Devant Dieu et les hommes

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  • 8/10 Été 56, un incendie se déclare dans une mine à Marcinelle, beaucoup d’hommes périssent ce jour et les mois qui suivent; un drame humain qui va servir de base à cette histoire. Le lecteur assiste au procès de deux survivants, accusés d’avoir profité de la catastrophe pour supprimer leur supérieur, à travers les yeux de Katarzyna (Catherine) jeune journaliste qui couvrira ici sa première grande affaire.
    Je me suis laissée embarquer dans ces quelques jours d’audience avec grand plaisir. Comment se faire sa place en tant que femme dans un univers machiste qui pratique la règle des 3 C (cerveau, cœur et c…, il vous manquera toujours le troisième c, mademoiselle), comment se défendre lorsque l’on est étranger dans un pays où les gens vous détestent, vous maltraitent, et vous exploitent ? Autant de sujets qui m’ont plus et que j’ai trouvé bien traités grâce à ces personnages, victimes d’un contexte et de leur époque.

    17/06/2025 à 09:49 Emil (462 votes, 7.3/10 de moyenne) 2

  • 8/10 Un bon roman de prétoire, qui aborde plusieurs thèmes : la difficulté pour les femmes de s'affirmer dans le monde professionnel dans les années 1950, la xénophobie envers les travailleurs immigrés italiens (je recommande le film d'animation/documentaire 'Interdit aux chiens et aux italiens' qui traite également le sujet), et l'exploitation des mineurs dans les mines de charbon. Le roman est relativement court et très bien rythmé. Écrit initialement pour le théâtre, on peut regretter le manque de profondeur des personnages, on aurait aimé en savoir plus.

    27/12/2023 à 21:20 gamille67 (2509 votes, 7.3/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Toute jeune journaliste, Katazyrna voit son rêve professionnel se réaliser. Son rédacteur en chef lui demande de couvrir le procès pour meurtre de Donato Renzini et Francescco Ercoli. Ces deux immigrés italiens sont venus travailler dans cette Belgique d’après-guerre comme mineurs de fond à la mine au Bois du Cazier.

    Mais en ce 6 août 1956, un incendie embrase la mine et fait plus de 250 morts. Parmi eux, Gustave Fonck, un contremaître, dont le décès par suffocation est suspect. La victime aurait passé ses derniers instants avec Renzini et Ercoli, survivants à la catastrophe, et qui en voulaient à mort à ce contremaître qui volaient le salaire des ouvriers et leur pourrissait la vie au fond de cette mine inhospitalière.

    Dans cette époque où les Italiens sont traités pires que des chiens, de fainéants, de voleurs,… la justice peut être expéditive. Katazyrna est face à un double défi majeur : imposer sa vision personnelle du journalisme dans ce milieu machiste et suivre son instinct féminin pour faire la lumière sur ce drame.

    Le féminisme et le sort des immigrés mis en lumière dans cette Belgique des années 1950 par l’auteur belge via un fait divers marquant trouve encore et malheureusement écho à notre époque. Devant Dieu et les hommes est un livre attachant et plaisant mais souffre cependant de sa lente élaboration et de ses multiples évolutions. En effet, Paul Colize confie en postface que cette histoire a été d’abord conçue comme une pièce de théâtre jouée à Quai du Polar en 2021 avant de devenir livre en incorporant la jeune journaliste. Ainsi, j’ai trouvé un manque de profondeur dans l’histoire et les personnages qui ne sont qu’esquissés par l’auteur.

    11/12/2023 à 14:21 JohnSteed (683 votes, 7.7/10 de moyenne) 6