thibe

130 votes

  • Dernière saison dans les Rocheuses

    Shannon Burke

    7/10 À la lecture de quelques chroniques très élogieuses ("coup de cœur" de Claude Le Nocher entre autres), j'attendais beaucoup de ce roman de Shannon Burke, dont j'avais particulièrement apprécié "911", ainsi que, dans une moindre mesure, "Manhattan grand angle". J'en attendais peut-être un peu trop...

    Le récit nous transporte dans l'Ouest américain (entre Saint Louis et les Rocheuses, dans de vastes étendues, accessibles notamment via de grands fleuves devenus mythiques, et par des canyons de tous les dangers), dans la première moitié du 19e siècle. À l'époque, le commerce des fourrures va bon train, et ce sont des hommes courageux voire téméraires qui s'engagent en tant que trappeurs dans des compagnies qui cherchent à mettre la mains sur des territoires riches en présence animale (castors, bisons, ours...), mais habités jusque-là par des tribus indiennes. Anglais, Canadiens, nouveaux Américains, Espagnols, Suédois... se disputent ces terres convoitées et parfois bien hostiles, au péril de leurs vies. Marchandage, domination, coopération, conflits... sont leur lot quotidien.
    C'est dans ce décor que Shannon Burke nous convie, et qu'il nous fait suivre le parcours d'une compagnie de trappeurs, à travers le regard de William Wyeth, qui n'a qu'un désir profond: venger, par son engagement, le regard destructeur de son père qui l'avait décrété "bon à rien".
    Si ce roman m'a permis d'en savoir un peu plus sur les filières de la fourrure à l'époque, c'est essentiellement parce qu'il m'a invité à me documenter quelque peu "au dehors". La traduction est extrêmement soignée, et les lecteurs en sauront gré à A.-M. Carrière. L'histoire est cependant avant tout un récit d'aventures, plaisant et distrayant, mais qui m'a laissé un brin sur ma faim tant les traits de certains personnages m'ont semblé caricaturaux. Les scènes sont "brutes" et "directes'. D'un autre côté, si l'on s'en tient au simple fait que le narrateur est Wyeth lui-même, et qu'il n'a pas le profil d'un intellectuel, la perspective critique peut être quelque peu nuancée. Il devient évident que les descriptions doivent coller au plus près du "vécu", que ce petit recul que j'apprécie est par trop absent du roman.

    Voilà à mes yeux un "assez bon" roman, qui ne me laissera sans doute pas une trace indélébile, mais dont l'essentiel mérite (pour moi!) est de nous immerger dans un pan de l'histoire des USA qu'il nous faut aujourd'hui revisiter. Si les personnages ne m'ont pas paru "nuancés", la manière somme toute assez réaliste d'établir les faits donne cependant une vision intéressante de ces éléments qui participèrent à "la conquête de l'Ouest".

    En tenant compte de cette dernière remarque, je suis d'avis qu'il s'agit là d'un "bon" roman.

    25/09/2018 à 07:41 7

  • Derrière la haine

    Barbara Abel

    5/10 Je dénote clairement dans le concert de louanges. J'ai lu. Rapidement, car ce roman est écrit pour être vite lu... l'écriture est facile, simple, "trop" simple... la psychologie des protagonistes m'a semblé tellement caricaturale que je me suis demandé si je lisais le même livre que celles et ceux qui l'ont trouvé remarquable. On sent la fin venir à plein nez (enfin, moi, je l'ai sentie). Étant donné que chaque détail compte (et qu'ils ne sont pas légion...) on voit rapidement à quoi on va avoir droit. Seules les 40 dernières pages deviennent un tant soit peu "haletantes" (et encore...). Bref, une grosse déception en ce qui me concerne.

