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9/10 Hasard de mes lectures, c'est à la suite d'"Un thé en Amazonie" de Daniel Chavarria que j'ai lu le présent livre de Paco Ignacio Taibo II. On peut rattacher les deux livres par leur construction sophistiquée et la manière dont les auteurs développent en parallèle des intrigues qui n'ont de prime abord aucun point commun et finiront par se rejoindre. On retrouve ici le héros de "La vie même", l'écrivain de polars José Daniel Fierro, reclus dans son appartement, la jambe dans le plâtre, en mal d'inspiration, totalement obsédé par les matchs de basket féminin qui passent sur les chaînes américaines, et en particulier par la joueuse Karen Turner. Il va apprendre que celle-ci lors d'une virée à Ciudad Juarez, ville tristement célèbre, va se faire kidnapper et dépouiller d'un rein. Il partira alors à sa rencontre et cherchera, avec la jeune femme, à retrouver les ravisseurs. Ou pas... Car tout autant que l'aventure des deux personnages, c'est la fiction en train de s'écrire, l'intrigue pendant qu'elle se construit, qui sont données à lire. Il en va de même de l'histoire d'Amador, journaliste barcelonais qui rend compte dans les années 20 des faits et gestes des anarchistes. Et ces considérations sur les plans qu'aurait laissés Léonard de Vinci d'un ancêtre de la bicyclette, que viennent-elles faire dans cette "salade" ? Les époques se télescopent, les intrigues s'entremêlent, les personnages finissent par se croiser (ou peut-être pas), et le lecteur de jubiler devant tant d'aventures, de péripéties, de considérations où se mêlent histoire et idées politiques, bref devant une machine fictionnelle haut de gamme.
30/11/2015 à 15:41 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne)