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Version officielle
8/10 La théorie du complot x100 ou x1000 ça résumerait assez bien Version Officielle. Tout y passe ou presque
Un puzzle de dingue qui happe le lecteur dès les 1ères pages pour ne jamais relâcher son emprise.
Prenant,distrayant,excitant, totalement WTF par moment, bourré de références et à la fois assez perturbant notamment sur l'utilisation d'un événement (moment d’héroïsme sincère ou véritable opinion déguisée).
Ne sachant pas si pour l'auteur c'est juste un sujet de divertissement ou une véritable opinion c'est la seule chose qui m'a un peu chiffonné.29/05/2018 à 11:54 8
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Irezumi
9/10 Irezumi mêle habilement mystère de la chambre close et description de la société japonaise au sortir de la guerre à travers un pan important de sa culture: le tatouage.
C'est un roman old school (écrit en 1948) dans lequel Il y a un vrai côté théâtrale avec des personnages/comédiens qui surjouent volontairement et de manière assumée. J'ai souvent eu l'impression de me trouver devant un film du Detective Dee.
Cela contribue à donner beaucoup de charme à l'histoire et hormis l'apparition un tantinet façon deus ex machina de celui qui trouve la solution,je me suis régalé du début à la fin.
Et point également très positif: la couv' aussi bien en poche qu'en grand format est juste magnifique.16/05/2018 à 21:13 6
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Adieu, Mignonne
8/10 Montréal,les années 20, le quartier du Red Light.
Eugène Duchamp, ex-policier, revenu gravement blessé de la Grande Guerre et opiomane pour apaiser momentanément les douleurs de l'esprit et de sa jambe blessée,sa jambe de guerre. Il ne se déplace jamais sans sa canne,sa mignonne.
Après avoir quitté la police et Montréal en urgence et s'engager dans l'armée pour échapper à la mafia locale, il est revenu discrètement avec une nouvelle femme pour se cacher dans le quartier chinois.Mais les ennuis vont vite le rattraper par le biais d'une jeune prostitué dont le bébé a disparu...
M.E Bourassa nous plonge dans le Montréal interlope et exotique des de l'époque où s'agite la faune bigarrée à laquelle on peut s'attendre. Dur à cuire, têtu, au sens de l'humour aiguisé, Duchamp encaisse les coups avec philosophie et va au bout des choses quoique cela lui en coûte.
Les dialogues parfois crus, sont riches en argot québecois (ayoye j'ai eu un peu peur au départ mais de l'avoir pratiqué 3 semaines il y a quelques semaines c'est ben correct et moindrement dur à suivre) et apporte un plus à un récit sombre à l'action qui monte crescendo et qui pose les bases de cette trilogie Red Light.08/05/2018 à 09:27 3
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On se souvient du nom des assassins
8/10 Solide thriller historique qui trouve facilement sa place dans le haut du panier des titres du même genre et qui se tire bien la bourre avec son "cousin" L'effet Domino de François Baranger.
L'énigme est bonne,bourrée de références et richement ancrée dans le Paris de l'époque.
Une réussite01/05/2018 à 15:28 9
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Sharko
6/10 Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, les pages ayant défilé à vitesse grand v mais soit c'est moi qui ai fait le tour de ces personnages soit la machine commence à tourner à vide. à trop continuer à les "toucher" personnellement dans les enquêtes on finit par ne plus y croire et à subir la surenchère qui finalement désamorce certains ressorts.
à côté de ça c'est du Thilliez pur jus. C'est toujours fouillé,solide scientifiquement et à la narration fluide29/04/2018 à 19:27 9
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La Filière écossaise
9/10 En l'espace de 2 romans Gordon Ferris s'est imposé comme un nom qui compte avec un personnage, Douglas Brodie , hautement charismatique et qui fait d'ors et déjà partie des personnages fétiches que je prend immensément de plaisir à retrouver tel un Walt Longmire chez Craig Jonhson.
