1889. Oscar Wilde narre à Arthur Conan Doyle une histoire si éprouvante que ce dernier quitte la table, écœuré. De nos jours, à Roaring Fork, une station de montagne opulente. Corrie Swanson, la protégée de l’inspecteur Pendergast, va enquêter sur la mort de mineurs dévorés en 1876 par un grizzli. Peu de temps après, un énigmatique pyromane s’en prend à des chalets en laissant leurs propriétaires brûler à l’intérieur. Quel rapport entre ces trois affaires ?
Les fans de littérature policière connaissent certainement Aloysius Pendergast, le fameux limier créé par Lincoln Child et Douglas Preston. Il s’agit ici du treizième livre consacré à ses enquêtes. Comme d’habitude – preuve qu’il existe des routines dont on ne se lasse pas, le duo d’écrivains nous entraîne grâce à une très bonne dynamique. Les chapitres, très courts, s’enchaînent, faisant alterner les personnages et les points de vue. Pendergast, en enquêteur roué, maniéré et au sens de la déduction imparable, fait partie de ces personnages que l’on a plaisir à retrouver, même si c’est parfois Corrie qui apparaît le plus. Il n’empêche que ce choix scénaristique est intéressant : il permet de mieux mettre en valeur, s’il en était encore besoin, le détective si spécial du FBI dont l’aura ne s’en trouve que renforcée. Au crédit de Lincoln Child et Douglas Preston doit également être apportée cette volonté de renouveler certains aspects de la série sans pour autant la bouleverser – un peu à la manière des constructeurs allemands lorsqu’ils présent un nouveau modèle de berline. Cette fois-ci, c’est une nouvelle inédite de Arthur Conan Doyle, inédite mais dont l’existence est soupçonnée depuis fort longtemps par les holmésiens, qui apportera la clef de l’énigme. Le rythme de l’ouvrage est soutenu, et malgré son épaisseur relative, il se lit à grande vitesse. Les aficionados verront quelques similitudes, comme cette multiple traque souterraine qui n’est pas sans rappeler celle des Croassements de la nuit, ou ces évocations fréquentes des lions anthropophages du Tsavo, évoquant Fièvre mutante. Et si ces deux écrivains cèdent parfois à des raccourcis un peu simplistes ou font appel à des personnages dont les apparitions, surtout finales, sont téléphonées, on leur pardonne bien volontiers ces modiques écueils au vu de la qualité indéniable du roman.
Sans pour autant constituer la clef de voûte de la saga Pendergast, cette Tempête blanche compose un thriller haletant, maillon presque secondaire d’une série policière qui est l’une des plus addictives qui soient. Et le fait de convoquer avec autant d’intelligence et de déférence d’aussi brillants esprits qu’Oscar Wilde ou Arthur Conan Doyle pour offrir une brillante relecture du Chien des Baskerville ne peut qu’établir une circonstance méliorative.
1889. Oscar Wilde narre à Arthur Conan Doyle une histoire si éprouvante que ce dernier quitte la table, écœuré. De nos jours, à Roaring Fork, une station de montagne opulente. Corrie Swanson, la protégée de l’inspecteur Pendergast, va enquêter sur la mort de mineurs dévorés en 1876 par un grizzli. Peu de temps après, un énigmatique pyromane s’en prend à des chalets en laissant leurs propriétaires brûler à l’intérieur. Quel rapport entre ces trois affaires ?
Les fans de littérature policière connaissent certainement Aloysius Pendergast, le fameux limier créé par Lincoln Child et Douglas Preston. Il s’agit ici du treizième livre consacré à ses enquêtes. Comme d’habitude – preuve qu’il existe des routines dont on ne se lasse pas, le duo d’écrivains nous entraîne grâce à une très bonne dynamique. Les chapitres, très courts, s’enchaînent, faisant alterner les personnages et les points de vue. Pendergast, en enquêteur roué, maniéré et au sens de la déduction imparable, fait partie de ces personnages que l’on a plaisir à retrouver, même si c’est parfois Corrie qui apparaît le plus. Il n’empêche que ce choix scénaristique est intéressant : il permet de mieux mettre en valeur, s’il en était encore besoin, le détective si spécial du FBI dont l’aura ne s’en trouve que renforcée. Au crédit de Lincoln Child et Douglas Preston doit également être apportée cette volonté de renouveler certains aspects de la série sans pour autant la bouleverser – un peu à la manière des constructeurs allemands lorsqu’ils présent un nouveau modèle de berline. Cette fois-ci, c’est une nouvelle inédite de Arthur Conan Doyle, inédite mais dont l’existence est soupçonnée depuis fort longtemps par les holmésiens, qui apportera la clef de l’énigme. Le rythme de l’ouvrage est soutenu, et malgré son épaisseur relative, il se lit à grande vitesse. Les aficionados verront quelques similitudes, comme cette multiple traque souterraine qui n’est pas sans rappeler celle des Croassements de la nuit, ou ces évocations fréquentes des lions anthropophages du Tsavo, évoquant Fièvre mutante. Et si ces deux écrivains cèdent parfois à des raccourcis un peu simplistes ou font appel à des personnages dont les apparitions, surtout finales, sont téléphonées, on leur pardonne bien volontiers ces modiques écueils au vu de la qualité indéniable du roman.
Sans pour autant constituer la clef de voûte de la saga Pendergast, cette Tempête blanche compose un thriller haletant, maillon presque secondaire d’une série policière qui est l’une des plus addictives qui soient. Et le fait de convoquer avec autant d’intelligence et de déférence d’aussi brillants esprits qu’Oscar Wilde ou Arthur Conan Doyle pour offrir une brillante relecture du Chien des Baskerville ne peut qu’établir une circonstance méliorative.