Dodger

471 votes

  • Et ne cherche pas à savoir

    Marc Behm

    9/10 Pour croire à cette intrigue invraisemblable, il suffit de se laisser porter par le style phénoménal et par l'imagination de Marc Behm. Et là, on apprécie sans hésiter ce roman noir et pourtant souvent drôle, blindé de personnages extraordinaires, dont Lucy, la très attachante chasseuse d'âmes (qui réapparaît dans Crabe).

    02/10/2007 à 07:47 1

  • La Reine de la nuit

    Marc Behm

    7/10 Lecture lointaine, mais je garde le souvenir d'un roman très noir sur le nazisme, éclairé par des touches d'humour (noir), et d'une héroïne fascinante.

    02/10/2007 à 07:43 2

  • Leçons d'un tueur

    Saul Black

    6/10 Dommage que l'auteur se perde si souvent dans des digressions inutiles, car l'intrigue de ce thriller ne manque pas d'efficacité (à défaut d'originalité, c'est plutôt calibré) et réserve de bons moments de traque et de suspense. A l'arrivée, cela reste néanmoins un polar assez quelconque pour moi.

    24/04/2015 à 22:45 2

  • L'Île du Point Némo

    Jean-Marie Blas de Roblès

    10/10 Foisonnant, inventif en diable, incroyablement construit, aussi fin que fou, bourré d'humour, plein de suspense, érudit sans être condescendant : oui, aujourd'hui, en 2014, on peut écrire un extraordinaire roman d'aventure plus que digne du maître Jules Verne ! Jean-Marie Blas de Roblès réinvente le plaisir de la lecture avec une œuvre ambitieuse et parfaitement maîtrisée, aussi excentrique que ses personnages tout en se nourrissant (et nous avec) de grands morceaux d'intelligence. Le livre le plus excitant et jubilatoire que j'ai lu depuis très longtemps, et pour sûr, un vrai chef d'oeuvre !!!

    11/09/2014 à 21:33 5

  • La musique de papa

    José-Louis Bocquet

    7/10 Un bon petit polar rock, bien écrit et assorti d'une belle relation père-fils, assez surprenante et émouvante.

    04/07/2009 à 17:38 1

  • Ecrit en lettres de sang

    Sharon Bolton

    8/10 Sans chercher à apporter une énième solution au mystère des meurtres de Jack l'Eventreur, Sharon Bolton fait référence avec intelligence à ces crimes pour nourrir et orienter une intrigue contemporaine plus retorse et inattendue qu'on pouvait le penser de prime abord. Un bon thriller anglais, qui laisse la place et le temps d'exister à ses personnages, remarquablement développés et souvent surprenants.

    29/10/2013 à 21:49 1

  • Sous Emprises

    Sharon Bolton

    6/10 Autant j'ai beaucoup aimé le précédent de Sharon Bolton, "Ecrit en lettres de sang" (une variation contemporaine solide sur les meurtres de Jack l'Eventreur), autant j'ai un peu peiné sur celui-ci, dont j'ai trouvé le suspense un peu trop délayé pour tenir la distance. Les personnages restent forts et attachants, "à l'anglaise", l'intrigue et intéressante et certains passages angoissants à souhait. Pour amateurs de suspense psychologique qui prend son temps !

    20/04/2015 à 19:53 2

  • Discount

    Laurent Bonzon, Denis Bretin

    9/10 Fidèles à leurs excellentes habitudes, Denis Bretin et Laurent Bonzon changent une nouvelle fois de style et de perspective, pour signer cette fois un roman court et vif en forme de comédie noire complètement déjantée, cruelle et méchamment drôle. En plantant leur intrigue dans un hypermarché, l'un de ces temples gigantesques et sans âme, érigés à la gloire d'un capitalisme de plus en plus débridé et qui pullulent à la périphérie de nos villes, ils font voler en éclats avec une jubilation manifeste le miroir déformant de notre société de consommation. Transformant chaque article en vente dans les travées du magasin en arme de destruction potentielle - au moins intellectuelle, si ce n'est physique -, ils livrent leurs personnages, hilarante armée de losers et de minables aux rêves étriqués, à un jeu de massacre réjouissant.
    Comme ils aiment à le faire, les deux romanciers en profitent pour s'emparer d'un genre codifié - ici, le récit de prise d'otages - pour mieux s'en jouer et le pervertir. Ils piétinent au passage la médiocrité télévisuelle, incarnée par le miroir aux alouettes de la téléréalité, et servent le tout avec un style plein de punch et hérissé d'un humour mordant, parfois potache mais jamais trop. Sans surprise en ce qui me concerne, voici la confirmation que le duo Bretin & Bonzon figure parmi les auteurs les plus créatifs et singuliers du polar français.

