Hoel Modérateur

1141 votes

  • La Ballade de Tilman Razine

    Kris, Guillaume Martinez

    7/10 A partir d’événements historiques réels, à commencer par les débuts du Transsibérien, Kris prend un malin plaisir à revisiter l'histoire. Ici, un mystérieux bandit, Tilman Razine, demande la libération des bagnards s'étant échinés à mettre en place les voies ferrées. Sans quoi il promet de les faire évader lui-même à l'occasion du premier voyage du train, occupé par la famille impériale en personne, ainsi que par une multitude de voyageurs, soldats, popes, et même un orchestre. Le contexte est très intéressant et quelques rebondissements sont bien vus. Un bon divertissement où les dessins de Guillaume Martinez servent parfaitement le scénario roublard de Kris.

    18/04/2019 à 19:07 1

  • 1275 âmes

    Jim Thompson

    10/10 Roman noir de très haute qualité. Très cynique, mais également hilarant par moments (la scène de la canne à pêche). L'auteur a décidé d'écrire comme parle son personnage, et le résultat est convaincant. Ce shérif est vraiment un bon !!

    10/11/2007 à 19:25 5

  • 1280 âmes

    Jean-Bernard Pouy

    7/10 Un texte au point de départ original, sympathique et plutôt drôle à défaut d'être mémorable. Un bon moment de lecture mais sans doute pas le meilleur roman du prolifique Jean-Bernard Pouy.

    27/01/2015 à 14:36 2

  • 1793

    Niklas Natt och Dag

    8/10 Premier roman de Niklas Natt och Dag, descendant d’une des plus anciennes familles de la noblesse suédoise, 1793 est présenté par Sonatine comme un « thriller historique ». Sans que cela ne soit tout à fait faux, gageons qu’il conviendra davantage aux amateurs de romans historiques qu’aux aficionados de thrillers purs et durs.
    Bien que certaines parties s’étirent un peu plus que d’autres, le suspense est présent. Mais l’auteur ne nous fait pas véritablement nous attacher à un personnage pour lequel on frissonnerait véritablement. Le cadre – la Suède des années 1790 – est en revanche très bien rendu par l’auteur, qui s’est semble-t-il abondamment documenté. L’action se déroule donc quelques années après la guerre qui a opposé les troupes de Gustav III à l’armée russe de Catherine II et l’année suivant la mort du monarque suédois. La Révolution française est dans toutes les têtes et la monarchie suédoise craint une propagation. Le roman, on l’imagine, ne souffre pas d’approximations tant tous les éléments semblent plus vrais que nature. Niklas Natt och Dag explique en fin d'ouvrage qu'il a même vérifié les noms d'époque de chaque lieu mentionné. En outre, il a fait le choix de faire évoluer de vrais personnages historiques, comme le chef de la police Johan Gustav Norlin, aux cotés de ses propres protagonistes.
    Le roman se découpe en plusieurs parties, inégales en taille comme en intensité. Mettant en scène divers personnages, on ne saurait en dire beaucoup plus sans faire de révélations dommageables pour le plaisir de lecture. L’intrigue, habilement construite, est globalement de qualité bien que certains pourront lui reprocher quelques longueurs. La confrontation finale est en revanche excellente et l’on se rend compte dans les ultimes pages que l’auteur, roublard, en avait encore gardé sous la semelle.

    Efficace et passionnant malgré quelques temps plus faibles, 1793 est un premier roman de très bonne facture, qui rappelle par moments des œuvres telles que Le Parfum ou La Religion, et qui devrait ravir les amateurs de polars historiques.

    25/04/2020 à 11:29 11

  • 186 marches vers les nuages

    Joseph Bialot

    8/10 Très belle écriture et magnifique témoignage sur les camps et la Seconde Guerre mondiale, ce beau roman noir est à lire il est vrai plus pour son propos et sa qualité littéraire que pour l'intrigue policière elle même.

    05/04/2009 à 18:15

  • 20 manières de se débarrasser des limaces

    Jan Thirion

    7/10 Bien que lent au démarrage, 20 manières de se débarrasser des limaces est un roman finalement réussi et souvent drôle qui donne envie de se pencher plus avant sur l’œuvre de Jan Thirion. D'autant plus que les nombreuses références disséminées çà et là par l'auteur ne sont pas déplaisantes.

    12/12/2018 à 12:42 4

  • 22/11/63

    Stephen King

    8/10 Lu il y a quelques années. Je me rends compte en faisant du tri dans ma "P.A.L. Polars Pourpres" que je ne l'avais pas noté.
    J'ai souvent été déçu par les Stephen King les plus épais (Ça et Dreamcatcher notamment). En cherchant bien, il y a sans doute quelques longueurs sur les 1000 pages de ce pavé mais c'est un peu le péché mignon de l'auteur. Et l'histoire est si passionnante par ailleurs qu'on le lui excuse facilement ici, je trouve. Un point de départ sympa et bien exploité de bout en bout, un personnage principal attachant, une grande page de l'histoire contemporaine des USA, de beaux passages. Un très bon cru !

