Il était cinq heures et demie lorsqu’il descendit le talus d’herbes séchées les bras chargés de tout son attirail, avant d’arriver sur une plage de sable gris. Sur la route, un couple de joggeurs profitait de la fraîcheur matinale avant les premiers spectacles de ce dimanche pour les fêtes de la Tarasque. C’est la toute dernière fois que quelqu’un vit Jérôme Blanboulet. Le Rhône était calme. Il traversa la rue des Progrès, sa main droite s’engourdissant sur la canne au pommeau d’olivier finement sculpté qu’elle serrait, avant de bifurquer sur la droite pour continuer la rue de la Liberté. Devant lui se dressait la masse imposante de la Collégiale Sainte Marthe. Une odeur pestilentielle le fit grimacer. C’était la première fois depuis trois ans qu’il faisait ce trajet chaque mois qu’il respirait une telle puanteur. Une odeur d’égouts qui flottait dans l’air glacial. Il pensa qu’il devrait prévenir son « ami » le Maire afin qu’il remédie à cela au plus vite. En tournant pour longer l’abside de l’église, Gauthier Coubert de Leuze se figea… pour l’éternité.
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Soumis le 06/07/2023 par Franck 28