Fab

810 votes

  • L'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski

    Romain Slocombe

    9/10 Une lecture éprouvante. C'est assez dérangeant de lire un livre que l'on trouve excellent tout en détestant le sujet et son personnage principal.
    Si après le 1er opus, dans lequel Sadorski était déjà un vrai salaud, on pouvait espérer que son "séjour" berlinois provoquerait quelques failles et l’amènerait à se remettre en question,on se rend rapidement compte qu'il n'en est rien dans la suite de ses "aventures". Bien au contraire.
    Encore plus tout (antisémite,profiteur,cynique, violent...), encore plus décomplexé face à son rôle et à la collaboration nous suivons son quotidien lors de l'été 42 et notamment les tristes journées du 16 et 17 juillet avec la rafle du Vel d'Hiv.
    Noir, très noir. On regarde la bête immonde droit dans les yeux.

    06/08/2018 à 12:02 9

  • Le Club Vesuvius

    Mark Gatiss

    8/10 beaucoup d'humour et de piquant pour ce précurseur de 007.
    L'intrigue est rocambolesque et peu crédible mais ce n'est pas ce qui importe ici.
    Mark Gatiss s'amuse beaucoup, et nous amuse beaucoup, avec les codes du genre. Lucifer Box notre dandy libertin,portraitiste, agents de Sa Majesté et propriétaire du 9 Downing Street navigue d'intrigues de palais en clins d’œil à James Bond et Sherlock et ne recule devant rien, tant dans l'action que la recherche du plaisir, pour mener à bien ses missions.

    05/08/2018 à 21:45 3

  • La Maison de poupée

    M. J. Arlidge

    8/10 On rentre dedans pied au plancher. C'est terriblement rythmé,méchamment accrocheur grâce à un style fluide,des chapitres courts et évidemment une bonne histoire. Cette fois ce sont des disparitions et séquestrations qui vont mettre Helen Grace sur la brèche.
    Une Helen Grace toujours aussi opiniâtre,forte mais également fragile et clivante.
    Aussi bon que les 2 opus précédents, seule la toute fin semble un poil rapide à mon goût

    04/08/2018 à 22:51 7

  • Les Diables de Cardona

    Matthew Carr

    9/10 L'Aragon est en ébullition. Des troubles éclatent suite à l'assassinat d'un prêtre, une troupe de malfrats menée par le dénommé Rédempteur nostalgique de l'occupation Maure ambitionne de rétablir le Califat et les pouvoirs plus important des seigneurs de la région font des jaloux.
    A travers l’enquête menée par le juge "licenciado" Bernardo de Mendoza on découvre les différents pas de la société espagnoles de l'époque.
    Un roman riche et foisonnant. Un excellent thriller historique très bien écrit et traduit, avec une très bonne intrigue pleine de faux-semblants et pour laquelle De Mendoza devra tracer sa route entre le pouvoir royal,celui des seigneurs locaux et évidemment de l’omniprésente Inquisition.

    03/08/2018 à 22:24 5

  • L'Appât

    Daniel Cole

    9/10 De la fin de Ragdoll,en passant par la 4ème de couv', L’appât ne va jamais où on l'attend et c'est sa qualité première.
    Daniel Cole est très malin, il nous promène entre personnages tête à claque mais finalement très attachant et multiples rebondissements et événements qui sont parfois à la limite du crédible, parce que ça va dans tous les sens, pour nous amener dans les dernières lignes exactement là où il l'avait prévu. Et ça marche, plutôt 2 fois qu'une. ça part pied au plancher et ça ne ralentit jamais.
    Autre point fort,et c'est un risque parfaitement assumé et maitrisé par l'auteur, c'est que c'est une vraie série,un vrai feuilleton avec à chaque fois un sacré cliffhanger pour terminer . Il faut absolument avoir lu Ragdoll pour tout saisir. Commercialement c'est peut-être délicat mais pour le lecteur qui prendra l'histoire à son point de départ c'est un régal.
    Les 3 opus, puisqu'il y a un 3ème de prévu, ne peuvent se lire indépendamment au risque de passer à côté de trop d’éléments.
    ça peut ne pas plaire, mais à la manière d'un Dazieri ça permet de sortir aussi des sentiers battus en terme de construction de récit.