    30/09/2015 à 08:51

  • Derrière les panneaux il y a des hommes

    Joseph Incardona

    8/10 Il est assez difficile pour moi de "commenter" ma lecture sans spoiler... aussi, je me contenterai ici de souligner la qualité de la narration, le style de l'auteur qui m'a beaucoup plu, les "arrêts sur image" dont Incardona est capable! Il n'est pas fréquent (c'est subjectif!) de lire du polar/thriller "bien écrit". Ici, c'est le cas, l'écriture m'a semblé originale, agréable, un peu à l'écart des poncifs du genre. Le suspense est quasi "métaphysique", l'atmosphère est "noire", pas d'issue, pas de "héros", et pourtant, de nombreuses "leçons" à assimiler et à digérer! Pour l'anecdote, le Grand Prix de Littérature Policière 2015 rayon francophone me semble bien mérité (et je dois avouer que je comprends bien mieux ce choix du jury que le choix de l'an passé...). Bref, je n'hésite aucunement à recommander chaudement la découverte de cet excellent polar/thriller!

    06/01/2016 à 12:11 6

  • Derrière les portes

    B. A. Paris

    2/10 Oui, je suis sévère, mais je rejoins à 100% l'avis de Fab et je dois bien marquer le coup par une notre "en-dessous de tout".
    Si l'idée de départ a quelque chose d'intéressant, le traitement est clairement mauvais. L'écriture est à la limite de l'acceptable. Il n'y a aucune documentation, aucun fond, aucune analyse, rien. Tout est balancé à la tête du lecteur "et débrouille-toi". Les personnages n'ont aucune épaisseur, les dialogues sont ampoulés au possible. Un texte en manque flagrant d'imagination, malheureusement. J'ai trouvé la fin ridicule. Un livre qui n'a de thriller que le nom. Passez votre chemin, vous gagnerez du temps. J'en suis bien désolé. J'ai lu tout jusqu'à la dernière ligne, mais là c'est "non".

    26/12/2017 à 10:14 8

  • Des noeuds d'acier

    Sandrine Collette

    7/10 Tout a été dit (ou presque)! Aussi, je me contenterai de dire que ce thriller haletant ne donne qu'une envie: en sortir avec Théo, finir d'étouffer (et éviter les recoins des contrées boisées au pied des montagnes...)

    20/01/2016 à 09:27 5

  • Deuils de Miel

    Franck Thilliez

    6/10 Thilliez est résolument un conteur exceptionnel. Dans Deuils de miel, il nous emmène sur la piste d’un tueur diabolique, qui s’est créé un univers symboliquement très organisé, longtemps à l’abri des regards,comme c’est le cas de nombreux sbires de son genre dans la littérature policière certes. La caractéristique de ce roman n’est donc pas l’originalité, tant ce « principe » est exploité par les auteurs. C’est du côté du talent de l’auteur à nous embarquer dans l’intrigue qu’il faut chercher le plaisir, le moment de détente, la capacité à capter ou à happer le lecteur. Dès lors, ça passe ou ça casse. Avec moi, l’objectif a été relativement bien atteint, ce qui me pousse à estimer qu’il s’agit là d’un « assez bon » roman policier. Mission accomplie, sans « casser la baraque » non plus. Juste ce qu’il faut pour emmener un large public! On en redemande… même si pour ma part, ce ne sera pas toutes les semaines ;-)

