Ronald Wilby aurait pu être un adolescent comme les autres. Mais il a de curieuses relations avec ses contemporains, et est couvé à l’extrême par sa mère. Quand il essaie de flirter avec la jolie Carol, cela tourne au viol, après quoi Ronald l’étouffe pour l’empêcher de tout raconter à ses parents. La mère du tueur l’installe alors dans une cachette de la maison, en attendant que les choses se calment. Mais Ronald finit par s’habituer à cette condition. Aussi, quand sa chère maman décède et que de nouveaux propriétaires emménagent dans le domicile, il y a fort à parier que l’intrus, malgré ses efforts pour rester invisible, va se rappeler au bon souvenir des occupants.
Datant de 1973, ce roman de Jack Vance étonne dans un premier temps. L’idée de la réclusion au sein de la maison, théoriquement provisoire, est saisissante. L’auteur, avec des mots particulièrement simples et une plume qui allie efficacité et concision, met en place un décor troublant et anxiogène. Ronald, dans son rôle de psychopathe en devenir, est à ce titre singulier. Il lutte contre lui-même pour demeurer très discret, fait de réguliers exercices de gymnastique pour ne pas trop grossir, guette les instants propices pour se ravitailler dans une cuisine qui fut autrefois la sienne, et se plonge dans un univers de fantasy au gré des récits et dessins qui meublent son oisiveté. Ce ver dans le fruit va finir par bondir hors de sa cachette, mû par des pulsions perverses, notamment à l’occasion de la venue d’un couple et de ses trois charmantes filles. Néanmoins, si l’essentiel de la tension est préservé, Jack Vance rate certains coches, comme on manquerait des rendez-vous. L’adolescent meurtrier n’engendre que rarement la peur, ses rares sorties hors de son repaire ne sont pas suffisamment angoissantes, et certains passages, que l’on pouvait espérer tels des points d’orgue de ce roman, laissent un goût d’inachevé. Par exemple, le final est assez plat, alors que le lecteur pouvait légitimement tabler sur un paroxysme de suspense. De même, les saynètes, multiples, décrivant avec force détails ce que mangent les occupants – et même si cela devient l’obsession compréhensible de Ronald – finissent par lasser.
Un postulat très intéressant et prometteur, mais qui manque souvent de relief, de nervosité ou de noirceur. Cependant, cet ouvrage, honorable quadragénaire, constitue une curiosité dans le domaine de la littérature policière, d’autant que Jack Vance a surtout écrit de la fantasy.
Ronald Wilby aurait pu être un adolescent comme les autres. Mais il a de curieuses relations avec ses contemporains, et est couvé à l’extrême par sa mère. Quand il essaie de flirter avec la jolie Carol, cela tourne au viol, après quoi Ronald l’étouffe pour l’empêcher de tout raconter à ses parents. La mère du tueur l’installe alors dans une cachette de la maison, en attendant que les choses se calment. Mais Ronald finit par s’habituer à cette condition. Aussi, quand sa chère maman décède et que de nouveaux propriétaires emménagent dans le domicile, il y a fort à parier que l’intrus, malgré ses efforts pour rester invisible, va se rappeler au bon souvenir des occupants.
Datant de 1973, ce roman de Jack Vance étonne dans un premier temps. L’idée de la réclusion au sein de la maison, théoriquement provisoire, est saisissante. L’auteur, avec des mots particulièrement simples et une plume qui allie efficacité et concision, met en place un décor troublant et anxiogène. Ronald, dans son rôle de psychopathe en devenir, est à ce titre singulier. Il lutte contre lui-même pour demeurer très discret, fait de réguliers exercices de gymnastique pour ne pas trop grossir, guette les instants propices pour se ravitailler dans une cuisine qui fut autrefois la sienne, et se plonge dans un univers de fantasy au gré des récits et dessins qui meublent son oisiveté. Ce ver dans le fruit va finir par bondir hors de sa cachette, mû par des pulsions perverses, notamment à l’occasion de la venue d’un couple et de ses trois charmantes filles. Néanmoins, si l’essentiel de la tension est préservé, Jack Vance rate certains coches, comme on manquerait des rendez-vous. L’adolescent meurtrier n’engendre que rarement la peur, ses rares sorties hors de son repaire ne sont pas suffisamment angoissantes, et certains passages, que l’on pouvait espérer tels des points d’orgue de ce roman, laissent un goût d’inachevé. Par exemple, le final est assez plat, alors que le lecteur pouvait légitimement tabler sur un paroxysme de suspense. De même, les saynètes, multiples, décrivant avec force détails ce que mangent les occupants – et même si cela devient l’obsession compréhensible de Ronald – finissent par lasser.
Un postulat très intéressant et prometteur, mais qui manque souvent de relief, de nervosité ou de noirceur. Cependant, cet ouvrage, honorable quadragénaire, constitue une curiosité dans le domaine de la littérature policière, d’autant que Jack Vance a surtout écrit de la fantasy.