Hoel Modérateur

1143 votes

  • Assassins d'avant

    Élisa Vix

    7/10 La vie d'Adèle ne laisse pas indifférent et une fois de plus, Élisa Vix nous a concocté un suspense des plus efficaces qui ne devrait pas décevoir ses lecteurs. Pour autant, il ne s'agit vraisemblablement pas de son texte le plus abouti, aussi nous conseillons plutôt à ceux qui souhaiteraient découvrir son œuvre de commencer par L'Hexamètre de Quintilien ou La nuit de l'accident, encore meilleurs.

    31/05/2018 à 18:38 6

  • Le Vase rose

    Eric Oliva

    6/10 Le Vase rose est un honnête suspense à l'intrigue des plus efficaces. Un sympathique divertissement, sans doute aussi vite oublié que lu, qu'un plus grand travail sur les personnages aurait assurément rendu plus mémorable.

    24/05/2018 à 10:22 5

  • Dead Zone

    Stephen King

    8/10 Après un grave accident de voiture qui le laisse pour mort, dans un coma profond, John Smith se réveille. Il est gravement blessé, claudiquant, mais vivant. Par contre, il est pris de plus en plus souvent de prémonitions, qui s'avèrent justes. Comme si son accident lui avait ouvert un sens jusque là inconnu. Ses visions vont l'amener à devoir prendre d'importantes décisions, non seulement pour son avenir mais celui de son pays tout entier.
    Sur un thème désormais assez classique – peut-on changer le cours du futur si on en a un aperçu ? – le King signe là un très bon texte fantastique, qui donnera par la suite la série que l'on connaît (avec Anthony Michael Hall dans le rôle de Johnny Smith).
    Pas son meilleur roman, sans doute, mais un du haut du panier, qui n'a pas trop vieilli qui plus est (il a été écrit en 1979 il y a presque... 40 ans déjà !).

    21/05/2018 à 15:20 5

  • Pukhtu Primo

    DOA

    8/10 Pas toujours digeste mais passionnant, cet énorme roman (800 pages en Folio) se lit paradoxalement très bien pour peu que l'on s'y consacre pleinement (ce n'est clairement pas un livre à picorer par-ci par-là). Très réaliste (sans aucun doute la somme d'un fastidieux travail de documentation), le premier tome de ce diptyque figure assurément parmi ce qui se fait de mieux au sujet de l'Afghanistan, en français au moins.
    DOA donne à voir toute une kyrielle de personnages mais ne juge pas. L'on se rend alors que tout le monde, du mercenaire européen au taliban le plus terrible en passant par le G.I., a ses contradictions et ses faiblesses, et que personne n'est ni tout blanc ni tout noir. Je lirai la suite à l'occasion.

    21/05/2018 à 15:13 9

  • Ceci est mon corps

    Patrick Michael Finn

    6/10 Sans fioritures, Patrick Michael Finn nous propose avec ce premier roman un texte noir et puissant dont on ressort avec la gueule de bois, un méchant mal de crâne et des tâches de vomi sur ses vêtements. Un shooter de tord-boyaux littéraire, à avaler cul sec !

    21/05/2018 à 11:44 1

  • Armen

    Briac

    8/10 Prenez un phare perdu en pleine mer d'Iroise (Armen). Dans le contexte de l'Occupation, ajoutez deux gardiens de phare bretons et trois soldats de la Wehrmacht. Couvrez et laissez mijoter le tout jusqu'à ébullition.
    Un huis clos explosif sur fond d'Occupation servi par des dessins (peinture) étonnants.

    21/05/2018 à 10:51 1

  • La Langue chienne

    Hervé Prudon

    7/10 Un curieux roman noir, très lent dans le rythme, dont l'ennui et la langue française sont en quelque sorte les personnages principaux. Une expérience littéraire particulière (ça ne plaira pas à tout le monde), fortement ancrée dans le Chnord, mais au final plutôt plaisante.