    26/01/2018 à 09:21 6

  • Dieu-dope

    Tobie Nathan

    8/10 J'ai fort hésité entre 8 et 9/10. Ma "note" est plutôt qualitative: je recommande chaudement Dieu-dope aux lecteurs curieux et friands d'autres manière d'écrire de polars. Dieu-dope est à la fois un roman noir, un polar, un manuel d'initiation à l'ethnopsychiatrie dont Tobie Nathan est un chef de file et même une fable sur la création et les divinités, une sorte de manuel de "théologie comparée". Cela doit faire 20 ans que j'ai entendu parler de ce livre, par la bouche de Jacques de Pierpont, alors que j'étais ado et féru de son émission phare "Rock à gogo" sur Radio 21 (une radio belge francophone devenue Classic 21 depuis lors). 20 ans que je me disais régulièrement qu'il fallait que je me plonge dans ce livre, Pompon m'avait mis l'eau à la bouche... 20 ans... Et je n'ai pas été déçu: je l'ai lu avec passion et intérêt, j'ai appris des tas de choses en matière de divinités africaines, d'approche de la psychose, de liens entre judéité, islamité, chrétienté, animisme... et même sur les camps de la mort. Si je le recommande aux lecteurs curieux, c'est parce qu'il faut aussi s'accrocher: il y a une grande part de symbolisme dans l'écriture de Tobie Nathan, qu'il faut un peu prendre le temps d'analyser et de digérer (sans nécessairement aller aussi loin que certains ont pu le faire). Dieu-dope ne se lit pas comme un "roman de gare", l'écriture est travaillée, la documentation est maîtrisée par l'auteur et cela appelle du lecteur un minimum de concentration malgré tout. Pour ma part, je considère Dieu-dope comme une perle dans le monde des romans noirs et nul doute que j'y retournerai dans quelques mois, quelques années...

    24/07/2015 à 11:17 1

  • Dirty Sexy Valley

    Olivier Bruneau

    7/10 [!!!ATTENTION LIVRE À NE PAS METTRE ENTRE TOUTES LES MAINS!!!]

    Une bande d'étudiant·e·s décide de fêter la fin de son cycle universitaire en organisant une sympathique orgie dans un chalet au milieu des bois. Dans le voisinage proche de ce chalet vit une famille de purs dégénérés, qui n'a que le sexe en tête, en main et en bouche... et qui ne lésine pas sur la violence quant il s'agit d'assouvir un instinct primaire. Rencontres explosives, jouissives mais aussi tragiques et sanguinaires au programme!

    Comme annoncé ci-dessus, j'attire l'attention sur le fait que ce bouquin est à ne pas laisser à portée du premier venu. Non pas que je sois pour une mise à l'index ni pour cacher les seins, verges, pubis et autres anus de notre environnement, mais il y a une frontière entre un érotisme bien balancé et suggestif et un récit - celui dont il s'agit ici - dont le côté pornographique totalement assumé peut en dégoûter plus d'un et laisser l'impression d'une littérature qui ne viserait qu'à satisfaire le fond le plus bestial de notre sexualité. Soit.

    Avec un peu de recul, il me semble possible de considérer différents niveaux de lecture: on est en présence d'un texte porno-trash, certes. Mais il y a aussi un côté "nanar" à l'histoire: l'auteur se plait à rendre comiques voire grotesques les situations tragiques qu'il décrit. Celles et ceux qui ont lu, par exemple, Hell.com de Senecal, ont été servi de scènes de sexe violentes. Mais dans Hell.com, point d'humour ni de "grotesque", on y nage en plein tragique. DSV a ceci de particulier que le tragique d'une sexualité brutale est "compensé" par des réactions désarmantes de "simplicité" de la part des protagonistes. On peut aussi décoder un côté "satire sociale": on rigole allègrement des gros-gras-avec un poil dans le cerveau, on voit à l'état brut ce qu'une enfant quasi séquestrée depuis la naissance a de "désarmant" dans sa sincérité. On se poile de la connerie d'étudiants universitaires qui n'ont rien d'autre à f... que de s'envoyer en l'air bestialement, ensemble, pour fêter leur diplôme. Libération des mœurs? rêve inassouvi de l'auteur? on ne le saura pas...

    Mais en même temps, doit-on vraiment voir dans DSV plus que ce qu'il nous donne à voir? Chaque lecteur en jugera et je ne serai pas là pour défendre bec et ongles ma position.

    Alors pourquoi un 7/10? Parce que l'écriture "roule", glisse et invite à ne pas lâcher le bouquin. Parce que pour un roman porno-trash, il tient le rythme et le niveau de bout en bout. Les scènes de sexe m'ont toutefois semblé un peu trop répétitives par rapport au fond de l'histoire (mais, d'une certaine manière, elles donnent aussi "sens" à celle-ci). Parce que finalement, ce n'est pas si long (220 pages en format de poche): on en sort rapidement! Parce que c'est un bouquin distrayant, on ne plie pas sous le poids de la tragédie (pourtant effective!) des faits. J'ai rarement lu un livre aussi violent qui ne me glace pas le sang, mais qui m'invite plutôt à sourire voire à rire... fallait tout de même le faire!

