Le train des oubliés

  1. Les ombres du passé

    Des adolescents partent dans une mine de charbon abandonnée, dans le Nord. On découvrira leurs corps. Asphyxie. Mais c'est un peu court comme épitaphe, notamment pour le père de l'un d'entre eux. Car derrière ces morts violentes, se cache un terrible secret.

    Une œuvre en clair-obscur. Les coups de crayon simples et efficaces de Mako, allant à l'essentiel. Le scénario est tout à fait représentatif de la bibliographie de Didier Daeninckx, avec un fort engagement politique et social. L'ensemble se lit rapidement et l'on passe un agréable moment avec le père de Martin, aux prises avec de sombres pans du passé français. À cet égard, même si le nœud de l'histoire peut se deviner avant sa révélation, dans l'ultime page de la bande dessinée, le lecteur restera probablement interdit face à cet aveu glauque.
    Néanmoins, au-delà de ces qualités indéniables, on regrette que les personnages ne soient pas plus fouillés, notamment le papa de Martin, que le choc du deuil ne semble qu'effleurer. Par ailleurs, certains protagonistes manquent de nuances, et la fin est bien trop abrupte.

    Si cette bande dessinée de Didier Daeninckx et Mako ne démérite pas, elle souffre néanmoins d'une concision qui ne lui sied pas. À l'instar du graphisme, épuré, le scénario aurait peut-être mérité un peu plus de profondeur.

    /5