Et cette Filière écossaise ne déroge pas à la qualité présente dans les 2 premiers opus. Et même mieux, la qualité franchit encore un palier. On passe du très bon à l'excellent.
Comme Stuart Neville avec Ratlines, Ferris se penche sur les filières d'exfiltration des nazis dont l'une passait par l’Écosse et élargit son champ d'action pour la déplacer hors de Glasgow jusqu'à Hambourg.
Brodie se retrouve à enquêter sur des cambriolages et agressions qui ne sont pas spécialement prises en compte par la police puisque cela touche des juifs. Et en cette période sensible Brodie n'imaginait surement dans quel engrenage il allait mettre le doigt.
Action qui va crescendo, contexte historique fouillé et pointu on frôle ici le top et on en redemande.24/04/2018 à 10:45 7
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Jusqu'à l'impensable
7/10 Enfin à la retraite, Bosch se retrouve à franchir une ligne jaune pour un ancien flic: bosser pour un avocat de la défense qui n'est autre que Mickey Haller son 1/2 frère.
Libéré de toutes les contraintes hiérarchiques Harry s'investit de plus en plus dans l'enquête pour découvrir la vérité
Ultra documenté et presque pédagogique sur comment se mène une enquête cette 21ème enquête de Bosch est vraiment accrocheuse tout en étant sans surprise mais réjouit les amateurs de l'auteur en réunissant vraiment pour la 1ère fois , et sans que cela fasse forcé, ses 2 personnages emblématiques18/04/2018 à 22:40 6
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Congo requiem
5/10 Fallait-il vraiment un diptyque et 4 fils narratifs?
autant Lontano et le dernier quart de Congo Requiem rentre dans la catégorie des page-turner autant entre les 2 il y a 600 pages d'une longueur incroyable où l'on s’ennuie ferme. C'est lent,c'est lourd,c'est laborieux.
Heureusement Grangé retrouve le fil et surtout le rythme de Lontano sur la fin
14/04/2018 à 22:08 6
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Noir sanctuaire
Lincoln Child, Douglas Preston
8/10 Comment faire durer le plaisir sans se répéter dans une série?
En s'amusant à rebattre les cartes et en mettant les personnages là où on les attend pas.
Mission réussie pour Lincoln et Child.
Pendergast absent,Proctor en 1er ligne et Diogène dans un registre surprenant. Du coup c'est terriblement accrocheur, redoutable d'efficacité et les pages s'enchainent les unes après les autres au rythme de nombreux rebondissements.
08/04/2018 à 21:05 7
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La Dent du serpent
9/10 Avec Craig Johnson on a déjà la certitude, avant d'entrer dans l'histoire, d'avoir le plaisir de retrouver de vieux amis.Et c'est une nouvelle fois le cas.
Un opus à la dynamique un tantinet différente. il donne la part belle au duo Walt/Vic, laisse de côté la culture indienne et est un peu plus physique dans l'action.
Walt Longmire se trouve cette fois confronter aux communautés religieuses et aux arnaques pétrolières.
et autant vous dire qu'il va avoir du pain sur la planche.
Toujours aussi touchant et humain, toujours autant d'humour, un cru une nouvelle fois au diapason des ses excellents devanciers04/04/2018 à 21:50 6
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La Chorale du diable
8/10 1ère incursion chez Martin Michaud
Je démarre la série des Victor Lessard par le 2ème opus mais ça n'est pas gênant puisque celui-ci revient grandement sur le passé de Lessard et permet de prendre facilement le train en route.
Sur la forme c'est très agréable à lire, c'est bien construit, Michaud alterne bien ses différents fils narratifs et distille parfaitement les rebondissements.
Sur le fond il mêle habilement double drame familial,kidnapping d'une jeune femme, groupuscule secret du Vatican et un semblant de touche de fantastique autour d'un flic attachant au caractère bien trempé.
C'est cru,c'est dur, les persos y laissent des plumes et les références musicales de qualités y sont nombreuses.
