Le banquier assassiné

(Il banchiere assassinato)

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  • 8/10 Augusto De Angelis ( 1888-1944) est l’un des pères du roman policier italien. Il a su, dans un premier temps, habilement naviguer durant les années 30 en évitant les foudres de la censure mussolinienne, le genre était alors considéré comme suspect. Cependant, De Angelis a connu une fin précoce à la suite d’une dénonciation en 43 qui l’a mené dans les géôles de la dictature.

    Romain de naissance, il a néanmoins donné pour cadre à ses romans la cité de la botte la plus européenne de l’époque, Milan. Alors que la plupart des écrivains avaient les yeux rivés sur le hard boiled américain pour s’en inspirer, il a su innover en créant un genre policier italien : « L’essentiel pour moi est de créer un climat, de faire vivre le drame au lecteur ( L’essenziale per me è creare un clima. Far vivere al lettore il drama.) ». Il a inséré de nombreux ingrédients du cru local avec la ville de Milan, ses rues, ses demeures, ses intérieurs, ses hôtels, ses commerçants, ses capitaines d’industrie, ses banques, ses bureaux et surtout un type de policier italien avec un mélange de paternalisme, tyranie et bureaucratie.

    Le commissaire De Vicenzi, qui apparaît pour la première fois dans « Le banquier assasiné, Il banchiere assassinato » en 1935 montre finesse, intelligence et une culture étendue avec des lectures allant de Platon à Freud en passant par Oscar Wilde et bien d’autres. De Vicenzi s’appuie sur l’observation et son intuition pour détecter les indices et confondre l’assassin. Au début d’une nuit, son ami Aurigi, trader, vient lui rendre visite au commissariat. Quelques instants plus tard, le flic est appelé pour un meurtre...dans l’appartement d’Aurigi. Le cadavre appartient à un banquier qui a prêté une importante somme d’argent à son ami. Vicenzi déliera un à un tous les fils pour confondre le meurtrier inattendu.

    Un bon roman d’énigme, avec un brin de poésie, qui permet de revisiter l’Italie des années 30. La télévision a adapté dans les années 70 " les De Vicenzi".

    10/01/2012 à 07:26 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)