La vengeance volée

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  • 6/10 Un premier roman qui comporte de bonnes idées: un bel effort sur le contexte historique peu exploité, la France de Napoléon III, des personnages attachants, une intrigue bien menée avec quelques rebondissements bien sentis mais qui souffre d'un gros point noir , une mise en route bien compliquée: le livre faisant constamment référence à des evénements passées liant les personnages entre eux, personnages qui nous sont donc présentés de manière succincte comme si on était au deuxième ou troisième tome des enquêtes du sieur Allonfleur. Etrange, après vérifications, cela serait pourtant bien le premier tome. Maladroit, c'est dommage cela pourrait décourager de nombreux lecteurs pour un livre non dénué de qualités. A revoir...

    22/12/2016 à 09:47 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Nous voici à l’aube d’une nouvelle série, Vengeance volée est un premier roman qui marque l’arrivée d’une nouvelle équipe de fins limiers. Hadrien Allonfleur, récemment promu capitaine des Cent-gardes, unité créée pour la protection de Napoléon et qui sera dissoute à la fin de l'Empire en 1870, et Amboise Martefon, pur élève de Vidocq, et ancien inspecteur de la Sûreté. Allonfleur est un personnage frivole, à l’image de son époque, qui se fie autant à son intuition qu’à « sa boîte à penser », mais qui n’hésite pas à payer de sa personne, surtout auprès de la gente féminine. Personnage extraverti, dilettante sûr de son charisme mais qui paradoxalement souffre d’un complexe relationnel avec les femmes. Martefon, l'ombre du capitaine, qui agit en sous-main, qui aime triturer les gens par ses interrogatoires serrés, qui n’a confiance que dans son réseau. Une véritable énigme à lui tout seul, autant Allonfleur aime être vu, aime briller, autant Martefon se complait dans les cuisines, dans les annexes des maisons bourgeoises… Nos limiers nous entraînent dans le Paris du Second Empire. Nous sommes en 1863, un peu plus de la moitié du règne de Napoléon III s’est écoulé, mais déjà l’Empire s’essouffle est connait des difficultés. L’enquête nous fait déambuler dans le Paris d'Haussmann, au rythme de l'omnibus, dans une ville grouillante de monde, on s’attend à voir surgir un Émile Zola au coin de la rue, tant l’ambiance nous rappelle ces œuvres parisiennes. Quand l’omnibus est plein, la marche à pied reste encore le meilleur moyen de transport, tout est encore à quelques minutes de marche. Une visite fouillée, minutieuse entreprise sous la plume de l'auteur. C'est dans cette atmosphère que vivent les protagonistes du roman. L’énigme avance, lente comme la Seine, dans les méandres des Bourgeoisies parisiennes et dijonnaises. Direction la gare et les cris stridents du chemin de fer, c’est la ruée, la découverte d’un moyen de transport encore incertain, mais le déplacement est important… En me renseignant sur le livre, l'idée récurrente était travail bien documenté, et j'appréhendais quelque peu la lecture, m'attendant à un pointillisme exacerbé. Que nenni! Le travail effectué en amont est bien présent dans l'œuvre (cf. scène de la morgue, chantier de l'Opéra, le voyage en train...) mais l'ensemble s'incorpore à l'ambiance, nous ne sommes pas ici dans un thriller à cent à l'heure de Tom Clancy, mais plutôt dans un Cadfael d'Ellis Peters voire un Sherlock Holmes, bref un policier qui se savoure. Pour un premier roman la maîtrise est intéressante et l’on se surprend à attendre la suite des aventures de tous ces joyeux vivants. Une auteure à découvrir.

    19/01/2016 à 11:31 LittleWing (21 votes, 7.8/10 de moyenne) 1