusement, je vous encourage à découvrir ce roman « very hot », moderne, exotique, à l’humour subjacent mais bien présent, aux chapitres courts et rythmés… en un mot : de la dynamite !

    12/07/2016 à 11:17 7

  • Miséricorde

    Jussi Adler-Olsen

    7/10 Quelques points négatifs font un peu tomber la note : en effet, il y a quelques longueurs surtout dans les derniers chapitres, l'intrigue n'est pas exceptionnellement originale puisque j'avais moi aussi deviné assez vite vers quoi on allait...
    Néanmoins, l'impression générale est positive. J'aime bien les deux principaux protagonistes et l'improbable duo qu'ils forment, Carl dans ses contradictions, Assad dans sa façon pragmatique de voir la vie...
    Je lirai sans doute très prochainement la suite.

    16/09/2015 à 09:59 4

  • Profanation

    Jussi Adler-Olsen

    8/10 Quelle gageure ! L'auteur parvient a nous tenir en haleine et à nous passionner complètement pour une histoire dont on sait presque tout dés le début ! Très vite on connait les coupables et on se doute que ça va mal se terminer pour eux...
    Néanmoins, le personnage de Rose me laisse sceptique pour l'instant, l'auteur n'est pas assez cohérent dans sa description et j'attends de voir la suite.
    Autre petit bémol, le voyage à Madrid même s'il apporte un peu d'humour au récit ne contribue en rien à son développement. J'apprécie les digressions (c'est même la qualité de ces digressions qui font le bon auteur) mais je suis plus critique envers le remplissage de pages.

    18/11/2015 à 10:39 6

  • Le réseau Aquila 1/2

    Pierre Alary, Fabien Nury

    6/10 Le personnage du rôle-titre est ambigu mais suscite la curiosité, on a envie d’en savoir plus sur lui.
    Ce diptyque tourne autour d’une histoire d’espionnage dans le contexte de 1917, l’Europe en pleine guerre. Ce premier volume ne fait que présenter les parties en concurrence et l’enjeu véritable se découvre dans le 2nd volume. Les couleurs vives des illustrations et le trait marquent une certaine violence qui ne dénote pas avec l’intrigue.

    21/09/2016 à 10:02 3

  • Le réseau Aquila 2/2

    Pierre Alary, Fabien Nury

    6/10 Le contexte présenté dans le premier volume s’éclaire et trouve sa justification dans ce 2nd tome forcément plus intéressant. Les auteurs nous présentent un complot plausible (et surprenant) qui aurait pu se produire en 1917.
    Hormis le trait d’humour final, la série ne se place pas du tout sous le signe de la rigolade. Ceux qui associent BD et sourire (les néophytes comme moi) découvriront que le genre peut s’en affranchir et rester de qualité.

    21/09/2016 à 10:04 3

  • Veiller sur elle

    Jean-Baptiste Andrea

    9/10 Une merveilleuse ode à l’Italie ! Je suis vraiment sous le charme de ce livre. Une histoire qui vous captive et une plume qui vous fait vivre le récit avec ses paysages, ses couleurs, ses lumières, ses odeurs, ses sensations, nous sommes dans la peau de Mimo, un sculpteur de génie. On sent avec lui la grâce qu’il a dans ses mains, sa compréhension intuitive du mouvement qu’il inscrit dans le marbre.
    J’étais à fond dans ce roman, un vrai coup de cœur que je ne lâchais qu’avec regret pour accomplir mon morne quotidien… il m’arrivait même d’y repenser en journée avec un petit sourire et un « vivement ce soir ! » qu’on pourrait adresser in petto à un amant fougueux …
    Fi de digression ! On pourrait lui reprocher un survol trop rapide des évènements historiques de ce XXe siècle, quelques longueurs, un sens un peu exagérément exacerbé du drame, ces défauts sont très secondaires et je dois dire, n’ont pas du tout diminué mon plaisir de lecture.
    Pour conclure, je vous encourage à découvrir ce prix Goncourt 2023 tout à fait mérité même si on s’éloigne des textes habituellement mis en avant par PP, nous ne sommes dans aucun des sous-genres du roman policier, nous lisons un chef-d’œuvre en toute simplicité…

    03/03/2024 à 20:56 4

  • La Vérité et autres mensonges

    Sascha Arango

    8/10 Un anti-héros menteur, usurpateur, profiteur pour lequel on éprouve pourtant quelque chose qui ressemble à de la sympathie, car même dénué de scrupules, Henry Haiden est aussi humain et quelquefois porte secours à son prochain de façon naturelle, se retrouve face à des situations rocambolesques.
    Une méprise aux effets boule de neige remet son existence tranquille et aisée en jeu.
    L’auteur a beau être allemand, il manie l’humour anglais non empreint d’un certain cynisme, avec art.
    Ce récit aux multiples rebondissements et surprises est écrit avec une joyeuse légèreté de ton. Cette allégresse gagne le lecteur qui ne s’offusque plus d’apprécier une histoire complètement immorale.