    03/04/2010 à 18:11 4

  • Mickey Monster

    Laurent Bonzon, Denis Bretin

    8/10 Un très bon tome, même si le Club Van Helsing n'y fait pratiquement office que de témoin. L'idée de la machine à Mickey est géniale, le personnage de Roger McCorman fascinant et le blob très très gluant ! Et c'est en plus superbement écrit.

    07/01/2008 à 12:03 1

  • Sentinelle

    Laurent Bonzon, Denis Bretin

    10/10 Avec ce roman époustouflant, l'inimitable et indissociable duo Bretin-Bonzon file une grande claque au thriller français. Ambitieux, audacieux, spectaculaire, "Sentinelle" s'avère aussi haletant que profond, jouant avec les codes du genre autant qu'avec la philosophie, l'histoire ou la mythologie, partant des attentats du 11 septembre pour mieux nous conduire ensuite dans des ailleurs aussi sidérants que crédibles, ces territoires agités qui naissent de l'imagination débridée des deux auteurs. Le tout est servi par une écriture flamboyante, d'une aisance et d'une richesse réjouissantes à lire. Malgré de remarquables précédents, c'est sans aucun doute à ce jour le meilleur roman de Denis Bretin et Laurent Bonzon, une aventure littéraire singulière, aux frontières du réel... qui laisse espérer de très grandes choses pour la suite de leur oeuvre !

    11/03/2009 à 19:47 2

  • Expiration

    Anna Borrel

    7/10 Premier roman d'une jeune auteure française, "Expiration" est une vraie curiosité. La quatrième de couverture cite Ballard parmi ses références, j'ai aussi pensé à Philip K. Dick ou au film "Soleil vert" - ce qui n'empêche pas ce thriller d'anticipation d'avoir sa propre personnalité. L'enquête, bien qu'originale (on recherche un corps qui n'aurait jamais dû disparaître), est essentiellement le prétexte à une projection dans une future proche où la société est sévèrement cloisonnée, isolant les plus riches, les "bien nés", des catégories inférieures (les "hors zonards", nouveaux misérables de notre époque). Anna Borrel maîtrise si bien son univers qu'on aurait presque aimé le voir un peu plus détaillé, et que le livre soit un peu plus étoffé. En tout cas, un écrivain à suivre !

    10/06/2007 à 12:48 1

  • Les Initiés

    Thomas Bronnec

    7/10 Fin connaisseur du fonctionnement ultra complexe du Ministère de l'Economie, Thomas Bronnec signe un polar financier qui guide son lecteur dans les arcanes de Bercy. Un voyage sombre et peu glorieux, qui vaut surtout pour ce qu'il révèle de l'incapacité des politiques à lutter contre un système bancaire en vase clos, pieuvre monstrueuse qui se nourrit de ses propres fautes jusqu'à en tirer des bénéfices, au mépris de l'humain et des gens normaux pour lesquels il est censé travailler.
    L'aspect policier sert un peu de prétexte à cette plongée, dont certains développements économiques sont un peu trapus à suivre. Mais ces "Initiés", pour l'originalité et l'intérêt de leur sujet, valent clairement le coup d'oeil.

    24/03/2015 à 08:54 3

  • Les canards en plastique attaquent

    Christopher Brookmyre

    9/10 Si la dimension polar n'apparaît clairement que dans le dernier tiers du livre, ce roman - qui n'a rien d'une farce potache, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser - m'a totalement emballé et passionné. Brookmyre s'amuse avec son lecteur en n'ayant de cesse de le faire douter par de très habiles manipulations littéraires. Comme les différents personnages qui croisent la route de Gabriel Lafayette, et qui prennent tour à tour la parole - multpliant ainsi les points de vue et les raisons de douter -, on est régulièrement partagé sur les étonnantes capacités du médium, et même le plus cartésien des lecteurs aura des motifs d'hésitation et de trouble, pour peu qu'il accepte de jouer le jeu. Ce qui n'est pas trop difficile, tant ce roman est formidablement mené, très bien écrit, avec de petites touches d'humour anglais toujours bienvenues.

    20/02/2010 à 10:35 2

  • La Main droite du diable

    Ken Bruen

    7/10 Noir c'est noir ! Jack Taylor, le héros de Bruen, sort (plus ou moins) de dépression, lutte contre son alcoolisme et son profond dégoût de lui-même et des autres. Pour s'occuper, il philosophe sur les mutations de sa ville, Galway, et de l'Irlande en général, tout en enquêtant sur la décapitation d'un prêtre pédophile... Noir, je vous dis !!! Mais plutôt pas mauvais dans le genre.

    20/10/2008 à 09:20 2

  • R&B : Vixen

    Ken Bruen

    7/10 Mon premier R&B, et un bon moment de lecture. Bruen joue avec les codes du roman noir, exploite les clichés pour mieux tout dynamiter. L'honneur doit être sauf avant la morale, les flics sont encore plus voyous que les truands... Réjouissant !

