La Vallée des égarés

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  • 5/10 En bref, je découvre l'auteure avec ce roman policier au gros potentiel, mais sous exploité selon moi. Les ficelles sont cousues de fil blanc pour les lecteurs aguerris et les personnages manquent de profondeur.

    Je ne connaissais pas Céline Servat, mais elle a publié une trilogie thriller avant d'écrire son premier roman policier "La vallée des égarés". Je suis curieuse de découvrir ses autres romans, car, pour moi, ce polar a vraiment un goût de trop peu.

    J'ai déjà eu du mal à m'intéresser aux différents personnages. Je suis restée spectatrice de leurs vies sans vraiment réussir à m'identifier à qui que ce soit... Le développement de chacun est assez succinct et aurait mérité un peu plus d'approfondissement : le problème vient principalement du fait que le roman fait moins de 300 pages.

    Pourtant, il y a de nombreux points forts qui m'ont vraiment plu. Notamment les sujets abordés, découlant directement du métier d'origine de l'auteure : c'est original et traité sans prendre de pincettes, critiquant le système avec la colère que l'on peut ressentir dans des situations remplies d'injustice.
    Il y a également une atmosphère très particulière qui se dégage dans de nombreux passages. L'intrigue se déroule dans les Comminges, situés dans les Pyrénées françaises. Cette lecture se rapproche souvent d'un roman noir avec ses descriptions des paysages abrupts de la montagne, mais aussi le caractère un peu bourru des habitants.

    Malgré l'intérêt que je portais à l'intrigue grâce au tour qu'elle prend au fil des pages, le dénouement est trop classique et ne surprendra sans doute pas les gros lecteurs de romans policiers.
    Céline Servat laisse planer le doute sur la possibilité de personnages récurrents pour la suite, pourquoi pas.

    avant hier à 11:18 Riz-Deux-ZzZ (515 votes, 6.9/10 de moyenne) 1

  • 7/10 Comptable quadragénaire, Marco Minelli mène une vie plutôt tranquille, et c’est son don de coupeur de feu – il peut donc soulager voire guérir les brûlures – qui lui fait rencontrer un plaquiste qui a été salement blessé. Peu de temps après, Marco retrouve cet individu mort, atrocement mutilé. Le tueur à l’œuvre n’en a pas fini avec sa croisade de destruction.

    Ce roman de Céline Servat séduit dès son entame : écriture simple et efficace, chapitres courts et nerveux – 79 en tout –, un mystère intéressant et un rythme qui ne faiblit jamais. Les personnages sont habilement croqués, de Marco Minelli qui est complètement dépassé par la tragédie dans laquelle il est impliqué et qui voit le défunt dans ses cauchemars, aux enquêteurs – Frank Deluc, Vincent Vivès et Gabrielle Leseigneur – en passant par Emmanuelle, la tonitruante voisine de Marco. L’histoire repose sur des ressorts objectivement classiques mais l’auteure les exploite avec intelligence, faisant graduellement ressurgir un ignoble passé et une vengeance brûlante, les quelques passages rédigés à la première personne permettant de comprendre le mobile de l’assassin. Le final est conforme aux attentes, apporte toutes les réponses nécessaires et boucle ce roman de manière traditionnelle mais réussie.

    Céline Servat signe donc un ouvrage à suspense convaincant, à la plume intelligente et au scénario qui met en relief avec tact et humanité le sort des familles d’accueil comme les malheureux qui ont transité chez ces personnes.

    22/04/2025 à 06:52 El Marco (3603 votes, 7.2/10 de moyenne) 3