Scott Manson est entraîneur de London City, célèbre club de Premier League. Les pressions et intimidations en tous genres sont monnaie courante dans le foot de haut niveau. Aussi, lorsqu'une mise en scène sordide – un grand rectangle de terre creusé dans la pelouse du stade, évoquant une tombe – est découverte par les jardiniers, personne ne s’en émeut particulièrement. Il y a un match important à préparer, et pas de temps à perdre avec ça, il faut vite reboucher, que le terrain soit praticable. Seulement, quand João Gonzales Zarco, le charismatique manager du club, est retrouvé mort, on ne peut qu'y voir un avertissement. Et la direction du club demande à Scott Manson d'enquêter parallèlement à la police. L'entraîneur, dont le Portugais était un ami en plus d'être un brillant collaborateur, est bien décidé à découvrir le fin mot de l'histoire.
Bien connu des amateurs de polars pour sa série historique consacrée à Bernie Gunther, dont on suit avec plaisir les aventures épiques avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, voilà que Philip Kerr se frotte à un tout autre sujet : le football.
Amateur de ballon rond, l’Écossais l'est assurément, lui qui ne manquerait pour rien au monde un match d'Arsenal... Arsenal auquel le club fictif de London City ressemble curieusement et dont Scott Manson est – tiens, tiens ! – un ancien joueur. Ce qui permet à l'auteur, sous couvert de décrire les arcanes de la gestion d'un club de Premier League, de glisser des anecdotes qu'on sent plus vraies que nature. De même, certains protagonistes ressemblent curieusement à de vraies personnalités du foot, comme ce Zarco, portugais, grande gueule, impitoyable avec ses joueurs ; ou encore ce milliardaire ukrainien, président de club et dont les affaires ne semblent pas toujours des plus nettes.
Assurément, l'auteur maîtrise son sujet et nous plonge avec passion dans le quotidien d'un grand club européen. De la gestion des hommes (et parfois de leurs caprices) à la préparation des matches en passant par le travail inhérent à l'achat et à la vente des joueurs durant ce fameux mercato d'hiver, l'auteur nous montre tout, sans que cela ne soit ni rébarbatif ni difficile d'accès pour les béotiens du soccer – sur le même thème, rien à voir en terme d’exigence avec l’exceptionnel Rouge ou mort de David Peace, par exemple.
Si le contexte est on ne peut plus maîtrisé, l’intrigue, bien qu’intéressante, est un peu légère, et même un brin caricaturale par certains aspects. Le personnage de Scott Manson est quant à lui plutôt réussi, bien que moins fascinant qu’un Bernie Gunther.
Le Mercato d'hiver est un polar de bonne facture, qui vaut plus pour son contexte et ses personnages que son intrigue, un peu faible dans l’absolu. Un bon moment de lecture pour les amateurs de ballon rond… ou non. Premier roman d’une série, on peut déjà retrouver Scott Manson dans La Main de Dieu et La Feinte de l'attaquant.
Scott Manson est entraîneur de London City, célèbre club de Premier League. Les pressions et intimidations en tous genres sont monnaie courante dans le foot de haut niveau. Aussi, lorsqu'une mise en scène sordide – un grand rectangle de terre creusé dans la pelouse du stade, évoquant une tombe – est découverte par les jardiniers, personne ne s’en émeut particulièrement. Il y a un match important à préparer, et pas de temps à perdre avec ça, il faut vite reboucher, que le terrain soit praticable. Seulement, quand João Gonzales Zarco, le charismatique manager du club, est retrouvé mort, on ne peut qu'y voir un avertissement. Et la direction du club demande à Scott Manson d'enquêter parallèlement à la police. L'entraîneur, dont le Portugais était un ami en plus d'être un brillant collaborateur, est bien décidé à découvrir le fin mot de l'histoire.
Bien connu des amateurs de polars pour sa série historique consacrée à Bernie Gunther, dont on suit avec plaisir les aventures épiques avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, voilà que Philip Kerr se frotte à un tout autre sujet : le football.
Amateur de ballon rond, l’Écossais l'est assurément, lui qui ne manquerait pour rien au monde un match d'Arsenal... Arsenal auquel le club fictif de London City ressemble curieusement et dont Scott Manson est – tiens, tiens ! – un ancien joueur. Ce qui permet à l'auteur, sous couvert de décrire les arcanes de la gestion d'un club de Premier League, de glisser des anecdotes qu'on sent plus vraies que nature. De même, certains protagonistes ressemblent curieusement à de vraies personnalités du foot, comme ce Zarco, portugais, grande gueule, impitoyable avec ses joueurs ; ou encore ce milliardaire ukrainien, président de club et dont les affaires ne semblent pas toujours des plus nettes.
Assurément, l'auteur maîtrise son sujet et nous plonge avec passion dans le quotidien d'un grand club européen. De la gestion des hommes (et parfois de leurs caprices) à la préparation des matches en passant par le travail inhérent à l'achat et à la vente des joueurs durant ce fameux mercato d'hiver, l'auteur nous montre tout, sans que cela ne soit ni rébarbatif ni difficile d'accès pour les béotiens du soccer – sur le même thème, rien à voir en terme d’exigence avec l’exceptionnel Rouge ou mort de David Peace, par exemple.
Si le contexte est on ne peut plus maîtrisé, l’intrigue, bien qu’intéressante, est un peu légère, et même un brin caricaturale par certains aspects. Le personnage de Scott Manson est quant à lui plutôt réussi, bien que moins fascinant qu’un Bernie Gunther.
Le Mercato d'hiver est un polar de bonne facture, qui vaut plus pour son contexte et ses personnages que son intrigue, un peu faible dans l’absolu. Un bon moment de lecture pour les amateurs de ballon rond… ou non. Premier roman d’une série, on peut déjà retrouver Scott Manson dans La Main de Dieu et La Feinte de l'attaquant.