    19/02/2022 à 10:23 6

  • 44 jours

    David Peace

    9/10 Si je ne lui ai pas trouvé la même puissance que Rouge ou mort, son autre roman "football" (sur Bill Shankly), j'ai adoré cette lecture hors du commun.
    Les bons livres sur le foot sont assez rares, alors que dire de ceux écrits par un homme à la fois passionné par le ballon rond et styliste hors-pair. Connaissant déjà la plume de David Peace, je n'ai pas eu de mal à me plonger dans ce 44 jours.
    Je ne connaissais pas bien le personnage de Brian Clough. Tantôt horripilant, tantôt touchant, il est un homme entier, qui a vécu pour le football et pour les autres, malgré ce que son égo important pourrait laisser croire. A cet égard, il me fait penser à Zlatan Ibrahimović. De ces immenses champions, compétiteurs jusqu'aux plus infimes détails, qui ont besoin de se créer un personnage public pour mieux se protéger de la rudesse du monde sans pitié pour les faibles dans lequel ils évoluent. Une vraie réussite, à réserver aux amateurs de ballon rond.

    29/12/2022 à 14:21 5

  • A Armes égales

    Serge Le Tendre, Olivier TaDuc

    7/10 Un épisode effectivement très western consistant essentiellement en une course-poursuite. Pour autant, je l'ai curieusement préféré au précédent.
    Seul bémol : j'ai toujours du mal, en BD comme au cinéma, avec les protagonistes qui ont des discussions de fond, limites philosophiques, en même temps qu'ils s'échangent des coups de pieds et des manchettes. Je trouve ça aussi cliché que peu crédible.

    12/03/2022 à 15:04 2

  • À la grâce des hommes

    Hannah Kent

    6/10 En s'intéressant aux derniers mois de vie de la dernière condamnée à mort islandaise et à son histoire, la jeune australienne Hannah Kent signe un premier roman aussi intéressant que dépaysant. Fortement ancré dans la réalité, ce roman quasi documentaire prend son temps aussi ne plaira-t-il peut-être pas aux aficionados de thrillers survitaminés.

    19/09/2014 à 15:30

  • À la petite semaine

    Gene Kerrigan

    8/10 Bien plus que l'intrigue, somme toute assez simple, le grand intérêt de ce roman réside dans la description du personnage principal de ce roman : l'Irlande d'aujourd'hui.
    Gene Kerrigan est journaliste, et cela se ressent. Il nous dresse le portrait de son pays à travers une histoire d'enlèvements autour duquel on va rencontrer divers personnages, de tous âges, de de la petite écolière au septuagénaire blasé.
    Un beau "roman noir social".

    20/03/2008 à 09:43

  • A la vie, à la mort

    Alain Dodier, Pierre Makyo

    6/10 Pour les vacances, Jérôme se rend chez sa grand-mère, du côté de Dunkerque. Il en profite pour essayer de résoudre le mystère qui anime le petit village. Quelques habitants reçoivent nuitamment de belles sommes d'argent dans une enveloppe, sans que l'on sache pourquoi ni qui est le généreux donateur.
    Si l'on a plaisir à retrouver ce brave Jérôme, le ton qui a fait le succès de la série (humour, situations décalées, personnages pittoresques...) et une intrigue globalement de bonne facture, la fin m'a semblé par trop abracadabrantesque (et absolument pas crédible de par certains aspects).

    29/11/2017 à 01:45 2

  • A la vue, à la mort

    Françoise Guérin

    9/10 Enquête assez traditionnelle, mis à part une grande originalité, mais qui fait toute la force du roman. Le coup de l'enquêteur aveugle, je n'avais encore jamais vu ! Françoise Guérin, a du mérite, car en plus d'avoir trouvé cette idée, elle a su en tirer beaucoup et nous proposer un roman de qualité.

    29/10/2007 à 11:40

  • À mains nues

    Paola Barbato

    7/10 (Je ne pense pas que je relirai ce livre, lu en décembre 2015. Sinon, au pire, je modifierai.)
    Néanmoins, il m'en reste d'assez forts souvenirs :
    - D'une violence extrême, dérangeante sinon malsaine, dans ces combats à mort d'êtres humains.
    - D'une écriture aussi dure que le reste, pas spécialement "féminine".
    - D'un final qui sonne, énorme.
    La métaphore est facile, mais c'est effectivement un roman-combat : éprouvant du début à la fin, avec ce dernier uppercut que tu n'as pas vu venir et qui te fous au tapis sans ménagement.