1er essai plus que validé et encore plus apprécié car lu sur place à Montréal qui a une place entière dans le récit.
02/04/2018 à 20:47 6
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Les Larmes noires sur la Terre
7/10 Après un début qui a failli me laisser sur le bord de la route je suis rentré pleinement dans cette Casse.
Après 3 essais avec Sandrine Colette je ne peux pas dire que je sois vraiment client mais je mentirai si je ne reconnaissais pas qu'elle a une sacrée plume.
Alors oui c'est noir (sans que ce soit synonyme du style), c'est dur,aride et même presque désespérant mais il s'en dégage une sacrée force avec de sacrées femmes qui contre-balance quelques aspects,pour moi, clichés et une construction un poil répétitive.
Non pas que ce soit une vraie gêne mais plutôt quelque chose que l'on comprend que cela va se répéter.
Un bien bon roman cependant13/03/2018 à 22:14 10
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Professeur Moriarty : le chien des d'Urberville
9/10 Quel bonheur de lecture.
à la manière du narrateur John Watson on passe là de l'autre côté du miroir pour suivre les mémoires de Sebastian Moran, gredin patenté et bras droit de James Moriarty.
Comme dans sa série Anno Dracula, Kim Newman rassemble nombres de personnages de fiction de l'époque et s'amuse de clins d’œils au pendant Holmes et Watson des 7 récits qui composent ici les mémoires de Moran.
C'est réjouissant au possible.13/03/2018 à 21:47 3
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Mascarade
9/10 Ray Celestin élève encore le niveau. Mascarade est un cran au dessus de Carnaval.
Plus riche,plus fourni,plus abouti l'histoire se passe cette fois à Chicago où l'on voit poindre le crépuscule de la Prohibition et du règne de Capone.
Par les différentes voix on passe allégrement d'une strate à l'autre de la société, des quartiers noirs aux quartiers blancs, de la vie nocturne au soleil.
On en apprend beaucoup, j'ignorais totalement les liens migratoires tissés entre Chicago et La Nouvelle Orléans, Ray Celestin se basant sur des faits réels.
La narration est fluide et soignée, ça laisse le pathos de côté, c'est électrique en diable. Et notre duo de détectives fonctionne encore mieux, il se retrouve cette fois à enquêter sur la disparition d'une jeune fille des beaux quartiers. On croise toujours la route de figures connues dont à nouveau, mais cette fois moins jeune, Louis Armstrong qui a le droit au plus beau chapitre du roman.
Si vous avez aimé la série Bordwalk Empire vous ne serez pas déçu.
Quand à ceux qui ne ne connaissent pas c'est une excellente porte d'entrée sur une période charnière de l'histoire US tant le plan politique et social que culturel19/02/2018 à 17:16 10
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Pour donner la mort, tapez 1
7/10 Polar riche en nombre de thèmes abordés (manipulation,rejet de l'autre...) Pour donner la mort,tapez 1 quitte son terrain jusque là fétiche d'Oran pour démarrer une nouvelle trilogie en terre marseillaise.Le couple Lofti/Franck est vraiment très intéressant à suivre.
C'est assez direct,critique des effets pervers d'une communication omniprésente avec des rebondissements bien trouvés et qui surprennent pour une introduction.
18/02/2018 à 22:04 4
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Little America
8/10 La quête d'un père sur fond de politique extérieure US au Proche-Orient dans les années 50.
Cette quête est le moteur de la persévérance d'un fils à vouloir savoir ce qu'il s'est passé dans le royaume de Korach où son père,agent de la CIA, était en poste à l'ambassade des USA.
On est dans une ambiance feutrée,nostalgique et teintée d'un certain romantisme suranné, une sorte de Mad Men chez John Le Carré.
Un récit à double lecture,habile dans sa construction et joliment écrit.
Une belle découverte.31/01/2018 à 22:06 4
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Dusk
7/10 Un vrai bon western.