    07/09/2016 à 10:48 5

  • Iacobus

    Matilde Asensi

    9/10 J'ai beaucoup aimé ce roman. Un autre thème du livre exploité de façon touchante : la relation du père avec son fils...

    19/05/2011 à 16:11 1

  • Le Dernier Caton

    Matilde Asensi

    5/10 Je ne suis pas aussi enthousiaste. Certes, il s'agit d'une belle aventure... un peu d'histoire, de religion, de mysticisme. C'est surtout une quête initiatrice pour l'héroïne (Est-ce un roman pour ado ?). Mais, celle-ci est franchement trop naïve pour qu'on éprouve de l'empathie pour elle. Le roman présente des longueurs et que dire de la conclusion ? L'auteur est partie dans un délire auquel je n'ai simplement pas su adhérer... Si je peux vous guider, lisez plutôt Iacobus du même auteur : ce livre là est excellent !

    31/05/2011 à 13:58 1

  • À mains nues

    Paola Barbato

    9/10 Vous qui n’avez jamais joué à « Mortal kombat » ou tout autre type de jeux vidéo de combats à la réputation ultra-violente,
    vous qui n’avez jamais jeté un œil, même distrait, aux programmes de TV-reality mettant en scène de jeunes adultes jouant la surenchère de la provoc à tous niveaux où l’excès et l’inédit sont la règle de base, passez votre chemin sans regret…
    L’auteur nous propose un roman d’initiation respectant la structure et forme du genre jusqu’à la division tripartite (jeunesse – apprentissage – maîtrise)
    Mais en dévie complètement la finalité par un récit transgressif mettant en scène des combats à mort.

    02/02/2016 à 16:44 10

  • Le Fil rouge

    Paola Barbato

    9/10 Comment survivre au meurtre et au viol de son enfant ?
    La solution adoptée par le héros est de s’enfermer dans une bulle aseptisée faite de travail, de déjeuners conventionnels avec des échanges sans surprise et sans heurt, de comptabilités laborieuses et inutiles, tout ça pour encadrer son esprit, pour l’empêcher de penser, de réfléchir, de se souvenir…
    Le système fonctionne jusqu’à la rupture…
    Paola Barbato aborde avec finesse de nombreux thèmes : la culpabilité, la vengeance, l’impossibilité d’agir sur le cours des choses ou au contraire la possibilité de pouvoir agir et contrôler les choses, la quête de rédemption, le lien entre la victime et le bourreau,…
    Et même, oserais-je le dire ? Mais oui, car ce livre est aussi et indubitablement une démonstration du très littéraire concept de l’Absurde cher à Camus…
    L’écriture est nerveuse, les émotions sont admirablement retranscrites car l’auteure trouve toujours des mots si simples et si justes permettant au lecteur de ressentir lui-même tous les sentiments quelquefois contradictoires, forts et douloureux des protagonistes. Cette lecture est tout sauf une promenade tranquille puisqu’elle vous mettra sous tension, il vous faudra absolument découvrir « le pourquoi » même si le « par qui » n’est pas sans surprise… et même si le fin mot de l’histoire ne permet pas à la tension de retomber.
    C’est certain, l’auteure soigne ses conclusions, comme dans « A mains nues » celle-ci vous fera l’effet d’un coup de poing dans l’estomac !

    10/05/2016 à 13:08 10

  • Meurtres au potager du roy

    Michèle Barrière

    8/10 Roman original mêlant gastronomie, enquête policière et humour... le côté didactique de l'auteur peut agacer : on a l'impression d'être à la leçon tout le temps. L'enquête n'est pas d'un grand suspens et dés le départ on sent bien que le héros est un naïf imbécile, néanmoins, il devient de plus en plus sympathique à mesure que le roman progresse... Ce roman ravira les passionnés de cuisine comme moi qui feront des découvertes sur l'art d'apprêter les mets au XVIIe siècle. Les personnages secondaires sont attachants car l'auteur leur confère une grande dimension comique. Le bonus : l'auteur nous rajoute une série de recettes des "Cyril Lignac" du XVIIe à la fin du roman... et certaines d'entre elles sont même réalisables !

    10/12/2013 à 23:23 2

  • L'ultime sacrilège

    Jérôme Bellay

    8/10 J'ai apprécié ce roman qui met en scène un héros artisan compagnon et met en toile de fond la réalisation de grands chantiers, ici la restauration de la cathédrale de Reims... Je dis bien en toile de fond, le roman se construit sur une intrigue intéressante.

    26/05/2011 à 15:06 1

  • Le Crime qui est le tien

    Philippe Berthet, Zidrou

    8/10 Scénario bien noir alors que les couleurs du graphismes sont vives et agréables ! Très belle réussite !
    BD à découvrir car l’intrigue et les personnages sont bien développés.

