Les Soeurs Lacroix

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  • 8/10 Les sœurs Lacroix : c’est l’aînée, Léopoldine, qui s’appelle légalement Desborniaux suite à son mariage avec un tuberculeux qui vit en Suisse. Et Mathilde, comme ses enfants Geneviève et Jacques, s’appelle Vernes, suite à l’union avec Emmanuel, artiste à ses heures perdues. Or ça n’empêche pas les gens de dire toujours la maison des Lacroix, c’est dire les fortes personnalités des deux sœurs.

    Mais cette maison Lacroix, outre les photos des défunts, renferme aussi de lourds secrets. L’atmosphère y est lourde et pesante. Chaque membre de la famille souhaite échapper à cette ambiance tendue, alimentée par la haine réciproque des deux sœurs. Geneviève se réfugie dans la prière et dans une maladie qui la cloue au lit, et Emmanuel, dans son grenier à peindre les toitures des maisons avoisinantes. Quant à Jacques, il envisage de s’enfuir avec son amoureuse, la fille du notaire. Tout le monde voit que la vie et les projets n’ont pas leur place dans cette maison étouffante. Les deux frangines nourrissent le malheur au sein de la famille. Les fioles d’arsenic ne sont pas loin et les drames vont poindre leur bout.

    La liberté passe obligatoirement par le départ, qui peut prendre plusieurs formes sous la plume de Simenon. Un roman à huis-clos remplit de haine, d’aigreur et aux personnalités aussi bien perverses que persécutées.

    02/07/2018 à 20:21 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 7/10 Quelque part entre le drame et le roman policier, un ouvrage puissant datant des 1938. Une ambiance lourde, moite, saturée de touffeur, où de vieux démons familiaux viennent hanter les habitants de la maison. Comme il est écrit page 45 : « C’était le ton de la maison : des voix dures, des regards sans indulgence et toujours des sous-entendus ». Même si le style a vieilli, la satire demeure acerbe et la manière qu’a Georges Simenon de dépeindre ses contemporains reste pénétrante.

    11/08/2014 à 00:24 El Marco (3432 votes, 7.2/10 de moyenne) 1