Laguna Beach, Californie, 2005.
On retrouve, les personnages de Savages, Ben, Chon et O, plus jeunes que jamais mais déjà en proie à de sérieux problèmes. Certains voient d'un mauvais œil les débuts de leur business d'hydro – un cannabis particulièrement pur cultivé hors-sol.
Même endroit, 1967.
John McAlister, skateur de quatorze ans, fait la connaissance de Doc, qui joue au bon samaritain en distribuant des tacos aux plus pauvres. Il peut se le permettre : il fournit en herbe une bonne partie des hippies de la Californie du Sud. Quand il propose à l'adolescent un job de livreur ainsi que de vivre avec lui et ses ami-e-s, John ne refuse pas.
D'un côté, on retrouve donc l'expert de la botanique et du business, Ben ; le GI qu'il ne faut pas trop chercher si on tient à son intégrité physique, Chon ; et bien sûr la magnifique O. Ils sont encore tout jeunes et débutent dans la production d'herbe (Cool a été écrit après Savages, en 2012, mais l'action se déroule avant). Des proies faciles, se disent quelques types aux dents longues en ayant vent de leur projet. Pas si sûr.
De l'autre, c'est les sixties. Le petit Johnny découvre auprès de Doc les joies du moment. On vit tous ensemble dans des grottes près de la plage (pas l'hiver quand même, ça pèle !), on fait tourner l'herbe, les filles se font appeler Arc-en-ciel ou Rayon de soleil et ne font aucune difficulté à coucher avec les gars. Pour Doc et John, qui en plus se remplissent les poches, c'est le paradis. On croise de nombreux autres personnages : Freddie, une mère célibataire qui s'occupe comme elle peut de sa petite Kim entre un homme et un joint ; Stan et Diane, un couple qui tient une boutique baba-cool … La période dorée touche à sa fin. Les seventies arrivent, et avec elle la coke, autrement plus dangereuse et rémunératrice.
Cool, c'est donc un jeu permanent entre passé et présent. Au fil des pages, les personnages traversent les époques, de 1967 à aujourd'hui, ce qui permet à Don Winslow de survoler l'Histoire contemporaine des États-Unis, un peu à la manière de Forrest Gump. Sans trop en dire, disons qu'on ne voit pas toujours où l'auteur veut en venir avec toutes ces histoires (d'ailleurs, certains lecteurs trouveront peut-être qu'il y a trop de personnages). Dans le dernier tiers du livre, tout s'imbrique peu à peu parfaitement. On se rend compte alors que tout était calculé depuis le départ (peut-être même avant l'écriture de Savages), que Don Winslow est très habile et qu'il nous a bien eus.
A cette maîtrise totale de l'intrigue viennent s'ajouter les ingrédients qui ont fait le succès du précédent opus : un humour très présent, des dialogues savoureux, de l'action, et toujours ces expérimentations stylistiques de l'auteur, déroutantes par moments.
Cool est un bon roman noir, dans la droite continuation de Savages, avec un peu moins de castagne, mais avec la dimension historique en plus et un travail sur l'intrigue plus léché (plusieurs twists sont très bien vus). Un seul conseil : à éviter si vous n'avez pas aimé Savages.
Laguna Beach, Californie, 2005.
On retrouve, les personnages de Savages, Ben, Chon et O, plus jeunes que jamais mais déjà en proie à de sérieux problèmes. Certains voient d'un mauvais œil les débuts de leur business d'hydro – un cannabis particulièrement pur cultivé hors-sol.
Même endroit, 1967.
John McAlister, skateur de quatorze ans, fait la connaissance de Doc, qui joue au bon samaritain en distribuant des tacos aux plus pauvres. Il peut se le permettre : il fournit en herbe une bonne partie des hippies de la Californie du Sud. Quand il propose à l'adolescent un job de livreur ainsi que de vivre avec lui et ses ami-e-s, John ne refuse pas.
D'un côté, on retrouve donc l'expert de la botanique et du business, Ben ; le GI qu'il ne faut pas trop chercher si on tient à son intégrité physique, Chon ; et bien sûr la magnifique O. Ils sont encore tout jeunes et débutent dans la production d'herbe (Cool a été écrit après Savages, en 2012, mais l'action se déroule avant). Des proies faciles, se disent quelques types aux dents longues en ayant vent de leur projet. Pas si sûr.
De l'autre, c'est les sixties. Le petit Johnny découvre auprès de Doc les joies du moment. On vit tous ensemble dans des grottes près de la plage (pas l'hiver quand même, ça pèle !), on fait tourner l'herbe, les filles se font appeler Arc-en-ciel ou Rayon de soleil et ne font aucune difficulté à coucher avec les gars. Pour Doc et John, qui en plus se remplissent les poches, c'est le paradis. On croise de nombreux autres personnages : Freddie, une mère célibataire qui s'occupe comme elle peut de sa petite Kim entre un homme et un joint ; Stan et Diane, un couple qui tient une boutique baba-cool … La période dorée touche à sa fin. Les seventies arrivent, et avec elle la coke, autrement plus dangereuse et rémunératrice.
Cool, c'est donc un jeu permanent entre passé et présent. Au fil des pages, les personnages traversent les époques, de 1967 à aujourd'hui, ce qui permet à Don Winslow de survoler l'Histoire contemporaine des États-Unis, un peu à la manière de Forrest Gump. Sans trop en dire, disons qu'on ne voit pas toujours où l'auteur veut en venir avec toutes ces histoires (d'ailleurs, certains lecteurs trouveront peut-être qu'il y a trop de personnages). Dans le dernier tiers du livre, tout s'imbrique peu à peu parfaitement. On se rend compte alors que tout était calculé depuis le départ (peut-être même avant l'écriture de Savages), que Don Winslow est très habile et qu'il nous a bien eus.
A cette maîtrise totale de l'intrigue viennent s'ajouter les ingrédients qui ont fait le succès du précédent opus : un humour très présent, des dialogues savoureux, de l'action, et toujours ces expérimentations stylistiques de l'auteur, déroutantes par moments.
Cool est un bon roman noir, dans la droite continuation de Savages, avec un peu moins de castagne, mais avec la dimension historique en plus et un travail sur l'intrigue plus léché (plusieurs twists sont très bien vus). Un seul conseil : à éviter si vous n'avez pas aimé Savages.