La Sainte Lance

  1. Le cours de l'Histoire en danger

    Seth Thévenot est un jeune étudiant d'Harvard menant une vie paisible auprès de ses livres. Il reçoit un jour un appel urgent du cardinal Di San Giovanni qui fut autrefois son père de substitution, mais quand Seth arrive en Italie, c'est pour apprendre le meurtre de son ami. Quel est le lien avec l'assassinat d'Ulrich Geymüller, Autrichien aux appétences politiques phénoménales et proche des mouvements nazis ? Seth, aidé d'une journaliste, comprend vite que la Sainte Lance, un objet très ancien et porteur d'un pouvoir hallucinant, est la clef de l'énigme.

    Nouvelle variation sur le thème du Da Vinci Code qui était déjà à l'origine du premier ouvrage de son auteur, La conspiration Da Vinci, La Sainte Lance constitue avant tout un livre de divertissement. L'ensemble est très court et bien écrit, offrant de bien belles descriptions de l'Italie et de l'Autriche, mais si concis que certains raisonnements des protagonistes apparaissent trop succincts voire expédiés, ce qui les rend trop hâtifs. Les personnages sont parfois classiques dans leurs psychologies et leurs actions, mais sans que cela ne gêne le récit. Cependant, là où Marc Sinclair se démarque des écrivains ayant écrit sur le sujet, c'est au niveau de l'aspect mystique et mystérieux du roman : beaucoup de points penchent très largement vers le merveilleux, souvent de manière brutale et sans nuance, offrant des scènes ainsi qu'une relecture de l'Histoire caricaturales que certains lecteurs, allergiques à ce genre littéraire initié par Dan Brown, trouveront grotesques. Indéniablement, Marc Sinclair a assumé cette optique, conférant à son opus une dimension peu réaliste, et ce sera donc au lectorat de faire son choix, en toute connaissance de cause.

    Au final, La Sainte Lance reste un thriller qui divisera : on aime ou on déteste, mais on ne peut pas lui être indifférent. Toujours est-il qu'il ne sera probablement pas celui qui réconciliera avec le genre du thriller ésotérique.

    /5