    27/09/2018 à 21:33 3

  • Docteur Sleep

    Stephen King

    5/10 Je suis terriblement déçu par Docteur Sleep. Je n'y ai malheureusement pas retrouvé l’atmosphère angoissante de Shining. Certes, l'idée de départ est intéressante, mais les procédés narratifs de King ne sont ici pas à la hauteur du sujet. Le récit s'emballe dans les 200 dernières pages (sur 750), mais j'ai trop vite vu venir la fin et le dénouement. Bref, je ne l'ai pas trouvé "assez bon" (6/10) mais plutôt moyen.

    26/01/2016 à 07:47 1

  • Dortoir interdit

    Serge Brussolo

    3/10 Autant le confesser: j’attendais avec impatience de découvrir Brussolo. Ma déception est immense. Un livre sans saveur, aux personnages totalement insipides. L’écriture est plate, les dialogues sont d’une banalité sidérante. Je n’ai rien trouvé dans « Dortoir interdit » qui me permette de justifier l’accueil qu’il a reçu par d’autres lecteurs.
    J’attends autre chose d’un thriller que des histoires dignes d’une série télé de bas niveau. Désolé, je me rends bien compte que je risque de choquer certains par ici, mais non, là, je n’en peux plus et j’ai juste le sentiment d’avoir perdu mon temps. Au fond, nous sommes tous capables de raconter des histoires. Écrire un roman est tout de même autre chose...

    17/03/2021 à 00:34 4

  • En pays conquis

    Thomas Bronnec

    7/10 Le monde la "haute" politique est ses aléas. Thomas Bronnec opère un focus sur les jours qui suivent les élections législatives: nomination à Matignon d'une première ministre de droite alors que le mystérieux président est un homme de gauche. Alliance doit être faite avec l'extrême-droite au risque de provoquer des tensions avec Bruxelles/l'Europe. Tout s'enchaîne de façon mécanique. L'homme de l'ombre qu'est François Belmont joue un rôle trouble dans ces moments cruciaux que sont ceux de la formation d'un gouvernent inédit en France.
    Le récit est simple, la lecture est fluide, c'est plaisant à découvrir. Pas hyper fouillé: l'auteur va droit au but dans ce "petit" roman (en taille). Il est assez clair que la perception n'est pas la même à présent que la France a voté, tant pour son président que pour renouveler l'assemblée nationale. Néanmoins, il fallait avoir du culot pour dresser une telle caricature de ce qui aurait bien pu survenir il y a quelques mois chez nos voisins de l'Hexagone. Bronnec met les dirigeants français "à nu": sa plume donne le sentiment qu'ils sont tellement "isolés", "esseulés", chacun à son niveau...
    L'ensemble fonctionne fort bien et mérite le détour: derrière ces "bêtes" politiques que nous connaissons, il y a avant tout des hommes et des femmes, fragiles, aux destins parfois peu enviables...