    10/07/2018 à 11:50 10

  • Meurtres sur la Madison

    Keith McCafferty

    9/10 Merci aux éditions Gallmeister d’avoir choisi de traduire les aventures de Sean Stranahan!!
    Si vous aimez Craig Johnson et/ou William G. Tapply, alors vous allez aimer Keith McCafferty qui est l'héritier légitime de l'un et de l'autre.
    McCafferty arrive à rendre parfaitement la passion pour la pêche à la mouche mais aussi la communion avec la nature, la Madison et le Montana avec une intrigue qui puise ses racines dans les gros business de l’état du « Big Sky » (la pêche donc et un autre que je ne peux aborder sous peine de trop en dévoiler).
    Et même les quelques passages un peu plus techniques sur la pêche ne sont en rien rebutant
    Les personnages sont très attachants, aussi bien les 2 principaux que les secondaires, et on ne peut s'empêcher de se demander si c'est une simple coïncidence ou un clin d’œil sympa d'y retrouver un Walt et une Martha?
    En tout point c'est le vrai début d'une série,avec quand même la résolution de l'intrigue, et c'est un vrai coup de cœur

    27/06/2018 à 16:20 11

  • Un coeur sombre

    R. J. Ellory

    8/10 Pas le plus ambitieux des Ellory, ici on ne s'appuie pas sur un morceau d'histoire ou d'actualité US, mais certainement le plus classique dans son genre.
    ça sent bon le roman noir des 50's, avec une petite pincée du Reservoir Dogs de Tarantino, où la plume d'Ellory s'exprime.
    Sa patte est là et fait merveille sur les faiblesses de l'homme,la culpabilité, le pardon,la culpabilité avec ce salaud de Madigan que l'on n'arrive pas à détester.

    18/06/2018 à 21:55 8

  • Tu tueras l'ange

    Sandrone Dazieri

    9/10 une intro choc,un rythme de dingue malgré un petit tassement en cours de route quand les protagonistes changent de pays, une fin et surtout un cliffhanger à te mettre sur le cul!!!
    Dazieri avait déjà frappé très fort avec Tu tueras le père, il fait encore plus fort avec Tu tueras l'ange.
    Le duo atypique au possible est toujours aussi passionnant à suivre. C'est addictif,c'est percutant, c'est excellent.
    Vivement l'ultime opus de cette trilogie!!!

    29/05/2018 à 15:14 4

  • Version officielle

    James Renner

    8/10 La théorie du complot x100 ou x1000 ça résumerait assez bien Version Officielle. Tout y passe ou presque
    Un puzzle de dingue qui happe le lecteur dès les 1ères pages pour ne jamais relâcher son emprise.
    Prenant,distrayant,excitant, totalement WTF par moment, bourré de références et à la fois assez perturbant notamment sur l'utilisation d'un événement (moment d’héroïsme sincère ou véritable opinion déguisée).
    Ne sachant pas si pour l'auteur c'est juste un sujet de divertissement ou une véritable opinion c'est la seule chose qui m'a un peu chiffonné.

    29/05/2018 à 11:54 8

  • Irezumi

    Akimitsu Takagi

    9/10 Irezumi mêle habilement mystère de la chambre close et description de la société japonaise au sortir de la guerre à travers un pan important de sa culture: le tatouage.
    C'est un roman old school (écrit en 1948) dans lequel Il y a un vrai côté théâtrale avec des personnages/comédiens qui surjouent volontairement et de manière assumée. J'ai souvent eu l'impression de me trouver devant un film du Detective Dee.
    Cela contribue à donner beaucoup de charme à l'histoire et hormis l'apparition un tantinet façon deus ex machina de celui qui trouve la solution,je me suis régalé du début à la fin.
    Et point également très positif: la couv' aussi bien en poche qu'en grand format est juste magnifique.

