Dodger

471 votes

  • Vadim Royal

    Stephan Ghreener

    8/10 Stephan Ghreener s’offre un vrai plaisir d’écrivain avec Vadim Royal : celui de creuser son personnage jusqu’à ses racines les plus profondes, les plus fondamentales. Les enjeux ici sont de l’ordre de l’intime, et ce French Bricolo 2, tout en s’appuyant sur des solides bases de roman noir aux codes impeccablement maîtrisés (errance du héros seul contre tous ou presque, alcoolémie notable, humour mordant, seconds rôles patibulaires), tire mine de rien vers un subtil thriller psychologique.
    S’il y a encore de très bonnes scènes d’action, notamment au début, elles laissent logiquement plus de place aux tergiversations de l’âme propres au deuxième tome d’une trilogie, moment de creux et de remise en question permettant d’amener à la libération finale dans l’ultime volume suivant. Encore une fois, vivement la suite !!!

    11/07/2013 à 10:00 1

  • Vampires

    Thierry Jonquet

    7/10 Il y a sûrement quelque chose d'un peu absurde dans le fait d'attribuer une note à ce roman : dans la mesure où il est - nettement - inachevé (on peut estimer qu'il manque au moins un tiers, si ce n'est une moitié du texte final), on peut difficilement juger de la pertinence du propos, de la qualité du suspense, du mystère, du traitement du sujet... Au vu des à peine 200 pages, n'ayant pas subi de relecture ni de travail de correction approfondi, laissées par Thierry Jonquet à son éditeur juste avant son décès, j'aurais vraiment aimé connaître le fin mot de l'histoire. Car, indéniablement, et même s'il y a quelques scories inhabituelles au fil du texte, ce roman extrêmement singulier porte la marque de son auteur, et révèle qu'une fois de plus, il allait nous proposer quelque chose de nouveau, de différent, d'audacieux. Sans doute réservé avant tout aux fans de Jonquet, "Vampires" est habité de personnages incroyables, traversé de beaux moments autant que de scènes d'une violence qui serait insoutenable si elle n'était éclairée d'un humour aussi noir que salvateur. Ce texte inachevé et, sans doute, fatalement inabouti, ce texte est un document, surtout pour ceux qui considèrent l'œuvre de Thierry comme l'une des plus importantes du polar français. Une sorte de cadeau aussi, même s'il est un peu frustrant.

    08/01/2011 à 18:40 1

  • Vendetta

    R. J. Ellory

    9/10 Cette deuxième parution de R.J. Ellory en France (après l'extraordinaire "Seul le silence") confirme que cet auteur est un des très grands talents du moment. Dans un genre très différent du précédent, "Vendetta" est une fresque dense, riche et profonde sur la Mafia américaine, à travers le récit qu'en fait Ernesto Perez, l'un de ses éxécutants anonymes, un tueur glaçant, habile et en même temps morbidement élégant, auquel on ne tarde pas à s'attacher. C'est aussi un thriller malin et parfaitement tenu jusqu'au bout, puisque le roman fonctionne sur deux niveaux, entre ce récit d'une vie passée au service de la mort, et une enquête contemporaine sur l'enlèvement de la fille du gouverneur de Louisiane par le même Perez... Du très grand art, d'une maîtrise impressionnante.

    09/09/2009 à 08:30 3

  • Venise.net

    Thierry Maugenest

    7/10 Un petit roman malin et original, qui mêle modernité et mystères historiques et artistiques, avec une érudition abordable par tous - la marque de fabrique de Thierry Maugenest.

    01/10/2007 à 09:51 1

  • Versus

    Antoine Chainas

    9/10 Un choc, une énorme claque, et si je m'en tiens à 9 (plutôt 9,5 en fait), c'est uniquement parce que j'ai trouvé à "Versus" quelques longueurs occasionnelles ; le roman n'aurait rien perdu à faire 50 ou 100 pages de moins. Pour le reste, c'est une plongée hallucinante dans le mal, un thriller effroyable et fascinant, souvent dérangeant, parfois malsain, génialement écrit, qui laisse l'impression quand on l'a terminé d'avoir été roué de coups pendant 540 pages. Antoine Chainas, à suivre absolument !

    08/02/2008 à 19:42 1

  • Wendigo

    Chrysostome Gourio

    9/10 Après son pétillant "Rufus le fantôme" adressé aux plus jeunes lecteurs, Chrysostome Gourio change de braquet et ouvre en grand les portes de son imaginaire, pour un roman à grand spectacle qui dépense sans compter.
    Fin connaisseur de fantastique, il brasse ses nombreuses inspirations, qui vont de Lovecraft à Hellboy en passant par La Ligue des Gentlemen extraordinaires (pour n’en citer que trois), et s’en empare de manière totalement décomplexée, avec une jubilation manifeste – et contagieuse.
    Depuis son prologue impressionnant et sans jamais faiblir, Wendigo développe une énergie narrative irrésistible, alternant de grands moments de suspense et d’action avec des scènes de dialogues intenses et d’autres, plus réflexives, explicatives mais jamais ennuyeuses.
    Mêlant légendes indiennes ancestrales, aventure débridée et récit d’action échevelé, le tout saupoudré d’humour pour faire passer le tout, une superbe réussite !