    14/10/2017 à 16:10 6

  • Entre deux mondes

    Olivier Norek

    7/10 Olivier Norek est devenu en quelques années un “chouchou” des lecteurs et lectrices de polars. Code 93, son premier roman, avait “propulsé” l’auteur au rang de ceux qui savent y faire, encouragés par des maisons d’édition capables de “flairer” les “bons filons”.
    Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ailleurs, Code 93 a été pour moi une “révélation” qui m’a fait revenir à la lecture de polars et romans noirs, que j’avais abandonnés quelque peu depuis de nombreuses années. Bref, vous aurez compris l’importance de Norek dans mon propre parcours.
    Certes, je ne le range pas parmi les “tous grands”, parmi les “exceptions” du genre (question de goût), mais il n’en demeure pas moins qu’il possède des qualités d’écriture qui le rendent digne de figurer au rang des auteurs incontournables du polar français de ces dernières années. Espérons qu’il ne se laisse pas “avoir” par les seules exigences des éditeurs qui ont – c’est compréhensible pour la survie des “maisons”, nul reproche de ma part ici! – aussi leurs “exigences” en termes de rythme de publications…
    Cela étant, venons-en “au fait”!
    La “crise” migratoire… Calais, sa “Jungle”, sa police, ses habitants, leurs craintes, leur solidarité... La Syrie, la guerre, la répression de Bachar, la résistance d’une frange de sa population, les victimes de la guerre, ceux qui n’ont rien demandé et qui fuient… D’un côté une famille syrienne qui fuit vers l’Europe afin de trouver refuge et d’échapper à la répression, de l’autre un policier français et sa famille, leurs questions, leurs doutes, mais aussi cette flamme qui brûle en faveur d’une humanisation des relations entre “locaux” et migrants. S’agissant d’une question très sensible dans la mentalité de nombreux européens de l’ouest en particulier, Norek joue sur la corde raide, laissant entrapercevoir les arguments des uns et des autres. La réalité n’est ni tout à fait “pile” ni tout à fait “face”. Sans être un roman “engagé”, Entre deux mondes est rempli d’humanité. Les contours de chacun des personnages sont clairs, ou s’éclaircissent au fur et à mesure du récit.
    Les inévitables concours de circonstances – qui font bien les affaires des protagonistes –, propres au registre du polar, sont au rendez-vous. Les descriptions sont claires, et les moments d’introspection restent “à fleur de peau”. Si Olivier Norek s’est évidemment bel et bien informé de la situation et s’il a bel et bien passé du temps dans la Jungle (ce qui se ressent à la lecture), le lecteur “hyper exigeant” raillera peut-être un manque de noirceur, des personnages peut-être un peu trop “prévisibles”, ou une narration dans laquelle les acteurs, quand ils pensent, jouent tout de même sur les stéréotypes.
    Mais il faut dépasser quelque peu ces éléments “convenus” pour se rendre compte que Norek ose et réussit un pari risqué: celui d’offrir à un très large public une porte d’entrée qui permet d’amorcer une authentique réflexion sur le sens de nos politiques migratoires, sur le sens de la fraternité, sur les difficultés de l’accueil, sur le rôle de nos forces de l’ordre, sur les parcours extrêmement diversifiés d’êtres humains qui cherchent légitimement un “présent” serein, à propos de tous ces enfants, ces femmes et ces hommes qui cherchent simplement à pouvoir vivre le présent aussi sereinement que possible… C’est ce qui fait à mes yeux la véritable force de frappe de ce roman et on ne peut qu’en remercier l’auteur!
    En définitive, Entre deux mondes est un roman facile d’accès, qui aborde avec justesse une problématique polémique, sans mettre de l’eau au moulin de celle-ci, en jouant avant tout sur les sentiments et sur les rapports d’amitié et de solidarité qui peuvent naître entre des êtres humains. Et il ne s’agit nullement d’une “stratégie” pour se démarquer ou éviter de prendre une position politique, mais bien plutôt de la griffe de l’auteur qui, depuis ses débuts, nous offre des polars remplis d’authenticité dans les relations humaines.

    20/10/2017 à 10:20 9

  • Fatherland

    Robert Harris

    9/10 Un excellent polar, on baigne dans l'histoire des années 39 à 64, dans une Allemagne qui aurait vaincu! Un u-chronie rondement menée, hautement recommandable!

    26/10/2016 à 07:26 7

  • Germania

    Harald Gilbers

    9/10 [...]
    Quasi tout est excellent dans ce magnifique opus d’Harald Gilbers, que je ne peux que recommander tant aux passionnés de la 2e Guerre Mondiale qu’à ceux qui voudraient en savoir un peu plus, tout en passant de bonne heures de plaisir à tâtonner avec Oppenheimer à la recherche du tueur de ces dames et de ses raisons d’agir… Un excellent roman policier !