On y retrouve les canons du genre, dont on ressent à chaque page toute l'affection que l'auteur peut avoir pour, des figures à la chasse à l'homme tout en mêlant un aspect puisque que le groupe prend en chasse des tueurs en série,d'abord 1 puis 2.
Beaucoup de péripéties,de rebondissements, les personnages sont bien campés et bien installés par des chapitres de présentation et des dialogues bien sentis.
Il est juste dommage que cette lecture soit un tantinet gâchée par un nombre important de coquilles31/01/2018 à 11:17 3
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Couleurs de l'incendie
10/10 Quel défi relevé magnifiquement par Pierre Lemaitre que de donner une suite à Au revoir,là-haut.
7 ans après la mort d'Edouard la saga de la famille Péricourt reprend avec le décès du patriarche Marcel Péricourt, figure du système bancaire à la française.
Ce 2ème opus de la trilogie nous amène de 1927 à 1933 et met en avant Madeleine,ex-femme du détestable Henri d’Aulnay-Pradelle et héritière de la banque Péricourt, ainsi que son fils Paul.
Un récit en 3 temps (la chute,la reconstruction et la revanche parfois violente),avec une symétrie certaine par rapport au 1er roman, sur fond de début d'incendie européen.
C'est épatant,c'est formidablement écrit, Pierre Lemaitre est un fabuleux conteur et il suffit de tirer sur le fil de l'histoire une fois l'intrigue mise en place pour aller jusqu'au bout sans même sans rendre compte tellement on peut être happé par le récit.
C'est évident politique et éminemment engagé (mais comme le sont ses autres ouvrages) autour de la Crise de 29,de l'évasion fiscale, le rôle de la presse et de la montée du fascisme. Tout ayant un écho avec notre actualité.
Cette manière d'interpeller le lecteur à plusieurs reprises, de construire sur la durée cette vengeance à la Monte-Christo, de revenir à la dimension feuilletonnante de la littérature populaire m'ont ravi et font que ces Couleurs de l'incendie sont véritablement et immensément plaisantes à lire.
Vivement que nous puissions retrouver (où et quand surtout) la famille Péricourt pour la conclusion de cette formidable saga.17/01/2018 à 11:08 15
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Toxique
6/10 Un tome de mise en place assez classique avec, malgré le passé et les secrets de Tomar Khan, un groupe du 36 assez classique qui met bien les choses en place.On est en terrain connu,familier avec un bon ancrage dans l'actualité du début d'année 2016.
Dans la construction il m'a manqué un peu de liant entre ces chapitres assez bref et d'épaisseur dans le traitement de la partie de l'histoire consacrée à Toxique.
ça va un peu vite mon goût mais ça reste pas mal du tout pour un début10/01/2018 à 17:35 8
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En lettres de feu
9/10 Après les événements survenus en fin du tome précédent (attaques contre Erik Epstein et sa Nouvelle Canaan, riposte contre la Maison Blanche,mort du Président) le point de non retour est atteint.
Une milice composée de milliers d'hommes fond sur le refuge des Brillants dans le Wyoming et les USA basculent dans une guerre civile qui n'en porte pas encore le nom.
Dans un monde au bord du gouffre Nick Cooper et son opposé John Smith abattent leurs dernières cartes. L'un pour donner une dernière à l'humanité,où les Brillants et les Normaux réussiraient à vivre ensemble, l'autre pour la pousser définitivement dans le chaos.Chacun étant prêt à en payer le prix fort pour y parvenir.
Clap de fin d'une formidable trilogie avec beaucoup de rebondissement et d'action. Rien n'est tout blanc ou tout noir et Sakey poursuit ses réflexions sur la peur,le repli,la différence,la manipulation de masse,le pouvoir.Le tout trouvant un sinistre écho dans la réalité.
La porte n'est pas totalement fermée à une suite mais dans les remerciements de l'auteur cela semble définitif.
Nous verrons bien avec le temps, mais ça serait un vrai plaisir de retrouver Nick Cooper un jour ou l'autre.09/01/2018 à 11:22 7