Douze minutes avant minuit

(Twelve Minutes to Midnight)

  1. Rêves enflammés

    Londres, 1899. Les patients d’un hôpital psychiatrique sont tous victimes d’un même mal : peu de temps avant minuit, chacun d’entre eux se met à écrire des messages incompréhensibles, sur les murs, des papiers, voire sur leur propre peau. Pour démêler ce cas incroyable, on fait appel au célèbre Montgomery Flinch, auteur d’histoires terrifiantes. Petit problème : Montgomery Flinch n’existe pas. Il s’agit en fait d’une fillette de treize ans, Penelope Tredwell, qui écrit dans l’ombre les fictions de cet écrivain fantoche. Penelope va accepter de relever le défi, en conservant son anonymat, sans savoir qu’elle va ainsi s’approcher d’un ennemi mortel et bien réel.

    Avec cet ouvrage diablement inventif, Christopher Edge fait une entrée remarquée et remarquable dans la littérature jeunesse. Son protagoniste Penelope Tredwell possède tous les attraits pour devenir une héroïne pour laquelle on nourrit immédiatement de la sympathie. Intelligente, courageuse, perspicace, sachant faire fi du danger, et douée d’un sacré tempérament, on a déjà hâte de la suivre dans d’autres aventures. Le scénario est également très réussi, avec une situation initiale autant appétissante que savoureuse : des êtres humains à la fin du dix-neuvième siècle en proie à des hallucinations aberrantes, comme des humains foulant le sol lunaire. Et même si l’énigme est un peu vite éventée par Christopher Edge au cours de son récit, elle n’en reste pas moins brillante et largement à même de satisfaire les lecteurs en herbe. La suite de l’histoire, sorte de seconde étape de la machination, est également bien pensée, et on est littéralement porté jusqu’à la fin du récit avec cette intrigue et ce style si prenants qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Serge Brussolo.

    Ingénieux et efficace, voilà un premier opus indéniablement réussi, pour les jeunes lecteurs comme les plus aguerris.

    /5