    16/05/2018 à 21:13 6

  • Adieu, Mignonne

    Marie-Ève Bourassa

    8/10 Montréal,les années 20, le quartier du Red Light.
    Eugène Duchamp, ex-policier, revenu gravement blessé de la Grande Guerre et opiomane pour apaiser momentanément les douleurs de l'esprit et de sa jambe blessée,sa jambe de guerre. Il ne se déplace jamais sans sa canne,sa mignonne.
    Après avoir quitté la police et Montréal en urgence et s'engager dans l'armée pour échapper à la mafia locale, il est revenu discrètement avec une nouvelle femme pour se cacher dans le quartier chinois.Mais les ennuis vont vite le rattraper par le biais d'une jeune prostitué dont le bébé a disparu...
    M.E Bourassa nous plonge dans le Montréal interlope et exotique des de l'époque où s'agite la faune bigarrée à laquelle on peut s'attendre. Dur à cuire, têtu, au sens de l'humour aiguisé, Duchamp encaisse les coups avec philosophie et va au bout des choses quoique cela lui en coûte.
    Les dialogues parfois crus, sont riches en argot québecois (ayoye j'ai eu un peu peur au départ mais de l'avoir pratiqué 3 semaines il y a quelques semaines c'est ben correct et moindrement dur à suivre) et apporte un plus à un récit sombre à l'action qui monte crescendo et qui pose les bases de cette trilogie Red Light.

    08/05/2018 à 09:27 3

  • On se souvient du nom des assassins

    Dominique Maisons

    8/10 Solide thriller historique qui trouve facilement sa place dans le haut du panier des titres du même genre et qui se tire bien la bourre avec son "cousin" L'effet Domino de François Baranger.
    L'énigme est bonne,bourrée de références et richement ancrée dans le Paris de l'époque.
    Une réussite

    01/05/2018 à 15:28 8

  • Sharko

    Franck Thilliez

    6/10 Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, les pages ayant défilé à vitesse grand v mais soit c'est moi qui ai fait le tour de ces personnages soit la machine commence à tourner à vide. à trop continuer à les "toucher" personnellement dans les enquêtes on finit par ne plus y croire et à subir la surenchère qui finalement désamorce certains ressorts.
    à côté de ça c'est du Thilliez pur jus. C'est toujours fouillé,solide scientifiquement et à la narration fluide

    29/04/2018 à 19:27 9

  • La Filière écossaise

    Gordon Ferris

    9/10 En l'espace de 2 romans Gordon Ferris s'est imposé comme un nom qui compte avec un personnage, Douglas Brodie , hautement charismatique et qui fait d'ors et déjà partie des personnages fétiches que je prend immensément de plaisir à retrouver tel un Walt Longmire chez Craig Jonhson.
    Et cette Filière écossaise ne déroge pas à la qualité présente dans les 2 premiers opus. Et même mieux, la qualité franchit encore un palier. On passe du très bon à l'excellent.
    Comme Stuart Neville avec Ratlines, Ferris se penche sur les filières d'exfiltration des nazis dont l'une passait par l’Écosse et élargit son champ d'action pour la déplacer hors de Glasgow jusqu'à Hambourg.
    Brodie se retrouve à enquêter sur des cambriolages et agressions qui ne sont pas spécialement prises en compte par la police puisque cela touche des juifs. Et en cette période sensible Brodie n'imaginait surement dans quel engrenage il allait mettre le doigt.
    Action qui va crescendo, contexte historique fouillé et pointu on frôle ici le top et on en redemande.

