Los Angeles, de nos jours.
Une part d’elle s’appelle Laline et travaille en open space à éplucher des statistiques.
Une autre part s’appelle Luna. Blogueuse et hacktiviste, elle publie des textes politiques lus par des millions de personnes à travers le monde et enjoint les pauvres des États-Unis à s’unir et à marcher vers la Cité des Anges. Avec #thegreatberverlyhillswalk, il s’agit d’être un maximum à se rejoindre, pacifiquement et silencieusement, dans ce lieu hautement symbolique du luxe, de la richesse et du paraître.
Qui sont ces milliers de pauvres venus fouler les rues les plus clinquantes de L.A. ? Et à l’occasion de la cérémonie des Oscars qui plus est ! C’est le branle-bas de combat en haut lieu pour éviter le pire.
On connaît peu Pia Petersen, qui a pourtant une bibliographie assez fournie. Danoise d’origine écrivant en français et vivant à Los Angeles, ses choix de vies semblent inspirer certaines de ses œuvres. À commencer par ce Paradigma donc.
Si Luna/Laline est le personnage principal de l’histoire, on en suit de nombreux autres. Un peu trop même peut-être, car on s’y perd parfois un tantinet et certains ne sont guère signifiants – ou auraient mérité d’être approfondis.
L’idée de départ, à la fois simple et originale, était à double-tranchant. On imagine sans peine que le même point de départ puisse offrir de véritables nanars, télévisuels ou littéraires. Seulement, Pia Petersen a plusieurs cordes à son arc. Elle sait raconter une histoire de manière à embarquer son lecteur avec entrain sur près de quatre-cents pages. Elle a aussi des choses à dire et les messages qu’elle a à faire passer ont le mérite d’être clairs et extrêmement convaincants. Les réflexions amorcées par Luna et d’autres personnages sur le partage des richesses, le rapport de l’être humain au travail ou la gouvernance des États sont passionnantes, de même que les citations de penseurs (de tous horizons, d’hier comme d’aujourd’hui) qui viennent clore la plupart des chapitres.
Tout au plus quelques termes auraient mérité une note de bas de page, comme ce POTUS dont on saisit assez rapidement l’identité néanmoins.
Paradigma est un roman rare, passionnant. Sa construction est assez étonnante puisqu’il commence pour ainsi dire par la fin. C’est aussi quelque part une histoire d’amour impossible même si ce n’est sans doute pas ce qui prime. Surtout, et bien que « sans étiquette », c’est un roman éminemment politique, au sens qu’il s’intéresse à la vie de la cité (L.A. et les États-Unis principalement ici) avec une acuité peu commune pour une œuvre de fiction.
Los Angeles, de nos jours.
Une part d’elle s’appelle Laline et travaille en open space à éplucher des statistiques.
Une autre part s’appelle Luna. Blogueuse et hacktiviste, elle publie des textes politiques lus par des millions de personnes à travers le monde et enjoint les pauvres des États-Unis à s’unir et à marcher vers la Cité des Anges. Avec #thegreatberverlyhillswalk, il s’agit d’être un maximum à se rejoindre, pacifiquement et silencieusement, dans ce lieu hautement symbolique du luxe, de la richesse et du paraître.
Qui sont ces milliers de pauvres venus fouler les rues les plus clinquantes de L.A. ? Et à l’occasion de la cérémonie des Oscars qui plus est ! C’est le branle-bas de combat en haut lieu pour éviter le pire.
On connaît peu Pia Petersen, qui a pourtant une bibliographie assez fournie. Danoise d’origine écrivant en français et vivant à Los Angeles, ses choix de vies semblent inspirer certaines de ses œuvres. À commencer par ce Paradigma donc.
Si Luna/Laline est le personnage principal de l’histoire, on en suit de nombreux autres. Un peu trop même peut-être, car on s’y perd parfois un tantinet et certains ne sont guère signifiants – ou auraient mérité d’être approfondis.
L’idée de départ, à la fois simple et originale, était à double-tranchant. On imagine sans peine que le même point de départ puisse offrir de véritables nanars, télévisuels ou littéraires. Seulement, Pia Petersen a plusieurs cordes à son arc. Elle sait raconter une histoire de manière à embarquer son lecteur avec entrain sur près de quatre-cents pages. Elle a aussi des choses à dire et les messages qu’elle a à faire passer ont le mérite d’être clairs et extrêmement convaincants. Les réflexions amorcées par Luna et d’autres personnages sur le partage des richesses, le rapport de l’être humain au travail ou la gouvernance des États sont passionnantes, de même que les citations de penseurs (de tous horizons, d’hier comme d’aujourd’hui) qui viennent clore la plupart des chapitres.
Tout au plus quelques termes auraient mérité une note de bas de page, comme ce POTUS dont on saisit assez rapidement l’identité néanmoins.
Paradigma est un roman rare, passionnant. Sa construction est assez étonnante puisqu’il commence pour ainsi dire par la fin. C’est aussi quelque part une histoire d’amour impossible même si ce n’est sans doute pas ce qui prime. Surtout, et bien que « sans étiquette », c’est un roman éminemment politique, au sens qu’il s’intéresse à la vie de la cité (L.A. et les États-Unis principalement ici) avec une acuité peu commune pour une œuvre de fiction.