La Mort et la belle vie

Meurtres cousus d'or (Death and the good life)

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  • 8/10 Facile de dire que l’on est en présence d’un flic atypique : c’est généralement l’objectif des auteurs qui créent des personnages pour que les lecteurs s’en souviennent. Ici oui, atypique dans le sens que Al Barnes, dit « la tendresse » n’est ni alcoolique ni drogué, heureux en couple, bien avec sa hiérarchie issue d’une minorité ethnique amérindienne, amoureux de poésie, sensible aux charmes féminins … et qui est avant tout « bienveillant » ! Avec lui point de délit de sale gueule, point de préjugés. Les personnes qu’il rencontre au cours de son enquête sont des témoins avant d’être des suspects. Il a fait le choix de quitter la ville et une belle carrière en perspective pour la montagne, ses paysages sauvages et grandioses. Pas de chance pour lui car il semble qu’un tueur en série s’attaque aux pêcheurs du lac. Il va devoir quitter la verbalisation des mauvais conducteurs. Et si cette histoire qui lie trois victimes et amis de jeunesse faisait écho à une affaire classée vieille d’une vingtaine d’années ?
    L’enquête va permettre à Al de renouer avec ses anciens collègues, toujours prêts à l’aider (autre caractéristique de l’intrigue qui ne se heurte pas à une « guerre des polices ») et d’attirer l’attention s’il en est besoin, sur la situation des femmes et les clivages de la société américaine.
    Dites-moi lecteurs, ça ne vous pas penser à des personnages du PAF ? Mais bon sang c’est bien sûr : nous sommes en présence du roman qui a inspiré les personnages de la série de TV « Alex Hugo » à nos scénaristes préférés Franck Thilliez et Niko Tackian. L’humanité de Al Barnes a su séduire nos polardeux pour en faire une adaptation alpine pour notre plus grand plaisir.
    Au-delà de cette faculté d’inspiration du roman, j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre son rythme et sa candeur qui permettent que la violence (parce qu’il y en a) passe plus « en douceur ». Le goût de Al Barnes pour la poésie fait écho à la passion de Richard Hugo lui-même et permet au héros de s’en sortir émotionnellement.
    Notons enfin que la préface de James Welch apporte de nombreux éléments de compréhension sur la personnalité de l’auteur et qu’elle est bien plus qu’une préface, une vraie biographie pour celui qui n’aura eu le plaisir d’écrire qu’un seul polar dans sa trop courte carrière de romancier.

    07/11/2020 à 12:35 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 2