    24/04/2018 à 10:45 7

  • Jusqu'à l'impensable

    Michael Connelly

    7/10 Enfin à la retraite, Bosch se retrouve à franchir une ligne jaune pour un ancien flic: bosser pour un avocat de la défense qui n'est autre que Mickey Haller son 1/2 frère.
    Libéré de toutes les contraintes hiérarchiques Harry s'investit de plus en plus dans l'enquête pour découvrir la vérité
    Ultra documenté et presque pédagogique sur comment se mène une enquête cette 21ème enquête de Bosch est vraiment accrocheuse tout en étant sans surprise mais réjouit les amateurs de l'auteur en réunissant vraiment pour la 1ère fois , et sans que cela fasse forcé, ses 2 personnages emblématiques

    18/04/2018 à 22:40 6

  • Congo requiem

    Jean-Christophe Grangé

    5/10 Fallait-il vraiment un diptyque et 4 fils narratifs?
    autant Lontano et le dernier quart de Congo Requiem rentre dans la catégorie des page-turner autant entre les 2 il y a 600 pages d'une longueur incroyable où l'on s’ennuie ferme. C'est lent,c'est lourd,c'est laborieux.
    Heureusement Grangé retrouve le fil et surtout le rythme de Lontano sur la fin

    14/04/2018 à 22:08 6

  • Noir sanctuaire

    Lincoln Child, Douglas Preston

    8/10 Comment faire durer le plaisir sans se répéter dans une série?
    En s'amusant à rebattre les cartes et en mettant les personnages là où on les attend pas.
    Mission réussie pour Lincoln et Child.
    Pendergast absent,Proctor en 1er ligne et Diogène dans un registre surprenant. Du coup c'est terriblement accrocheur, redoutable d'efficacité et les pages s'enchainent les unes après les autres au rythme de nombreux rebondissements.

    08/04/2018 à 21:05 7

  • La Dent du serpent

    Craig Johnson

    9/10 Avec Craig Johnson on a déjà la certitude, avant d'entrer dans l'histoire, d'avoir le plaisir de retrouver de vieux amis.Et c'est une nouvelle fois le cas.
    Un opus à la dynamique un tantinet différente. il donne la part belle au duo Walt/Vic, laisse de côté la culture indienne et est un peu plus physique dans l'action.
    Walt Longmire se trouve cette fois confronter aux communautés religieuses et aux arnaques pétrolières.
    et autant vous dire qu'il va avoir du pain sur la planche.
    Toujours aussi touchant et humain, toujours autant d'humour, un cru une nouvelle fois au diapason des ses excellents devanciers

    04/04/2018 à 21:50 6

  • La Chorale du diable

    Martin Michaud

    8/10 1ère incursion chez Martin Michaud
    Je démarre la série des Victor Lessard par le 2ème opus mais ça n'est pas gênant puisque celui-ci revient grandement sur le passé de Lessard et permet de prendre facilement le train en route.
    Sur la forme c'est très agréable à lire, c'est bien construit, Michaud alterne bien ses différents fils narratifs et distille parfaitement les rebondissements.
    Sur le fond il mêle habilement double drame familial,kidnapping d'une jeune femme, groupuscule secret du Vatican et un semblant de touche de fantastique autour d'un flic attachant au caractère bien trempé.
    C'est cru,c'est dur, les persos y laissent des plumes et les références musicales de qualités y sont nombreuses.
    1er essai plus que validé et encore plus apprécié car lu sur place à Montréal qui a une place entière dans le récit.



    02/04/2018 à 20:47 6

  • Les Larmes noires sur la Terre

    Sandrine Collette

    7/10 Après un début qui a failli me laisser sur le bord de la route je suis rentré pleinement dans cette Casse.
    Après 3 essais avec Sandrine Colette je ne peux pas dire que je sois vraiment client mais je mentirai si je ne reconnaissais pas qu'elle a une sacrée plume.
    Alors oui c'est noir (sans que ce soit synonyme du style), c'est dur,aride et même presque désespérant mais il s'en dégage une sacrée force avec de sacrées femmes qui contre-balance quelques aspects,pour moi, clichés et une construction un poil répétitive.
    Non pas que ce soit une vraie gêne mais plutôt quelque chose que l'on comprend que cela va se répéter.
    Un bien bon roman cependant

    13/03/2018 à 22:14 10