Ils sont quatre. Quatre enfants privés de leur père respectif, tous fusillés pour l'exemple en 1917 parce que mutins. Quatre enfants honnis par la société, dont les géniteurs font porter sur leurs frêles épaules, depuis leurs tombes, le poids d'un péché originel, celui d'avoir refusé une mort aussi cruelle qu'inutile. Réunis dans une institution où l'on accueille les pauvres bougres de leur genre, ils mettent au point un plan : se faire la belle de leur pension et aller tuer celui que l'on surnomme « le Boucher des Hurlus », à savoir le général responsable du secteur de Perthes-les-Hurlus où ont été exécutés leurs pères. Et quand on a avec soi l'innocence et la fougue de la jeunesse, rien ne semble impossible.
Le Boucher des Hurlus constitue l'une des œuvres les plus connues de Jean Amila, de son vrai nom Jean Meckert, écrivain dont le propre père fut fusillé suite aux mutineries. Il s'agit d'un roman densément noir, aussi profond que les réflexions engagées par cette histoire qui invoque les démons de l'Histoire. Le lecteur ne pourra que prendre en compassion ce quatuor de gamins aussi émouvants que débrouillards, meurtris par un monde se pliant à une lecture imposée des drames et vomissant ces êtres humains qui ont refusé le carnage stérile. La langue de l'auteur est remarquable, alternant les réflexions mordantes quant à l'humanité et les pensées parfois tonitruantes des mômes dont le discernement et la maturité sont exemplaires. Leurs pérégrinations forcent l'admiration, et leur chasse frôle la quête initiatique, s'ouvrant sur un monde froid et décalé, dans la pleine anomie de l'après-guerre.
Le Boucher des Hurlus est donc un ouvrage d'une rare acidité, à la fois empreint d'inconvenance et de sagesse, féroce avec l'esprit obtus des adultes et tendre avec l'ingénuité des enfants, brisant les sceaux d'une guerre dite héroïque. Un livre choc qui souligne les incohérences d'une ère qui se voulait débarrassée des horreurs de la guerre tout en vouant aux gémonies ses propres fils. Un opus pour mémoire, en somme.
Ils sont quatre. Quatre enfants privés de leur père respectif, tous fusillés pour l'exemple en 1917 parce que mutins. Quatre enfants honnis par la société, dont les géniteurs font porter sur leurs frêles épaules, depuis leurs tombes, le poids d'un péché originel, celui d'avoir refusé une mort aussi cruelle qu'inutile. Réunis dans une institution où l'on accueille les pauvres bougres de leur genre, ils mettent au point un plan : se faire la belle de leur pension et aller tuer celui que l'on surnomme « le Boucher des Hurlus », à savoir le général responsable du secteur de Perthes-les-Hurlus où ont été exécutés leurs pères. Et quand on a avec soi l'innocence et la fougue de la jeunesse, rien ne semble impossible.
Le Boucher des Hurlus constitue l'une des œuvres les plus connues de Jean Amila, de son vrai nom Jean Meckert, écrivain dont le propre père fut fusillé suite aux mutineries. Il s'agit d'un roman densément noir, aussi profond que les réflexions engagées par cette histoire qui invoque les démons de l'Histoire. Le lecteur ne pourra que prendre en compassion ce quatuor de gamins aussi émouvants que débrouillards, meurtris par un monde se pliant à une lecture imposée des drames et vomissant ces êtres humains qui ont refusé le carnage stérile. La langue de l'auteur est remarquable, alternant les réflexions mordantes quant à l'humanité et les pensées parfois tonitruantes des mômes dont le discernement et la maturité sont exemplaires. Leurs pérégrinations forcent l'admiration, et leur chasse frôle la quête initiatique, s'ouvrant sur un monde froid et décalé, dans la pleine anomie de l'après-guerre.
Le Boucher des Hurlus est donc un ouvrage d'une rare acidité, à la fois empreint d'inconvenance et de sagesse, féroce avec l'esprit obtus des adultes et tendre avec l'ingénuité des enfants, brisant les sceaux d'une guerre dite héroïque. Un livre choc qui souligne les incohérences d'une ère qui se voulait débarrassée des horreurs de la guerre tout en vouant aux gémonies ses propres fils. Un opus pour mémoire, en somme.