Dernier Désir

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  • 4/10 Court roman que j'ai failli abandonner avant la centième page. Après la scène du salon de coiffure, j'ai compris que ce roman (et le style de cet auteur) n'est pas pour moi. Finalement, j'ai lu en diagonale le reste du roman en passant les interminables passages descriptifs qui n'apportent rien à l'histoire. C'est peu de dire que je me suis complètement désintéressé du sort des protagonistes tellement l'auteur s'est beaucoup plus concentré sur la forme (avec de-ci de-là des phrases inutilement compliquées pour détailler certains passages qui ne le necessitaient pas) que sur le fond englué dans un récit beaucoup trop descriptif et dénué d'action, avant sa conclusion à laquelle je n'ai pas été sensible (car j'avais décroché bien avant).
    En bref, je comprends parfaitement qu'on peut aimer ce roman et cet auteur mais, à l'instar d'autres auteurs que je ne relirai sans doute pas après avoir lu un ou maximum deux romans que je n'ai pas aimé (Pascal Garnier, Maud Mayeras, Louise Mey, Grégoire Courtois, ...), j'en resterai là avec Olivier Bordaçarre.

    03/11/2024 à 13:18 ericdesh (984 votes, 7.4/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Dernier désir est un roman fascinant qui mêle au suspense du thriller psychologique une passionnante étude de caractères. Olivier Bordaçarre est au plus près de ses personnages et dissèque leur vie, leurs envies et leur évolution au fil des évènements avec une justesse déconcertante. De la petite famille idéale, du couple qui s'est enfin retrouvé grâce à une vie plus sereine à la campagne au contact des choses simples mais essentielles qui font les petits bonheurs d'une vie, il va pointer les dissonances qui vont peu à peu éclore en eux face à la nouveauté, au désir, et finalement à la tentation.
    Car le personnage énigmatique de Vlad porte en fait dans ce roman une double casquette : il incarne à la fois la tentation et la séduction dans tous les domaines et par conséquent fait figure de diable, tout comme il incarne aussi une espèce de vampire, autant par son mimétisme inquiétant et jusqu'au-boutiste - d'ailleurs, jusqu'où ira t-il ? - que par la place de plus en plus grande, de plus en plus envahissante qu'il occupe au sein de cette famille. Comme si c'était l'âme même de la famille, puis du couple, qu'il aspirait petit à petit pour opérer un transfert - le sien.
    À partir de là, suivre les réactions des différents personnages face à cette apparition et cette intrusion, certes consentie et pourtant presque maléfique, voir ce père prendre peu à peu conscience du danger, tenter d'en convaincre sa femme en plein déni, c'est anticiper les dommages d'existences broyées par un engrenage subtilement pervers et pourtant dramatiquement simple. Et c'est déchirant.
    Ce roman noir vénéneux d'une grande subtilité, aussi oppressant qu'addictif et porté par la très belle écriture de Bordaçarre, élégante et superbement fluide, prendra même des allures de conte à la limite du fantastique lorsqu'au bout du tragique et éprouvant crescendo qu'il orchestre, l'épilogue terrassera le lecteur d'un ultime uppercut. De quoi émerger avec la gueule de bois, et des questions plein la tête...
    Inutile de dire que je me suis précipité sur "Accidents", le nouveau roman d'Olivier Bordaçarre paru chez Phébus.

    15/01/2017 à 13:32 Norbert (308 votes, 6.9/10 de moyenne) 8