Interception

  1. Les enfants du labyrinthe

    Valentine est épileptique, et son état semble empirer. Pire : elle est désormais la proie de cauchemars récurrents et effrayants. Ses parents décident de lui faire intégrer un lycée-clinique expérimental. Mais sur place, l’adolescente se rend compte que sa guérison ne fait pas nécessairement partie des objectifs des médecins.

    Écrivain reconnu en littérature pour adultes, Marin Ledun a également composé des œuvres pour les jeunes, comme Un cri dans la forêt et Luz. Il signe ici un ouvrage qui paraît dans la collection Thriller de chez Rageot, et la magie opère immédiatement. Le style est attisé, sec, brutal. Les chapitres se dévorent à toute allure, et le roman est bâti de manière très intelligente. Mais au-delà de la forme, remarquable, c’est l’histoire qui stupéfie. Une fille, sujette à l’épilepsie, et qui peut ainsi accéder à un monde parallèle, semblable à un dédale ponctué de portes, derrière lesquelles se trouvent des univers possibles et contrôlés par des spectres ainsi qu’un bien étrange personnage. Le pari était osé : proposer aux lecteurs – jeunes – un récit d’une originalité inouïe, servie par une plume incendiaire et incendiée. Et ce défi est amplement réussi. Tout, dans ce livre, est accrocheur et percutant. Il est d’ailleurs bien difficile d’évoquer le contenu de cet opus sans dévoiler certaines situations qui ne manqueront pas de surprendre, quel que soit l’âge de celles et ceux qui le liront.

    Dans cette collection naissante, nous avions, entre autres, le percutant Blackzone de Philip Le Roy, le cérébral Spiral de Paul Halter, et l’engagé et lyrique Dernier ours de Charlotte Bousquet. Nous avons désormais cet inclassable livre survolté de Marin Ledun, qui achève de faire de cet auteur, s’il en fallait encore une preuve, l’un des meilleurs de sa génération.

    /5