    18/05/2018 à 16:53 3

  • Cobalt

    Pablo De Santis, Juan Sáenz Valiente

    6/10 Cobalt a été un bon tueur à gages. Mais il a désormais la soixantaine avancée et personne ne soupçonnerait un instant ce pharmacien attentionné d'avoir trempé dans de sombres histoires. Un jour, alors qu'on le menace, son collègue Zinc vient à sa rescousse puis lui annonce qu'il doit reprendre du service, une dernière fois. Un contrat, quatre cibles, et c'en sera terminé pour de bon. Homme de parole, Cobalt n'a d'autre choix que d'accepter. Ses vieilles patientes rhumatisantes attendront.
    Une BD noire curieuse, mêlant crime et fantastique de manière originale. Les dessins sont au moins aussi particuliers mais finalement pas dérangeants (hormis pour Cobalt, qui a vraiment la trogne d'un frère Bogdanov !).

    17/05/2018 à 12:29 2

  • Les Larmes noires sur la Terre

    Sandrine Collette

    8/10 Dur mais profondément humain, Les larmes noires sur la terre – roman davantage dystopique que policier soyons clairs – est une nouvelle réussite à mettre au crédit de Sandrine Collette, qui parvient à garder une constance dans ses textes tout en se renouvelant à chaque fois. Une gageure.

    17/05/2018 à 12:08 9

  • La Nuit des béguines

    Aline Kiner

    7/10 Mettant en scène une belle galerie de personnages féminins aux caractères parfois bien trempés, La Nuit des béguines est un solide roman d'aventure historique où le suspense le dispute à l'érudition. Mêlant habilement faits et personnages historiques aux inventions de son cru, Aline Kiner parvient à être didactique sans sacrifier la dynamique de la narration ni tomber dans l'écueil du cours magistral propre à certains romans historiques.

    15/05/2018 à 14:05 5

  • Le Poids de la neige

    Christian Guay-Poliquin

    8/10 Très joliment écrit, ce roman québécois enthousiasmant mérite assurément une belle publicité dans l'Hexagone, où l'on espère qu'il trouvera sa place sur les étals des librairies. Un huis clos intense, le nez dans la poudreuse.

    13/05/2018 à 21:06 3

  • La Revanche de la guillotine

    Luc Briand

    7/10 Fort documenté et passionnant, La Revanche de la guillotine captivera sans peine les amateurs d'Histoire s'intéressant à la peine de mort et à son abolition. Offrant aussi une brillante réflexion sur l'évolution de la justice en France, ce document mérite de rencontrer ses lecteurs.

    11/05/2018 à 11:50 4

  • Lire le noir : Enquête sur les lecteurs de récits policiers

    Annie Collovald, Erik Neveu

    9/10 Pour un passionné de polar comme moi – qui ai qui plus est réalisé lui-même une enquête sur les lecteurs de littérature policière (très modeste en comparaison de celle-ci) – qui s’intéresse également à la sociologie des pratiques culturelles et de la lecture plus particulièrement, ce livre est incontournable.
    L’un des premiers chiffres cités par les deux auteurs est déjà très intéressant : un livre sur cinq acheté en France est un roman policier. Aucun autre genre ne peut rivaliser avec lui et pourtant aucune enquête de taille n’avait été menée sur ce public méconnu et varié que sont les lecteurs de polars avant celle-ci.
    Cette enquête est extrêmement intéressante de bout en bout tant pour les témoignages des lecteurs que pour les analyses (poussées) des deux sociologues.
    Seul reproche : malgré la volonté affichée dans l’introduction par les deux auteurs pour être compris d’un large public (ils déclarent avoir écrit ce livre tant pour les amateurs de polars que les férus de sociologie) certains passages, sans être totalement imbitables, ne sont pas très faciles d'accès du fait de termes universitaires peu connus du commun des mortels (il m’a fallu relire certaines phrases plusieurs fois avant de comprendre ce que voulaient dire les auteurs).

    10/05/2018 à 12:22 5

  • Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?

