Le Cabinet du Dr Leng

(The Cabinet of Dr. Leng)

  1. Périple mortel

    Parce qu’elle tient à sauver sa sœur aînée Mary ainsi que son frère Joe, Constance Greene est parvenue à voyager dans le temps jusqu’à atterrir à New York le 27 novembre 1880. Sa cible n’est autre que le terrible psychiatre Enoch Leng qui, sous couvert de traitements de ses malades, cherche un moyen d’accéder à l’immortalité grâce à des expériences diaboliques au cours desquelles meurent ses cobayes. Pendant ce temps, Pendergast est fermement décidé à aider sa pupille, quitte à risquer sa propre vie.

    Ce vingt-et-unième tome de la série consacrée à Pendergast est un pur bonbon offert au fan de l’enquêteur du FBI. Les deux auteurs, Douglas Preston et Lincoln Child ont tramé une histoire prenante d’un bout à l’autre, où le rythme cadencé du récit se mêle avec brio à l’érudition. Constance Greene y est habilement mise en avant, et le lecteur profite d’une remarquable immersion dans le cadre new-yorkais des années 1880, avec pléthore d’indications historiques qui constituent en soi un véritable délice. D’ailleurs, quels que soient les domaines abordés par les écrivains, de la numismatique (cf. la quête de Gaspard Ferenc) aux objets amérindiens (les calumets de la paix et autres calendriers lakotas), tout est un festival de culture, et l’on aime à se perdre dans ces chemins qui ne sont pourtant que de traverse. Dans le même temps, l’inspecteur Coldmoon et le lieutenant D’Agosta, bien connus des fans de la série, vont être confrontés à deux enquêtes distinctes qui vont finir par se recouper et les mener bien loin du territoire américain – et cette investigation, visiblement incomplète – pourrait bien trouver une suite dans le vingt-deuxième tome, Angel of Vengeance, pas encore paru à ce jour en France. Et puisque l’on parle d’affaire incomplète, la fin de cet ouvrage-ci détient un cliffhanger de toute beauté, une pépite qui ravira les aficionados de la bibliographie de Douglas Preston et de Lincoln Child. Un instant aussi brûlant que glaçant, qui énonce les ultimes mots de ce roman (« A suivre… ») comme une injonction.

    Un thriller de haute volée, comme nombre de ceux mettant en scène Aloysius Pendergast, avec des personnages secondaires qui n’ont que rarement été autant mis sur le devant de la scène.

    /5