Je m'appelle Requiem et je t'...

5 votes

  • 5/10 Une chose est sûre : on ne peut pas reprocher à l'auteur de ne pas pleinement assumer le côté graveleux et grivois de son roman. Malheureusement, selon moi, cela ne suffit pas, loin sans faut, pour que cela en fasse un bon roman. Beaucoup de choses m'ont trop agacé pour que je prenne plaisir à cette aventure. En premier lieu, cette recherche constante du bon mot. D'ailleurs, très clairement, Petrosky s'est concentré sur la forme en délaissant le fond qui n'est qu'un prétexte. Pour ma part, j'ai d'ailleurs été assez agacé par cette figure de style qui consiste à faire s'adresser le héros directement au lecteur. Au delà du fait que je n'ai jamais trouvé cela drôle, cela n'apporte aucune plus value au roman, si ce n'est de rajouter de la vulgarité à la vulgarité. Bref, une lecture laborieuse et j'ai su dès les 30-40 premières pages que, même si j'irai jusqu'au bout de ce court roman, son côté agaçant prendrait le pas sur sur côté original. J'ai découvert l'univers particulier de Petrosky et je ne poursuivrai pas car je n'ai pas trouvé drôle du tout, ce roman pourtant qualifié de "Polar humoristique".

    20/12/2022 à 00:56 ericdesh (976 votes, 7.4/10 de moyenne) 5

  • 9/10 J'ai adoré le style de l'auteur tout comme son personnage principal et dévoré le livre. Un bon successeur de San-Antonio. Je poursuivrai la série avec grand plaisir lorsque les autres épisodes seront disponibles en format poche.

    05/09/2022 à 11:36 Grolandrouge (1580 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Il s’appelle Estéban Lehydeux, mais vous pouvez le désigner sous son sobriquet de « Requiem ». Un curé, oui, en effet. Du genre beau gosse, costaud et surtout, toujours prêt à dégommer du malfaisant. Un moine-soldat ? S’il n’était que bagarreur, ça pourrait éventuellement passer, mais voilà : il aime aussi l’alcool, le sexe, les gros mots, et c’est avec cette même ferveur qu’il n’hésite jamais à se fourrer dans des histoires pas possibles. Ici, c’est la belle Martine, professionnelle de la galipette, qui lui demande de l’aide, parce que des tarés lui ont demandé de tourner dans un film porno avec des enfants. Et Requiem n’est pas du genre à pardonner ce genre d’écart.

    Ce premier opus de la série consacrée à Requiem pose le ton dès le prologue : ça va être gras et dynamique. Vous aimez la finesse, le lyrisme, la subtilité ? Passez votre chemin. Requiem, ce dur en soutane, c’est un hybride : il est le fils littéraire de Stanislas Petrosky, mais il tient tout autant de Frédéric Dard, de Michel Audiard, de Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, ou encore de certains écrits de Maxime Gillio. Un individu féroce, déroutant, au verbe haut, enfiévré et licencieux, mais pour lequel on ressent rapidement de l’empathie. Et voilà que cette grenade humaine dégoupillée du goupillon en vient à se frotter à un réseau pédopornographique : imaginez bien qu’il ne va pas faire dans la dentelle. Notre lascar va se retrouver au volant de la Ford Mustang conduite par Jean-Paul Belmondo dans Le Marginal, jouer du Desert Eagle, baffer du gougnafier et même payer chèrement de sa personne. Indéniablement, voilà un ouvrage qui divise : ça claque, ça déglingue, ça s’envoie en l’air, ça multiplie les jeux de mots – parfois volontairement foireux. Stanislas Petrosky, tout à sa gouaille décomplexée, aligne aussi les notes de bas de page, s’adresse directement au lecteur, et jamais, ô grand jamais, ne se prend au sérieux. D’ailleurs, on remarque rapidement que l’intrigue a l’épaisseur d’une limande prise en étau entre deux sous-marins nucléaires, les personnages tiennent du cliché ambulant, et certains passages sont ouvertement des prétextes à galéjades, parties de jambes en l’air et autres confrontations musclées. Mais on pardonne bien volontiers à Stanislas Petrosky ces facilités pour une raison magistrale : on se marre. La forme l’emporte sur le fond, la décontraction sur l’absence de crédibilité et d’originalité, et les moins de deux cents pages passent si vite qu’on en vient presque à regretter la concision de l’ensemble. Mais pas de panique : il y a encore cinq autres tomes à cette série, le dernier, Sur des Breizh ardentes, est d’ailleurs paru chez Eaux troubles en début d’année. En revanche, un carton rouge clignotant pour les fautes d’orthographe et autres coquilles, surnuméraires comme ça n’est guère permis dans cet opus !

    Un roman sévèrement décoincé, sans réel égal dans le monde littéraire actuel, où Stanislas Petrosky fait feu de tout bois pour notre plus grand plaisir. Avec Requiem, voilà un protagoniste atypique qui, à défaut de pallier la crise des vocations dans le personnel catholique, ralliera à lui les ouailles gourmandes de boutades et de récits qui défoulent. Amen.

    09/03/2022 à 07:01 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Pour avoir lu dans ma jeunesse des dizaines de San-A, j'ai été très troublé à la lecture de Requiem. Aurait on trouvé le fils spirituel de Frédéric Dard ? (Je n'ai jamais lu une aventure écrite par Patrice Dard. San-A c'est Frédéric point).
    Dès les premières lignes je suis revenu 35 ans en arrière. C'est à s'y méprendre, à tel point que si je l'avais lu sans indications, j'aurais juré que c'était du San-Antonio.
    L'auteur ne se cache pas d'une certaine 'filiation d'ailleurs". En plus, débarrassé de tous les délires et excès contenus dans les San-A (je ne brûle pas ce que j'ai adoré, mais ça ne passe plus), on retrouve la verve de Frédéric Dard à son meilleur.
    Ici aussi, on ne s'attachera pas à l'histoire en elle même, mais tous les amoureux de San-Antonio, retrouveront avec délice ce qui en faisait l'originalité.
    Un défaut, c'est trop court, mais il y a encore 4 tomes, de quoi se marrer encore quelques heures.

    30/06/2019 à 22:22 charlice (380 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Pour commencer, je n'ai jamais lu de san Antonio. Une excellente surprise, un roman écrit en argot, vulgaire mais avec une vraie histoire et un scénario. Contrairement à Cicéron angledroit ou l'histoire n'était que prétexte, ici, on suis un prêtre exorciste ( sans démon) buveur et chaud lapin embarqué dans une enquête sur un réseau pédophile.
    On sympathise très vite avec ce personnage, très attachant, humain, qui se fait remonter les bretelles par dieu lorsqu'il dépasse les bornes.
    Rien n'est gratuit et il y a même un chapitre qui permet de comprendre le terme prêtre exorciste alors qu'il n'y a pas de fantastique.
    Il y a énormément d'humour, l'écriture y est pour beaucoup mais aussi, certaines scènes et la communication que le prêtre a avec nous, car oui, on se fait vanner durant tout le roman.
    La suite devrait arriver très vite dans ma bibliothèque et sûrement un san Antonio aussi.
    C'est frais, ça fait du bien, je recommande comme antidépresseur car je suis vraiment sorti heureux de cette lecture.

    26/07/2018 à 20:24 Muriel (140 votes, 8.2/10 de moyenne) 6