    Pierre Bayard

    6/10 Si le sujet des livres de Pierre Bayard, et de celui-ci en particulier, sont toujours des plus intéressants, je suis rarement d’accord avec les thèses défendues par l’auteur.
    J’avais eu l’occasion de découvrir Pierre Bayard avec Qui a tué Roger Ackroyd ?, ouvrage dans lequel il proposait une relecture du chef-d’œuvre d’Agatha Christie à laquelle je n’ai pas adhéré du tout.
    Ici, j’ai suivi le raisonnement un brin provocateur de l’auteur avec grand intérêt, et bien des choses qu’il a écrites me semble sensées. Mais rien n’y fait : je tombe bien souvent en désaccord avec lui. De plus il a tendance à prendre son lecteur pour un imbécile. Bayard nous apprend qu’il serait apparemment possible de discuter d’un livre que l’on a pas lu de A à Z. Ah bon ? On ne s’en serait pas douté.
    Le lire me donne envie de pousser un coup de gueule. En effet, Pierre Bayard n’a pas à mon sens beaucoup de respect envers ses lecteurs ni-même envers le travail de ses collègues auteurs puisqu’il n’hésite pas (dans Qui a tué Roger Ackroyd ? de manière récurrente et flagrante, mais ici aussi, à un degré moindre), pour défendre ses arguments et illustrer ses propos, à dévoiler des fins de romans, des noms de coupables,… au grand dam de ceux qui auraient bien voulus avoir la joie et/ou la surprise de découvrir ces dénouements par eux-mêmes.
    Je lui en voudrai toujours, car jamais je ne pourrai lire certains Agatha Christie comme j’aurai voulu les lire, c’est-à-dire sans connaître l’identité du coupable au préalable. Si ces exemples littéraires étaient vraiment nécessaires, le minimum aurait été de prévenir de manière visible le lecteur qu’un élément important de l’intrigue de tel ou tel livre allait être dévoilé dans les lignes suivantes. Cela ne me paraît pas difficile à mettre en place, raisonnable et respectueux.
    Au final, ce livre de Pierre Bayard, comme les autres, est plutôt intéressant. Malheureusement ils m’horripilent et j’aurai préféré vous en parler sans les avoir lus ne serait-ce qu’à cause de la raison que j’ai largement développée.

    10/05/2018 à 12:01 3

  • Les Enquêtes de la main noire

    Hans Jürgen Press

    8/10 Initialement paru en Allemagne en 1965, il aura fallu attendre plus de trente ans et l’initiative d’Actes Sud pour voir Les enquêtes de la main noire enfin offertes aux cellules grises des petites têtes blondes (ou autres teintes capillaires, ici pas de discrimination) de l’Hexagone.
    Livre pionnier dans son genre, il est désormais un best-seller indémodable traduit en de nombreuses langues de par le monde.
    Il s’agit de quelques soixante doubles pages, et d’autant d’énigmes, que l’enfant (ou l’adulte, car c’est loin de leur être interdit) est invité à résoudre.
    Sur la page de gauche, le texte de l’histoire. Sur la page de droite, une illustration correspondante. Grâce à ces deux données, le lecteur est supposé, avec son sens de l’observation et/ou un peu de réflexion, parvenir au même résultat que les petits enquêteurs du gang de la main noire : résoudre l’énigme.
    Pour un adulte, je vous le dis, rien de bien compliqué, même si l’on peut rester plus longtemps sur certaines enquêtes que sur d’autres, ne voyant pas de suite ce qui pourrait sauter aux yeux pour d’autres.
    En cas de panne (on ne sait jamais), la solution est donnée dans le corps du texte de la page suivante, puisque ces énigmes ne sont pas totalement indépendantes mais suivent le fil des enquêtes de ce petit groupe de détectives en herbe, elles-mêmes séparées en chapitres distincts.
    Bien qu’un peu trop aisées pour moi, j’ai pris un plaisir enfantin à faire travailler mes méninges en menant ces petites enquêtes en compagnie des membres de la main noire.

