Octobre 2005.
Zyed et Bouna, deux ados, trouvent la mort après s'être réfugiés dans un transformateur électrique alors qu'ils étaient poursuivis par la police. Toute la banlieue s'enflamme, Clichy et Aulnay en tête.
A Saint-Denis, c'est à peine plus calme. C'est là que vit Mehdi Bassi, vingt-deux ans, employé au service courrier de l'Agence du médicament le jour, graffeur la nuit. À cause de l'un de ses frères tombé pour deal, il a des problèmes avec les Bensama, les caïds de la drogue.
Il va faire la rencontre de Najet Iker, une jeune flic beur qui n'en peut plus de ses collègues ripoux et ne souhaite rien de plus que de faire tomber le clan Bensama.
Après Les anges s'habillent en caillera et Des chiffres et des litres, parus aux éditions Moisson Rouge, on retrouve Rachid Santaki au Masque avec ce Flic ou caillera, troisième volet de la série de romans noirs mettant en scène sa Seine-Saint-Denis. Comme dans les opus précédents, l'auteur écrit dans le langage local, mêlant de manière plus vraie que nature arabe, verlan et argot (un glossaire figure en début d'ouvrage, pour ceux qui n'entravent queud au parler du ter-ter). Si cela pourra peut-être gêner quelques lecteurs, au moins en début de lecture, ce choix judicieux et quelque peu osé apporte un vrai plus. Et puis parler des problèmes actuels du 9-3 dans une langue de Molière précieuse aurait été un peu ridicule. En effet, plus qu'un décor, Saint-Denis est ici le vrai personnage principal.
À travers les parcours de Mehdi et Najet, Rachid Santaki nous parle de l'importance de sa famille et de ses origines. Le jeune keum peine à aider sa daronne à surmonter les épreuves de la life : un mari mort, un gamin en taule, des impayés qui s'accumulent. Quant à la seconde, née accidentellement d'un coup d'un soir entre un flic réputé et une prostituée et ayant été élevée en famille d'accueil, elle cherche sa voie, en essayant de suivre celle de ce père qu'elle n'a pour ainsi dire pas connu. Les deux protagonistes, intéressants, ont en commun de vivre dans l'incertitude et la solitude et d'être confrontés quotidiennement à la violence et à la drogue.
La musique, et en particulier le rap (qu'il soit français ou cainri) est très présente et l'auteur propose en fin d'ouvrage une « bande-son » pour retrouver les morceaux écoutés par les personnages au fil des pages. Signalons aussi quelques beaux passage sur la boxe thaïe, que Rachid Santaki connaît bien, et un clin d’œil à Dominique Manotti, l'une des rares autres auteurs à avoir écrit des polars réalistes sur la banlieue.
Avec Flic ou caillera, Rachid Santaki nous offre un nouveau roman noir, efficace et rageur, plongeant le lecteur en plein cœur de la « tess ».
Octobre 2005.
Zyed et Bouna, deux ados, trouvent la mort après s'être réfugiés dans un transformateur électrique alors qu'ils étaient poursuivis par la police. Toute la banlieue s'enflamme, Clichy et Aulnay en tête.
A Saint-Denis, c'est à peine plus calme. C'est là que vit Mehdi Bassi, vingt-deux ans, employé au service courrier de l'Agence du médicament le jour, graffeur la nuit. À cause de l'un de ses frères tombé pour deal, il a des problèmes avec les Bensama, les caïds de la drogue.
Il va faire la rencontre de Najet Iker, une jeune flic beur qui n'en peut plus de ses collègues ripoux et ne souhaite rien de plus que de faire tomber le clan Bensama.
Après Les anges s'habillent en caillera et Des chiffres et des litres, parus aux éditions Moisson Rouge, on retrouve Rachid Santaki au Masque avec ce Flic ou caillera, troisième volet de la série de romans noirs mettant en scène sa Seine-Saint-Denis. Comme dans les opus précédents, l'auteur écrit dans le langage local, mêlant de manière plus vraie que nature arabe, verlan et argot (un glossaire figure en début d'ouvrage, pour ceux qui n'entravent queud au parler du ter-ter). Si cela pourra peut-être gêner quelques lecteurs, au moins en début de lecture, ce choix judicieux et quelque peu osé apporte un vrai plus. Et puis parler des problèmes actuels du 9-3 dans une langue de Molière précieuse aurait été un peu ridicule. En effet, plus qu'un décor, Saint-Denis est ici le vrai personnage principal.
À travers les parcours de Mehdi et Najet, Rachid Santaki nous parle de l'importance de sa famille et de ses origines. Le jeune keum peine à aider sa daronne à surmonter les épreuves de la life : un mari mort, un gamin en taule, des impayés qui s'accumulent. Quant à la seconde, née accidentellement d'un coup d'un soir entre un flic réputé et une prostituée et ayant été élevée en famille d'accueil, elle cherche sa voie, en essayant de suivre celle de ce père qu'elle n'a pour ainsi dire pas connu. Les deux protagonistes, intéressants, ont en commun de vivre dans l'incertitude et la solitude et d'être confrontés quotidiennement à la violence et à la drogue.
La musique, et en particulier le rap (qu'il soit français ou cainri) est très présente et l'auteur propose en fin d'ouvrage une « bande-son » pour retrouver les morceaux écoutés par les personnages au fil des pages. Signalons aussi quelques beaux passage sur la boxe thaïe, que Rachid Santaki connaît bien, et un clin d’œil à Dominique Manotti, l'une des rares autres auteurs à avoir écrit des polars réalistes sur la banlieue.
Avec Flic ou caillera, Rachid Santaki nous offre un nouveau roman noir, efficace et rageur, plongeant le lecteur en plein cœur de la « tess ».