    28/03/2018 à 00:58 10

  • A Short Story

    Florent Maudoux, RUN

    9/10 « Encore un bouquin sur le Dahlia Noir ! Mouais, on va y jeter un œil. » C'est ce que je me suis dit en ouvrant, peu enthousiaste cet OLNI proposé par le Label 619 des éditions Rue de Sèvres. Assez vite, mes réticences se sont envolées. Le dessin de Florent Maudoux est exceptionnel. Les planches, truffées de références et de détails d'époque, conférent une ambiance plus vraie que nature aux décors dans lequel évolue les personnages. Les dossiers documentaires sont complets sans être indigestes. Ils sont richement illustrés par des photos d'époque, des cartes postales, des plans, des coupures de presse... Le travail de documentation des auteurs a été énorme. Surtout, on ne sent aucun voyeurisme malsain dans cet ouvrage qui est plutôt un hommage à Betty Short. RUN écrit d'ailleurs en fin d'ouvrage qu'il a été touché par le destin de cette jeune femme fragile qui symbolise à elle seule l'échec du rêve hollywoodien (dans sa version la plus violente). En fin d'ouvrage, les auteurs s'attardent sur les derniers jours du Dahlia Noir, sans pour autant se lancer dans des théories plus ou moins fumeuses. Tout au plus nous présentent-ils les principaux suspects et les grands traits de l'enquête de police. Un très bel ouvrage, entre BD, documentaire et beau livre.

    29/11/2023 à 11:58 4

  • Adieu demain

    Michaël Mention

    8/10 Accrochez bien votre ceinture avant d'embarquer dans ce bouquin de Michaël Mention. Ça secoue fort, personne n'est épargné, ni les personnages ni le lecteur. Partant d'un fait divers bien réel (le tueur à l'arbalète Stephen Griffiths), l'auteur nous plonge dans la noirceur du personnage et joue avec nos peurs pour notre plus grand plaisir de lecture.

    07/11/2017 à 11:46 7

  • Adieu Gloria

    Megan Abbott

    9/10 Le scénario a beau être simple, la tension est au rendez-vous d'un bout à l'autre de ce roman qui se lit très bien. Le personnage de Gloria, hommage au roman noir américain des années 1950, mérite à lui seul le détour. Un très bon roman noir.

    01/03/2011 à 19:45

  • Affrontements à Blue Hill

    Serge Le Tendre, Olivier TaDuc

    7/10 De nouvelles lois viennent d'être votées contre l'immigration chinoise. Ada, désormais institutrice, décide d'accepter des élèves chinois dans sa classe malgré tout, au grand dam d'une grande partie de la population locale qui décide de lui faire payer chèrement son choix. Un épisode mouvementé sur fond de tensions "raciales".

    30/11/2022 à 17:47 2

  • Aime-moi, Casanova

    Antoine Chainas

    7/10 Indéniablement, il y a du talent chez Antoine Chainas. Il a un style percutant, et sait parler de choses très dures et/ou très crues avec un vocabulaire à rendre envieux bien des écrivains.
    Comme Fabien, je tiens à souligner le travail descriptif remarquable quant aux différents protagonistes de l'histoire, parfois riches en couleur.
    Que 7 après ces louanges ? Oui, car malgré ces bons points, j'ai été très déçu par l'intrigue policière en elle-même, qui est finalement quasi-inexistante.

    14/03/2008 à 16:00

  • Alcoolique

    Jonathan Ames, Dean Haspiel

    7/10 Comme bien souvent dans ses œuvres, Jonathan Ames met en scène un double "fictif" de lui-même. Ici, Jonathan A., new-yorkais, écrivain et alcoolique, qui n'arrive pas à refaire surface après le départ de son meilleur ami et un chagrin d'amour. Le récit semble donc autobiographique, et si l'on est bien en peine de distinguer le vrai du faux dans cette autofiction, l'auteur ne fait rien pour nous y aider, affirmant que ce livre est "une œuvre de fiction où presque tout est vrai". Comme d'habitude (ceux qui ont vu la série Bored to Death le savent), l'auteur parle des déboires de son personnage avec l'humour qui le caractérise. Les dessins de Dean Haspiel, en noir et blanc et aux traits affirmés, servent parfaitement l'histoire.
    Pour terminer, un mot sur le livre lui-même, avec sa belle couverture mi-cartonnée mi-toilée sérigraphiée. Les ouvrages des éditions Monsieur Toussaint Louverture sont toujours un régal pour les yeux.

    16/04/2016 à 14:39 2