Juin 2006.
Neuf étudiants et cinq salariés de l'Orwellian University de Manchester partent pour une expédition d'un mois sur une île déserte du Pacifique sud. L'opération est dirigée par le professeur Raúl Lopez-Turner, un primatologue de renommée mondiale, régulièrement invité sur les plateaux télé pour parler de biologie et des comportements animaux.
Un mois plus tard, aucune nouvelle des quatorze voyageurs, qui semblent s'être volatilisés. L'enquête conclut rapidement à un naufrage sans survivants.
Pourtant, plus d'un an après les faits, un paquebot recueille deux des étudiants, dérivant sur un bateau de fortune, nus et inconscients, bien loin de l'île où ils étaient supposés se trouver. Grâce aux indications des deux jeunes, huit autres personnes sont retrouvées. Mais il reste de nombreuses zones d'ombre. Que s'est-il passé sur l'île ? Et qu'est-il arrivé aux quatre personnes manquantes ?
Ultra-médiatisés à leur arrivée, les survivants sont interviewés à plusieurs reprises. Pour certains observateurs, leurs propos sont étranges, voire suspects. Comme si les dix naufragés s'étaient entendus avant leur retour sur la version à servir aux médias. Le narrateur, collègue et grand ami de Lopez-Turner, ne croit pas une seconde à cette histoire officielle que les survivants lui ont demandé d'écrire, sous forme d'un livre en la mémoire du Professeur, mort sur l'île. Pour lui, cette volonté unanime du groupe de tenir le même discours à la virgule près cache forcément quelque chose. De plus, certains passages de la version officielle posent des questions, à propos desquelles les survivants refusent d'en dire plus. Persuadé qu'ils veulent cacher la vérité pour des raisons connues d'eux seuls et vraisemblablement peu avouables, Robin Baker décide d'enquêter lui-même, quitte à se mettre les rescapés à dos.
Robin Baker, oui, car l'auteur n'hésite pas à faire de lui-même, ou plutôt d'un lui fictif, le personnage-clé de son roman. Comme lui, le narrateur est un éminent professeur anglais vivant en Espagne, un spécialiste de la biologie sexuelle et de l'évolution.
Dans le cadre de son enquête, il fait rapidement la connaissance d'Ysan, la seule rescapée encline à lui en raconter davantage. Grâce aux témoignages de l'étudiante, Robin Baker se fait une petite idée sur ce qui s'est vraiment passé sur l'île. Arrivés avec juste de quoi tenir un mois dans des conditions décentes, les naufragés ont vite été livrés à eux-mêmes et confrontés à de nombreuses difficultés. Bien qu'Ysan lui ait appris de nombreuses choses, le narrateur se rend bien compte qu'elle ne lui dit pas tout. Lorsqu'il insiste sur certains points, il met la jeune femme mal à l'aise, à tel point qu'elle craque et décide subitement d'arrêter toute collaboration. Peu à peu, et grâce à quelques preuves matérielles, Robin Baker découvre avec effroi ce qui s'est réellement passé sur l'île. Robin Baker, le vrai, est surtout connu pour ses recherches sur le comportement sexuel des humains (on lui doit notamment le célèbre essai Sperm Wars : les secrets de nos comportements amoureux). Comme Lopez-Turner, il voudrait bien savoir ce que peut devenir un groupe d'humains retenus sur une île déserte, sans abri, sans espoir d'être secouru et bientôt sans vêtements. L'homme retourne-t-il à l'état sauvage ? Redevient-il un homme préhistorique ? Son comportement est-il alors plus proche de celui du gorille, de l'orang-outan ou du bonobo ? C'est à ces nombreuses questions que répond à sa façon l'auteur dans cette fiction qu'est Primal. Se basant sur les résultats de ses nombreuses recherches, il nous fait voir une autre facette de l'humain, effrayante à bien des égards. Effrayante... car crédible.
Essai de vulgarisation et d'anticipation scientifique par certains aspects mais aussi riche en suspense et en rebondissements, Robin Baker nous propose un roman étrange mais plutôt convaincant au final. S'il importe de savoir ce qui est advenu aux différents personnages, le sujet principal de Primal est avant tout le comportement humain, et notamment sexuel – certaines scènes sont d'ailleurs assez crues – dans ces conditions particulières imaginées par l'auteur, où l'individu n'est plus régi par la plupart des interdits sociaux habituels.
