Le 1er février 2012 au soir, la jeune Samantha Koening est enlevée. Les forces de police et du FBI finissent par remonter la piste d’un suspect : Israel Keyes. Un travailleur au-dessus de tout soupçon, père de famille sans histoire. Lorsque l’on retrouve les restes du cadavre de la disparue au fond d’un lac, le portrait d’un psychopathe apparaît lentement. Mais les enquêteurs ne sont pas au bout de leurs – hideuses – surprises.
De son propre aveu, Maureen Callahan a solidement étudié le dossier, interrogé les officiers en charge de l’enquête, interviewé la mère de l’assassin et écouté les centaines d’heures d’interrogatoires. Un travail de fourmi qui a permis à cet ouvrage de naître et de se développer. Si les tueurs en série fascinent depuis bien longtemps et ont fait l’objet d’une quantité faramineuse de romans, long-métrages et films, ce livre est à n’en pas douter un des meilleurs du genre. Erudit, documenté, presque scialytique sur le sujet, il retrace avec une précision chirurgicale la manière dont Israel Keyes a été suspecté puis appréhendé, mais surtout comment il a graduellement ouvert son esprit dément aux détectives venus le questionner. Un monstre peu commun, traversé de comportements et de névroses contradictoires : suffisamment malin pour faire diversion avant de perpétrer un crime, incapable selon ses dires de s'en prendre à un enfant, flegmatique jusqu’à ce qu’on le pousse dans ses derniers retranchements, secret sur ses méfaits puis soudainement volubile si cela peut hâter son exécution capitale, etc. Keyes a nourri une profonde admiration pour certains serial killers, développé un goût prononcé pour la solitude et le nomadisme, il est devenu expert en armes à feu – cachant de multiples « kits de meurtre » un peu partout sur le territoire américain, et a commis plusieurs viols et meurtres. La part de mystère demeure puisqu’il s’est suicidé en prison, avouant de manière implicite avoir assassiné onze personnes en tout. Maureen Callahan nous livre ici le portrait saisissant d’un prédateur d’autant plus effrayant qu’il n’a jamais véritablement épouvanté ses proches ni alerté ses voisins ou collègues. Parallèlement, c’est aussi pour l’écrivaine un moyen de dépeindre les lourdes erreurs de l’enquête, les tourments qui agitent les policiers et fédéraux – les quelques pages consacrées aux plongeurs chargés de remonter les cadavres sont à la fois édifiantes et poignantes, et de désacraliser les croyances populaires quant aux techniques informatiques presque miraculeuses décrites dans les émissions policières comme Les Experts.
« Devenir un tueur analogique dans un monde numérique », voilà l’une des dernières formules employées par Maureen Callahan pour caractériser Israel Keyes. Un ouvrage prenant où l’auteure, avec la langue sèche et précise d’un documentariste, nous narre le parcours sanglant d’un exterminateur complexe et insoupçonné. Ou quand la réalité dépasse de loin la plus atroce des fictions.
Le 1er février 2012 au soir, la jeune Samantha Koening est enlevée. Les forces de police et du FBI finissent par remonter la piste d’un suspect : Israel Keyes. Un travailleur au-dessus de tout soupçon, père de famille sans histoire. Lorsque l’on retrouve les restes du cadavre de la disparue au fond d’un lac, le portrait d’un psychopathe apparaît lentement. Mais les enquêteurs ne sont pas au bout de leurs – hideuses – surprises.
De son propre aveu, Maureen Callahan a solidement étudié le dossier, interrogé les officiers en charge de l’enquête, interviewé la mère de l’assassin et écouté les centaines d’heures d’interrogatoires. Un travail de fourmi qui a permis à cet ouvrage de naître et de se développer. Si les tueurs en série fascinent depuis bien longtemps et ont fait l’objet d’une quantité faramineuse de romans, long-métrages et films, ce livre est à n’en pas douter un des meilleurs du genre. Erudit, documenté, presque scialytique sur le sujet, il retrace avec une précision chirurgicale la manière dont Israel Keyes a été suspecté puis appréhendé, mais surtout comment il a graduellement ouvert son esprit dément aux détectives venus le questionner. Un monstre peu commun, traversé de comportements et de névroses contradictoires : suffisamment malin pour faire diversion avant de perpétrer un crime, incapable selon ses dires de s'en prendre à un enfant, flegmatique jusqu’à ce qu’on le pousse dans ses derniers retranchements, secret sur ses méfaits puis soudainement volubile si cela peut hâter son exécution capitale, etc. Keyes a nourri une profonde admiration pour certains serial killers, développé un goût prononcé pour la solitude et le nomadisme, il est devenu expert en armes à feu – cachant de multiples « kits de meurtre » un peu partout sur le territoire américain, et a commis plusieurs viols et meurtres. La part de mystère demeure puisqu’il s’est suicidé en prison, avouant de manière implicite avoir assassiné onze personnes en tout. Maureen Callahan nous livre ici le portrait saisissant d’un prédateur d’autant plus effrayant qu’il n’a jamais véritablement épouvanté ses proches ni alerté ses voisins ou collègues. Parallèlement, c’est aussi pour l’écrivaine un moyen de dépeindre les lourdes erreurs de l’enquête, les tourments qui agitent les policiers et fédéraux – les quelques pages consacrées aux plongeurs chargés de remonter les cadavres sont à la fois édifiantes et poignantes, et de désacraliser les croyances populaires quant aux techniques informatiques presque miraculeuses décrites dans les émissions policières comme Les Experts.
« Devenir un tueur analogique dans un monde numérique », voilà l’une des dernières formules employées par Maureen Callahan pour caractériser Israel Keyes. Un ouvrage prenant où l’auteure, avec la langue sèche et précise d’un documentariste, nous narre le parcours sanglant d’un exterminateur complexe et insoupçonné. Ou quand la réalité dépasse de loin la plus atroce des fictions.