    10/05/2018 à 11:55 4

  • Quand j'étais star

    Jean-Philippe Peyraud, Marc Villard

    7/10 Si quelqu’un pratique l’autodérision avec grand talent, c’est bien Marc Villard dans ce recueil contenant deux douzaines de nouvelles dessinées.
    Il se met lui-même en scène, avec l’aide du dessin de Peyraud – qui s’y prête bien – dans toutes sortes de situations, et ce aux différents âges de sa vie.
    Les auteurs nous offrent un florilège de tranches de vie vécues par Villard. Celles-ci sont tantôt ridicules, cocasses, voire même coquines, mais toujours très drôles.
    Une bande dessinée idéale pour faire travailler ses zygomatiques sans se prendre la tête.

    10/05/2018 à 11:37 3

  • Vilebrequin

    Arnaud Le Gouëfflec, Obion

    7/10 Vilebrequin est une bande dessinée plutôt originale et réussie.
    Le Gouëfflec, artiste brestois touche à tout (romancier, musicien, …) apporte là son style inimitable avec cet humour si particulier et sa vision décalée de la société.
    Côté dessin, il y a une vraie recherche esthétique chez Obion, avec l’utilisation – réussie – du noir et blanc et certains passages excellents. Je pense en particulier à cette double page où il reprend dans chaque case le même motif, circulaire, à la manière de certains grands réalisateurs (cf. Hitchcock dans Psychose).
    Vilebrequin, ou l’histoire d’un cambrioleur en plein doute, est une bonne bande dessinée, drôle et bien foutue.

    09/05/2018 à 23:53 3

  • Putain d'usine

    Efix, Jean-Pierre Levaray

    8/10 Levaray a sans doute vécu ces événements et cela se voit. Sans tomber dans le misérabilisme ni dans la dénonciation exacerbée, cette bande dessinée nous montre la triste réalité sociale du travail à l'usine, avec son lot d’accidentés du travail, d’alcooliques, de dépressifs, de suicidés et autres joyeusetés de même acabit. Heureusement, il reste quelques moments agréables avec les collègues.
    Comme le dit bien la citation en début d’ouvrage : si le travail était si bien, les riches l’auraient gardé pour eux.
    Avec ce livre on se rend bien compte qu’aujourd’hui toujours – peut-être plus que jamais – le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt !

    09/05/2018 à 23:03 3

  • Au nom du Père...

    Andrea Accardi, Luca Enoch

    6/10 Le père d'Eva est désormais handicapé et elle s'en occupe au quotidien. Avant son AVC, il était tueur à gages, et même un bon. Il lui confie alors une mission périlleuse qu'il ne peut bien sûr plus assurer lui-même : faire avouer les quatre parties d'un code secret à quatre chefs de la Mafia bien entourés. Formée par ses soins, il sait qu'elle en est capable.
    J'ai trouvé les dessins (noir et blanc) inégaux, y compris pour le même personnage, et même parfois franchement laids. Surtout, ils sont souvent vulgaires et il faut systématiquement que l'héroïne et les autres protagonistes féminins montrent qui leurs fesses, qui leurs seins. Un peu de nudité, ça va, surtout quand ça sert le récit, mais là, au secours !
    Le scénario, intéressant au départ, devient un brin répétitif puisque chaque Mafiosa est encore plus difficile à atteindre que le précédent. Et puis, aux deux tiers environ – la BD est imposante avec ses près de 220 pages – l'intrigue prend un tour aussi inattendu que réussi, avec plusieurs rebondissements très bien sentis. Le final, bien qu'un peu prévisible, est de bonne facture.
    Un noir bien musclé recommandable pour son scénario pour peu qu'on ne soit pas trop regardant sur le dessin.

    09/05/2018 à 22:23 3

  • Mamie Luger

    Benoît Philippon

    7/10 Après le succès de son premier roman, Cabossé, paru à la Série Noire (en 2016) et plusieurs fois récompensé, Benoît Philippon confirme avec ce vitaminé Mamie Luger qu'il sait y faire pour raconter une histoire et mettre en scène des personnages pas piqués des hannetons. On se souviendra assurément de Berthe, digne représentante du deuxième sexe sachant manier les armes et le verbe comme personne.

    09/05/2018 à 01:18 10