Afrique du Sud, 1952.
L'inspecteur Emmanuel Cooper est appelé à Jacob's Rest, une petite ville de l'est du pays à la suite d'un « éventuel homicide », seule information dont il dispose avant d'arriver sur place. Il s'agit bien d'un meurtre, pas de doute là-dessus. L'affaire est plus sensible que prévue puisque la victime n'est autre que le capitaine Pretorius, le chef de la police locale. Les cinq fils de ce dernier, des Afrikaners pure souche, ne comprennent pas qu'un seul « inspecteur minable » ait été amené de Durban pour trouver l'assassin de leur père. Rapidement, des agents de la Security Branch – la police politique de l'État – arrivent sur les lieux et écartent l'inspecteur Cooper de l'enquête. Pour eux, pas de doute, le crime est politique et l'assassin un communiste. Emmanuel ne croit pas un instant à cette thèse qui ne repose sur rien et continue discrètement ses recherches.
Difficile en lisant Justice dans un paysage de rêve de ne pas penser aux romans d'Arthur Upfield ou de Tony Hillerman. Comme ses illustres prédécesseurs, Malla Nunn prend son temps et privilégie l'ambiance et les personnages à l'action. Ici, point de bush australien ou de canyons indiens, mais les magnifiques paysages sud-africains – le veldt, les montagnes – sont aussi très bien décrits.
Dans les années 1950, l'apartheid bat son plein. Blancs, Noirs, métis, Indiens... : il est interdit aux uns et aux autres de se côtoyer, suite aux nouvelles lois interdisant le contact entre les races. Les rapports hommes-femmes sont à peine meilleurs. Dans ce contexte, difficile pour l'inspecteur Cooper de mener à bien son enquête. Il va se rendre compte peu à peu que le capitaine Pretorius n'était peut-être pas aussi respectable qu'il n'y paraissait et que de nombreux habitants de Jacob's Rest ont des secrets à cacher.
Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel s'en est sorti vivant, mais non sans traumatismes. Par moments, il entend encore la voix de son sergent-major écossais, qui revient le hanter. Les personnages, tous réussis, sont sans aucun doute le grand point fort de ce roman. Cooper est assisté de Shabalala, un policier moitié zoulou, moitié shangaan, qui connaît bien les pratiques et les coutumes locales et n'est pas sans rappeler Bony, l'inspecteur aborigène créé par Arthur Upfield. Emmanuel le préfère rapidement à Hansie, qui devait normalement le seconder. Mais à dix-huit ans, ce policier débutant est davantage concerné par ses préoccupations adolescentes que par son travail. Zweigman, le vieux Juif qui tient une épicerie-mercerie, ses ouvrières, les fils Pretorius... Chacun des protagonistes a son rôle à jouer et apporte une plus-value au récit.
Si l'enquête progresse lentement, les rebondissements sont assez nombreux tant Cooper déterre au fur et à mesure les secrets les plus inavouables de Jacob's Rest, lesquels ouvrent alors de nouvelles perspectives d'investigation. Les révélations se succèdent sur près de quatre cent pages qui amènent le lecteur jusqu'à un final réussi faisant la part belle à l'action.
En empruntant aux Upfield et autres Hillerman les ingrédients ayant fait le succès du polar ethnologique, Malla Nunn signe un premier roman des plus réussis. La native du Swaziland, résidant désormais en Australie où elle est aussi cinéaste, a décidé de poursuivre avec le personnage d'Emmanuel Cooper. Les lecteurs convaincus par Justice dans un paysage de rêve pourront donc retrouver l'inspecteur sud-africain dans une nouvelle enquête dès 2012.
Afrique du Sud, 1952.
L'inspecteur Emmanuel Cooper est appelé à Jacob's Rest, une petite ville de l'est du pays à la suite d'un « éventuel homicide », seule information dont il dispose avant d'arriver sur place. Il s'agit bien d'un meurtre, pas de doute là-dessus. L'affaire est plus sensible que prévue puisque la victime n'est autre que le capitaine Pretorius, le chef de la police locale. Les cinq fils de ce dernier, des Afrikaners pure souche, ne comprennent pas qu'un seul « inspecteur minable » ait été amené de Durban pour trouver l'assassin de leur père. Rapidement, des agents de la Security Branch – la police politique de l'État – arrivent sur les lieux et écartent l'inspecteur Cooper de l'enquête. Pour eux, pas de doute, le crime est politique et l'assassin un communiste. Emmanuel ne croit pas un instant à cette thèse qui ne repose sur rien et continue discrètement ses recherches.
Difficile en lisant Justice dans un paysage de rêve de ne pas penser aux romans d'Arthur Upfield ou de Tony Hillerman. Comme ses illustres prédécesseurs, Malla Nunn prend son temps et privilégie l'ambiance et les personnages à l'action. Ici, point de bush australien ou de canyons indiens, mais les magnifiques paysages sud-africains – le veldt, les montagnes – sont aussi très bien décrits.
Dans les années 1950, l'apartheid bat son plein. Blancs, Noirs, métis, Indiens... : il est interdit aux uns et aux autres de se côtoyer, suite aux nouvelles lois interdisant le contact entre les races. Les rapports hommes-femmes sont à peine meilleurs. Dans ce contexte, difficile pour l'inspecteur Cooper de mener à bien son enquête. Il va se rendre compte peu à peu que le capitaine Pretorius n'était peut-être pas aussi respectable qu'il n'y paraissait et que de nombreux habitants de Jacob's Rest ont des secrets à cacher.
Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel s'en est sorti vivant, mais non sans traumatismes. Par moments, il entend encore la voix de son sergent-major écossais, qui revient le hanter. Les personnages, tous réussis, sont sans aucun doute le grand point fort de ce roman. Cooper est assisté de Shabalala, un policier moitié zoulou, moitié shangaan, qui connaît bien les pratiques et les coutumes locales et n'est pas sans rappeler Bony, l'inspecteur aborigène créé par Arthur Upfield. Emmanuel le préfère rapidement à Hansie, qui devait normalement le seconder. Mais à dix-huit ans, ce policier débutant est davantage concerné par ses préoccupations adolescentes que par son travail. Zweigman, le vieux Juif qui tient une épicerie-mercerie, ses ouvrières, les fils Pretorius... Chacun des protagonistes a son rôle à jouer et apporte une plus-value au récit.
Si l'enquête progresse lentement, les rebondissements sont assez nombreux tant Cooper déterre au fur et à mesure les secrets les plus inavouables de Jacob's Rest, lesquels ouvrent alors de nouvelles perspectives d'investigation. Les révélations se succèdent sur près de quatre cent pages qui amènent le lecteur jusqu'à un final réussi faisant la part belle à l'action.
En empruntant aux Upfield et autres Hillerman les ingrédients ayant fait le succès du polar ethnologique, Malla Nunn signe un premier roman des plus réussis. La native du Swaziland, résidant désormais en Australie où elle est aussi cinéaste, a décidé de poursuivre avec le personnage d'Emmanuel Cooper. Les lecteurs convaincus par Justice dans un paysage de rêve pourront donc retrouver l'inspecteur sud-africain dans une nouvelle enquête dès 2012.