Juin 2006.
Neuf étudiants et cinq salariés de l'Orwellian University de Manchester partent pour une expédition d'un mois sur une île déserte du Pacifique sud. L'opération est dirigée par le professeur Raúl Lopez-Turner, un primatologue de renommée mondiale, régulièrement invité sur les plateaux télé pour parler de biologie et des comportements animaux.
Un mois plus tard, aucune nouvelle des quatorze voyageurs, qui semblent s'être volatilisés. L'enquête conclut rapidement à un naufrage sans survivants.
Pourtant, plus d'un an après les faits, un paquebot recueille deux des étudiants, dérivant sur un bateau de fortune, nus et inconscients, bien loin de l'île où ils étaient supposés se trouver. Grâce aux indications des deux jeunes, huit autres personnes sont retrouvées. Mais il reste de nombreuses zones d'ombre. Que s'est-il passé sur l'île ? Et qu'est-il arrivé aux quatre personnes manquantes ?
Ultra-médiatisés à leur arrivée, les survivants sont interviewés à plusieurs reprises. Pour certains observateurs, leurs propos sont étranges, voire suspects. Comme si les dix naufragés s'étaient entendus avant leur retour sur la version à servir aux médias. Le narrateur, collègue et grand ami de Lopez-Turner, ne croit pas une seconde à cette histoire officielle que les survivants lui ont demandé d'écrire, sous forme d'un livre en la mémoire du Professeur, mort sur l'île. Pour lui, cette volonté unanime du groupe de tenir le même discours à la virgule près cache forcément quelque chose. De plus, certains passages de la version officielle posent des questions, à propos desquelles les survivants refusent d'en dire plus. Persuadé qu'ils veulent cacher la vérité pour des raisons connues d'eux seuls et vraisemblablement peu avouables, Robin Baker décide d'enquêter lui-même, quitte à se mettre les rescapés à dos.
Robin Baker, oui, car l'auteur n'hésite pas à faire de lui-même, ou plutôt d'un lui fictif, le personnage-clé de son roman. Comme lui, le narrateur est un éminent professeur anglais vivant en Espagne, un spécialiste de la biologie sexuelle et de l'évolution.
Dans le cadre de son enquête, il fait rapidement la connaissance d'Ysan, la seule rescapée encline à lui en raconter davantage. Grâce aux témoignages de l'étudiante, Robin Baker se fait une petite idée sur ce qui s'est vraiment passé sur l'île. Arrivés avec juste de quoi tenir un mois dans des conditions décentes, les naufragés ont vite été livrés à eux-mêmes et confrontés à de nombreuses difficultés. Bien qu'Ysan lui ait appris de nombreuses choses, le narrateur se rend bien compte qu'elle ne lui dit pas tout. Lorsqu'il insiste sur certains points, il met la jeune femme mal à l'aise, à tel point qu'elle craque et décide subitement d'arrêter toute collaboration. Peu à peu, et grâce à quelques preuves matérielles, Robin Baker découvre avec effroi ce qui s'est réellement passé sur l'île.
Robin Baker, le vrai, est surtout connu pour ses recherches sur le comportement sexuel des humains (on lui doit notamment le célèbre essai Sperm Wars : les secrets de nos comportements amoureux). Comme Lopez-Turner, il voudrait bien savoir ce que peut devenir un groupe d'humains retenus sur une île déserte, sans abri, sans espoir d'être secouru et bientôt sans vêtements. L'homme retourne-t-il à l'état sauvage ? Redevient-il un homme préhistorique ? Son comportement est-il alors plus proche de celui du gorille, de l'orang-outan ou du bonobo ? C'est à ces nombreuses questions que répond à sa façon l'auteur dans cette fiction qu'est Primal. Se basant sur les résultats de ses nombreuses recherches, il nous fait voir une autre facette de l'humain, effrayante à bien des égards. Effrayante... car crédible.
Essai de vulgarisation et d'anticipation scientifique par certains aspects mais aussi riche en suspense et en rebondissements, Robin Baker nous propose un roman étrange mais plutôt convaincant au final. S'il importe de savoir ce qui est advenu aux différents personnages, le sujet principal de Primal est avant tout le comportement humain, et notamment sexuel – certaines scènes sont d'ailleurs assez crues – dans ces conditions particulières imaginées par l'auteur, où l'individu n'est plus régi par la plupart des interdits sociaux habituels.