    15/04/2016 à 15:38 5

  • Deux dans Berlin

    Richard Birkefeld, Göran Hachmeister

    8/10 Ce roman rappelle « La trilogie berlinoise » de Philipp Kerr par son sujet et la description du contexte même si le style des auteurs est bien différent.
    La question de la culpabilité « allemande » est abordée par deux protagonistes : le militaire SS qui a commis des crimes mais qui se cache et s’exonère lui-même parce qu’il n’a fait qu’exécuter des ordres et un homme issu du peuple, commerçant, admirateur du führer en 1933, antisémite qui ne réalise son aveuglement que lorsqu’il est devenu une victime persécutée lui-même.
    Néanmoins, aucun des personnages du roman ne suscitera réellement la sympathie du lecteur qui ne penchera d’aucun côté dans le duel qu’ils se livrent.
    Les auteurs bien documentés, nous font partager la période, sans doute la plus sombre vécue à Berlin, toute l’horreur et la peur provoquée par les bombardements alliés nous paraissent palpables à travers leurs mots.
    Un petit bémol sur la traduction qui n’est pas toujours fluide et sur le titre français bien fade qui en VO signifie : « Le dernier qui restera aura raison », l’idée des auteurs serait sans doute mieux exprimée par « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».

    04/10/2016 à 13:55 12

  • L'Île du Point Némo

    Jean-Marie Blas de Roblès

    5/10 L’utilisation de mots compliqués pour donner à l’ensemble un ton exagérément pédant donc satirique,
    les situations et les personnages complétement loufoques donnent à ce faux « Tour du monde en 80 jours » un caractère agréablement original.
    La mise en abyme, les clins d’œil aux classiques en font un œuvre littéraire surprenante.
    Néanmoins, si on s’amuse… au début, malheureusement l’intrigue retombe tel un soufflé ainsi que notre plaisir.
    Les tribulations de nos héros atypiques m’ont vite lassées et j’aurais sans doute apprécié un récit beaucoup plus court qui n’aurait pas laissé à l’ennui puis à l’agacement (il faut le dire) le temps de s’installer.

    14/01/2016 à 10:00

  • Assassins et gentlemen

    Denis Bodart, Fabien Vehlmann

    9/10 Le titre aurait pu être aussi : « Petits meurtres entre gentlemen » …
    Cet album illustre la vie (et souvent la mort) d’un club très select de gentlemen anglais à l’ère victorienne où l’on vient tromper son ennui en écoutant les histoires étonnantes, déroutantes, morbides entre gens de bonne compagnie…
    La BD se construit comme une suite de petites historiettes sans forcément de rapport entre elles mais toutes sont de véritables perles d’humour noir !

    11/07/2016 à 15:23 4

  • De l'inconvénient d'être mort

    Denis Bodart, Fabien Vehlmann

    9/10 Encore un excellent titre illustrant à la perfection le style de la BD.
    Un ton « so british », des histoires avec leurs rebondissements qui ont su me surprendre à chaque fois, un humour grinçant avec une pointe de cynisme dont je suis complètement « toquée » à l'image du majordome narrateur.

    11/07/2016 à 15:24 2

  • Fantaisies meurtrières

    Denis Bodart, Fabien Vehlmann

    9/10 Dans ce troisième volume, concluant la série « Green Manor », à mon sens, il n’y a pas de baisse de qualité…
    Toujours un équilibre dans les différents scénarii entre la surprise du lecteur, la cruauté, le côté absurde quelquefois, et le raffinement des conclusions. Ces dernières sont peut-être un peu moins drôles mais toujours magistrales…
    Cela va sans dire : « Le meurtre n’est rien sans un peu d’élégance. » !
    Encore quelques remarques sur l’illustration de Denis Bodart pour vous faire partager, vous l’aurez compris, mon enthousiasme jubilatoire pour l’ensemble de la série, classiques, tout en rondeurs ses dessins respirent la bonne humeur.

    11/07/2016 à 15:29 2

  • Mauvais calcul

    Anders Bodelsen

    7/10 J'ai lu "Crime sans châtiment" avec ses obsolescences d'expression et traductions un peu bruts. Alors evidemment on pense à Dostoïveski, à son "Crime et châtiment" et pas seulement parce que le titre est très ressemblant. L'intrigue également, ici le crime du héros est involontaire, mais sont également abordés les thèmes de la culpabilité, du choix de la facilité, de l'absence de conséquences et du peu d'entrain du héros pour assumer la gravité de ses actes, de la sphère du mensonge dans laquelle on s'engouffre par lâcheté et dont on ne peut plus sortir.
    C'est plutôt intéressant. Il se fait biensûr rattraper par le destin, parce qu'on ne peut effacer toutes les traces, il a alors de nouveaux choix qui s'offrent à lui... continuera t-il sur la voie du mensonge, quitte à s'enfoncer irrémédiablement ou saisira t-il l'occasion de faire des aveux ?
    Au risque de spoiler, il y a des scènes de sauna entre amis (tout à fait normales et communes au Danemark) qui feront sans doute sourire et s'interroger le lecteur français, bien plus latin dans son approche de ce loisir-détente...

    01/09/2021 à 16:43 3