    03/06/2021 à 07:48 3

  • Wilma la vampire

    Chrysostome Gourio

    7/10 Nous voici de retour dans le cimetière de Rufus le fantôme ! Trois ans plus tard, les lieux sont toujours aussi vivants et animés. Nous les redécouvrons cette fois par les yeux d’une petite vampire, Wilma, jolie héroïne d'un roman d’aventure trépidant, qui nous emmène visiter les Enfers (rien que ça !) à fond de train – au rythme du rock métal dont la puissance brute et la vitalité rebelle nourrissent l’esprit du récit.
    Un nouveau roman pour enfants (à partir de neuf ans), cocasse et délicieux.

    04/06/2021 à 09:09 1

  • Yeruldelgger

    Ian Manook

    7/10 S'il reste intéressant et d'une lecture facile et prenante, ce roman est trop : trop long, trop plein de rebondissements (dont certains sont forcément téléphonés, à force), trop énervé, trop schématique, trop naïf - les dialogues, bon sang !, et la caractérisation des personnages, qui finissent par manquer de crédibilité à force de les pousser systématiquement au-delà de leurs limites.
    J'avais parfois l'impression de lire un manga, de revoir les Chevaliers du Zodiaque de mon enfance, avec les provocations verbales, les attitudes (trop) héroïques...

    Cela reste une lecture plutôt sympa, avec des passages intéressants sur la Mongolie, son histoire et certaines de ses traditions, malheureusement un peu trop envahis par des lourdeurs et des longueurs de premier polar pas tout à fait maîtrisé.
    A surveiller pour la suite !

    28/10/2013 à 21:09 6

  • Zone 52

    Suzanne Stock

    6/10 Partie étudier à Chicago, loin de chez ses parents, Melissa Stacker travaille comme serveuse pour subvenir à ses besoins. Une nuit en sortant du boulot, elle est agressée par deux hommes dans un couloir glauque de la gare. En tentant de s’échapper, elle tombe sous les rails – et voit le train engagé sur la voie dérailler brutalement juste devant elle, alors qu’elle s’attend horrifiée à mourir écrasée.
    Un miracle ? Si l’on croit les hommes, apparemment mandatés par le gouvernement, qui surgissent soudain dans sa vie et tentent de l’enlever, ce qui s’est passé ne doit rien au hasard. Sans le savoir, Melissa est porteuse d’un secret extraordinaire – le genre de secret pour lequel des individus déterminés seraient prêts à tuer n’importe qui…

    En dépit de quelques fragilités stylistiques, le deuxième polar de Suzanne Stock, déjà remarquée pour Ne meurs pas sans moi, est un roman qui vaut le coup d’œil. La romancière a le sens du rythme et sait parfaitement emballer le tempo pour empêcher son lecteur de lâcher prise dès les premières lignes lues.
    L’efficacité est le maître-mot de Zone 52, qui s’appuie par ailleurs sur une intrigue bien conçue (dont je n’ai pas dévoilé plus à dessein), pas forcément d’une originalité folle, mais dont Suzanne Stock a le bon sens de doser les effets et d’éviter les lourdeurs ou les démonstrations trop appuyées. Les rebondissements s’enchaînent avec fluidité, les révélations surgissent au compte-gouttes, et les personnages bien campés dans l’ensemble (même si certains, comme l’agent du FBI Jessie O’Malley, auraient mérité plus d’épaisseur) achèvent de dynamiser le récit.

    Sans pouvoir vous en dire plus, et pour cause, j’ai surtout apprécié que Suzanne Stock aille au bout de son histoire sans facilité ni concession au polardement correct. Elle fait preuve en l’occurrence d’une audace à saluer – qui me pousse en outre à lui « pardonner » des dialogues parfois naïfs (elle use et abuse des points de suspension) et quelques séquences d’émotion à bon marché, notamment avec le personnage de Jay, petit garçon très mignon et un peu trop superficiellement tire-larmes à mon goût.

    Un thriller prenant et de bonne facture.

    04/06/2021 à 12:18 2

  • Zone Est

    Marin Ledun

    9/10 Un thriller d'anticipation époustouflant, dans lequel Marin aborde avec brio ses sujets de prédilection (nanotechnologies, dictature marketing et technologique, rapport entre corps et machine...) sans jamais négliger la mécanique du suspense. Spectaculaire, intense, brillamment "mis en scène", Zone Est repose en outre sur des personnages ultra-crédibles, forts et attachants, Zigler et la sublime Sylia en tête. Marin se renouvelle tout en poursuivant une oeuvre singulière et audacieuse. Bravo !

    06/02/2011 à 20:51 2

  • Zulu

    Caryl Férey

    8/10 Un tableau sans concession de l'Afrique du Sud, post-Apartheid mais toujours gangrenée par une violence omniprésente et polymorphe : résultat, un roman noir, très noir ! A force de vouloir faire le tour de la question, Ferey en fait peut-être un peu trop dans le registre ethnologique, mais l'intérêt de l'intrigue et la puissance des personnages balancent largement cette restriction.

    13/04/2008 à 20:50 4