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Train perdu wagon mort
8/10 Huis clos dans un wagon qui se retrouve détaché du train, en pleine nuit et en rase campagne, dans un pays de l'est. 18 personnes coupées du monde : plus de portables, plus de radio, plus rien. Si : des mystérieux avions de chasse qui rôdent. Belle description des comportements humains dans une telle situation. Très vite, un des membres du groupe s'impose comme chef. Il organise tout : regroupement des vivres, rationnement, réunions, etc. Certains se décident à partir à pied, les autres restent. Très vite aussi, les morts vont se succéder. Jusqu'à la fin.Un récit court, très bien écrit, pas polar mais noir. La fin est brutale, dans les 2 sens du terme. Elle laisse, seule petite fausse note à mon avis, un arrière-goût de "j'aurais voulu en savoir plus".
22/06/2008 à 08:44 3
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La Nuit des enfants rois
9/10 Un livre paru il y a plus de 25 ans mais qui n'a pas pris une ride. Un groupe de 7 enfants-génies qui s'associent pour voler, tuer, commettre les pires horreurs. En toute impunité. À leurs côtés, Jimbo, un informaticien géant et surdoué qui passe son temps à discuter avec un ordinateur hyperpuissant mais assez déjanté (il s'exprime en imitant des stars de cinéma) et à s'amuser avec un train électrique. Qui est vraiment Jimbo ? Un doux rêveur gentil, ou tout le contraire ? Un ange-gardien, ou un démon ? Impossible de savoir avant la chute. Mais chut... L'histoire se tient du début à la fin, c'est plein d'humour malgré le fond assez noir.
Un très bon moment de lecture.22/06/2008 à 07:26
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Sun Tower
8/10 On retrouve dans "Sun Tower" les ingrédients qui font le charme des précédents romans de l'auteur : humour, action, précision. Les personnages sont vivants, les décors "vrais", le scénario crédible. Il y a aussi un "style" Paul Colize (phrases courtes, rythme savamment travaillé) qui sert une intrigue prenante. Peut-être, pour découvrir l'auteur, vaut-il mieux commencer par "Le seizième passager", mais "Sun Tower" est une belle réussite.
17/06/2008 à 10:43
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La quatrième plaie
8/10 Le commentaire figurant en quatrième de couverture résume bien : "Patrick Bard témoigne de sa faculté à raconter les horreurs du monde dans des récits parfaitement dosés entre fiction et réalité". Les horreurs sont là et bien décrites, sans tomber dans le sordide gratuit. Horreur de la maladie : ravages du Sida, de la maladie du sommeil et d'autres inconnues en occident. Horreur aussi des bandes armées qui pillent, violent, tuent y compris des enfants que par ailleurs elles recrutent. Horreur plus "commune" venant des pratiques de l'industrie pharmaceutique qui arrête la production d'un médicament, seul permettant la survie de centaines de milliers de personnes, parce que les malades "ne peuvent pas payer". Le récit est bien construit, alternant les passages "reportage", le témoignage (terrible) d'un enfant-soldat, l'aventure d'un couple de baroudeurs de l'humanitaire et la partie "polar". Cette dernière, contrairement à ce que l'on imagine au départ, n'est pas liée à la disparition d'un médecin en Afrique, mais à une affaire autrement plus grave se déroulant en France.
Un bon roman.14/06/2008 à 21:47
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Tohu-Bohu
Jean-Bernard Pouy, Marc Villard
9/10 La nouvelle est un art difficile. Un exercice périlleux. Surtout quand on complique la donne en s'y collant à deux, et en choisissant des narrateurs... disons insolites. Un frigo, par exemple. Tohu-Bohu contient des petites merveilles. Autant dire que les deux compères n'ont pas dû s'ennuyer : l'humour est servi à toutes les pages, et à toutes les sauces.
Parmi les douze paires de nouvelles, quelques-unes valent à elles seules le détour : les "Funérailles", revues en "Ligne dure", ou comment le corbeau (en fait, une corneille) et le renard voient le monstre humain ; "L'Etrangeais" puis "l'Honneur régional", où l'on apprend enfin où se trouvent Pétaouchnoc et Trifouillis les oies ; "Moi, le frigo" et "Hitchcock syndrome", avec une utilisation singulière de l'électroménager dans une affaire de meurtre ; enfin "La couverture" et "Best-seller", où l'on découvre deux visions "canines" du monde de l'édition.
A conseiller aux ramollis du zygomatique en mal d'exercice. Excellent.09/04/2008 à 07:48 2