    30/06/2008 à 09:54 1

  • L'Eté circulaire

    Marion Brunet

    8/10 Des mots qui cognent, la tension qui monte inexorablement, tandis que l'été échauffe les esprits et embrase la mèche des frustrations et des colères ancestrales.
    Du noir de chez noir, au plus près de personnages ordinaires, rendus malheureux parce qu'ils figurent parmi les innombrables laissés-pour-compte de la société contemporaine, alors même qu'ils ne figurent pas parmi les plus pauvres ou délaissés. Ces gens, c'est une bonne partie du cœur de la France, celle qui en a ras-le-bol de trimer pour peu et qui a l'impression (plutôt justifiée) de ne jamais être entendue. Celle qui se rabat faute de mieux sur des dérivatifs faciles (les "étrangers" le plus souvent) pour décharger leurs haines et leur mal-être.
    Marion Brunet les saisit avec finesse, sans juger. Nous contraignant à réfléchir, à essayer de comprendre.
    Un roman brut, rugueux, rageur. Nécessaire, malheureusement.
    Impressionnant.

    25/11/2018 à 19:56 8

  • Tyler Cross

    Brüno, Fabien Nury

    9/10 Entre le film noir et le western, cette B.D. est une superbe réussite à tous points de vue : dessin énergique et tranchant, servi par une mise en image dynamique qui emprunte avec intelligence aux codes du cinéma, histoire à la noirceur assumée de bout en bout, personnages à la personnalité affirmée...
    Une aventure qui sent la poussière et le sang, vibre de bravoure et de haine, froide et implacable comme le crotale qui hante ses pages. Jubilatoire !

    16/02/2014 à 15:11 2

  • La Chambre d'ambre

    Jérôme Bucy

    5/10 Difficile d'être juste avec ce polar, que j'ai trouvé très long au démarrage (une centaine de pages avant de commencer à entrer dans l'atmosphère recherchée par l'auteur.) Habilement masquée et bien amenée, la fin remet l'histoire en perspective et incite à l'indulgence, voire à une certaine admiration pour le talent de Jérôme Bucy à tromper son monde. Pas suffisant cependant à mon sens pour masquer quelques défauts pesants : beaucoup de naïveté dans le style, des longueurs et des répétitions inutiles malgré la relative brièveté du texte, la psychologie des personnages qui manque parfois d'épaisseur et de crédibilité. Avis quand même assez mitigé au final.

    14/06/2008 à 18:31 1

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    9/10 Avec ce polar historique ancré à Lyon, dont la géographie et la sociologie de l’époque sont rendues avec précision et acuité, Gwenaël Bulteau frappe un grand coup pour son premier roman. Son suspense, il l’installe dans une ville nerveuse, sombre, déchirée, à l’image de la France de l’époque, tiraillée de violentes contradictions politiques, sociales, économiques. Le décor est saisissant, et pourtant, jamais déployé avec ostentation. Le tableau est toujours juste, et a le bon goût de ne pas prendre toute la place.
    Bulteau s'appuie aussi sur des personnages remarquables. Flics, voyous, témoins, simples passants, bourgeois, tous jouent des partitions subtiles et complexes, dont les variations ne cessent de surprendre, suivant les tours et détours d’une intrigue remarquablement dense et tourmentée, de bout en bout. Les zones d’ombre sont légion, les bonnes volontés se heurtent à la nécessité de faire parler la force, la menace et la brutalité pour obtenir des résultats.
    Et puis il y a la langue. Le style. Pas d’approximation chez Gwenaël Bulteau, on sent dès ce premier roman qu’il possède une véritable voix, et qu’il en use avec une belle maîtrise. Il tient son rythme sans jamais flancher, joue des registres de langue en évitant les clichés ; et si son roman laisse autant de traces en mémoire, la puissance des images suggérées par son écriture y est pour beaucoup.
    Un coup d'essai extrêmement brillant, qui ouvre la porte à une série dont j'ai hâte de découvrir les prochains épisodes.

    04/06/2021 à 09:37 13

  • Gramercy Park

    Christian Cailleaux, Timothée De Fombelle

    7/10 Si je ne suis pas très fan des dessins de Christian Cailleaux, le scénario de Timothée de Fombelle (qui est, hors cette B.D., mon chouchou absolu de tous les temps) m'a séduit, par son apparente nonchalance, son texte dépouillé, sa manière de se plier aux codes du genre pour mieux filer vers une fin aussi surprenante qu'implacable. Fombelle fait d'une histoire de vengeance familière une quête profonde et intime, balançant jusqu'au bout entre cruauté et rédemption. Pour une première tentative en bande dessinée, c'est un joli coup d'essai.

    16/09/2020 à 08:38 3