    31/03/2016 à 08:08 8

  • Hell.com

    Patrick Senécal

    5/10 Hell.com est le premier roman de Daniel Senécal que j’ai eu l’occasion de lire. Autant le dire d’emblée, ce livre, qui a l’apparence d’une « brique » (600 pages) se lit à toute vitesse. Cet état de fait traduit deux caractéristiques du récit : d’une part, le style est simple, fluide, sans artifices rhétoriques, direct, rempli de dialogues : d’autre part, l’intrigue est sans temps morts, elle incite à la lecture, pousse à l’ivresse, et tient en haleine une ou deux nuits durant… Le thème a par ailleurs une côté « glauque » qui a, je le reconnais, attisé ma curiosité et qui a contribué une lecture rapide. Sexe, coups bas, vengeance, terreur… des ingrédients qui « marchent » à plein régime ici ! Les descriptions sont simples, directes, et épargneront les lecteurs peu friands de détails « existentiels » ou d’ex cursus philosophiques. Ce qui compte ici, c’est l’action. Peu de place à la réflexion. Les scènes de sexe, de violence, etc. ne m’ont pas semblé aussi insoutenables que certains ont pu l’écrire. Certes, certains détails sont « crus », et l’imagination de l’auteur peut faire frissonner les âmes sensibles…
    Le récit suit l’évolution de Daniel, tout est vu à travers son regard, selon son point de vue. De longs plans séquences se succèdent autour de la figure du PDG, pour prendre une analogie cinématographique.
    Pour le dire franchement : j’ai passé un « bon » moment de lecture à la lecture de ce thriller que j’ai trouvé « divertissant ». J’ai été capté par l’histoire de Daniel, de son fils, par la manière dont Hell.com « fonctionne ». Mais à mon sens, il ne s’agit pas d’une œuvre majeure du genre… Ou, en tout cas, je n’ai pas eu le sentiment d’avoir entre les mains un « coup de génie ». Un roman qui « fonctionne », oui, un chef-d’œuvre, non ! Je n’ai « rien » appris, Hell.com n’a pas suscité en moi cette « étincelle » qui fait d’un roman agréable à lire – fût-il un thriller ! – un roman qui me transforme, qui m’instruit ou qui me permet de réfléchir. Pas plus ne s’agit-il d’un roman que je « recommanderais », sinon pour les lecteurs qui aiment résolument varier les plaisirs…

    07/03/2017 à 21:10 3

  • Hostis corpus

    Christophe Reydi-Gramond

    6/10 Le Vatican et ses intrigues. À l'heure de procéder à l'ostension du suaire de Turin, les hautes sphères de l'Église sont agitées car le précieux objet a disparu. Depuis la Russie, des agents infiltrés cherche à damer le pion à la vénérable institution, par tous les moyens.
    Une construction classique, deux intrigues qui finissent par se rejoindre, servie par une écriture qui ne manque pas de maturité.
    Le roman pèche cependant à se trouver une thèse assez solide pour convaincre les plus exigeants.
    Intéressant, mais sans plus. Si l'auteur était parvenu à mieux "tenir" ses intrigues et à les rendre plus denses, nous aurions entre les main un bon ou très bon livre.
    Il en manque donc peu, et gageons que ce roman prometteur ne soit pas le dernier de Christophe Reydi-Gramond!

    29/05/2018 à 20:56 4

  • J'étais Dora Suarez

    Robin Cook (UK)

    8/10 Robin Cook nous offre un tableau époustouflant! Tout est très bon dans ce livre: les descriptions des scènes, le caractère franc et direct du policier anonyme qui occupe le centre du récit, le criminel poisseux, le crime odieux... bon, certes, je comprends qu'on puisse émettre certaines réserves face au portrait assez "chien" qui sous-jacent au flic-héros. J'ai pour ma part personnellement pris ce livre (et le duo anonyme-Stevenson) comme une belle grosse claque. Tout scénariste qui entend montrer des policiers durs et face auxquels nulle répartie ne suffit se devrait de lire et d'étudier attentivement ce bouquin! Le héros parvient en outre à rendre Dora terriblement attachante... quelques belles et profondes réflexions parsèment l'ouvrage qui est résolument très bon et que je conseille vivement!

    21/11/2017 à 07:00 9

  • Jeudi Noir

    Michaël Mention

    6/10 Attiré par plusieurs critiques élogieuses de «Jeudi noir», j’ai foncé tête baissée à sa sortie en poche (première édition, en grand format, chez Ombres noires, en 2014). D’aucuns mettaient en avant les qualités. À vrai dire, j’en attendais beaucoup, et je pensais naïvement que j’allais surtout vivre les «dessous» d’un match qui fait encore aujourd’hui couler un peu d’encre, le fameux match France-RFA du 8 juillet 1982, en demi-finale de la Coupe du Monde de football (Séville). Une fois le livre acheté, je l’ai rapidement mis tout en haut de ma PAL…

    12/04/2016 à 08:21 2

  • L'Affaire Léon Sadorski

    Romain Slocombe

    9/10 Dans le registre du polar, le rayon "historique" éveille souvent mon attention et mon avidité. Bien des romans ont été écrits sur cette période sombre des années 40. Romain Slocombe a réussi le pari de parfaitement intégrer son récit dans l'atmosphère d'une époque qu'il rend avec précision. Il fait coller l'intrigue au plus près de faits historiques. Quel travail, quelle maîtrise! Cela donne envie de se plonger dans la littérature historique consultée par l'auteur pour bâtir son histoire.
    Voilà donc un roman particulièrement soigné, et parfaitement accessible au plus large public (il vient de sortie en poche, n'hésitez pas).
    Attention, point d'humour dans ce livre, l'auteur "déterre" des éléments liés à la "mauvaise conscience" de la période collaborationniste. Le héros, dégoûtant et intriguant, se devait de rester "sobre". Nullement polémique, ce livre pose les jalons d'une lente prise de conscience de ce que fut, dans les faits, la collaboration. Loin de dresser un portrait stéréotypé, Slocombe se parfait dans le récit d'une tranche de vie qui se cherche.
    La suite (L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski) est dans ma PAL...

    14/09/2017 à 07:42 10

  • L'Antre du mal

    Bill Loehfelm

    7/10 La jeune Maureen Coughlin est tout juste sortie de l'école de police. New-Yorkaise, ancienne serveuse de bar, elle fait le choix de mener sa carrière débutante à La Nouvelle Orléans. Eprise de justice, elle plonge dans une ville qui porte les stigmates du passage de Katrina, quelques années plus tôt. Dans des quartiers gangrenés par une petite criminalité, elle fait ses premières armes.
    Le portrait que Bill Loehfelm dresse de L-N-O est somme toute réaliste, dans ce roman qui s'inscrit au cœur de cette littérature "post-Katrina". On n'a pas fini de parler des conséquences dramatiques de cette catastrophe naturelle... ici toutefois, la ville sinistrée sert d'arrière-plan au portrait d'une jeune "fliquette" remplie de bonnes intentions. Le récit se déroule agréablement. Peu d'action à mon goût, toutefois, un brin de lenteur, au profit d'une forme de légère introspection: c'est le parcours de Maureen et sa manière d'aborder une "affaire" où se mêlent jeunes désœuvrés voleurs et trafiquants, une grand-mère taiseuse, et quelques jeunes "utilisés" à leurs dépens par les sombres réseaux. Récit simple, direct. Un titre qui est trompeur (j'avais cru au départ tenir un thriller glauque entre les mains, il n'en est absolument rien!). Un bon petit roman, sans plus (NB: sachez toutefois qu'il est classé parmi les coups de cœur de Claude Le Nocher sur son blog)

    05/10/2017 à 20:20 6