Cette histoire est de celles où l'on sait dès le départ qu'elle va mal se terminer. Dès les premières lignes, le personnage principal nous explique que s'il est actuellement en détention provisoire dans la prison de Litla-Hraun (la plus grande d'Islande), c'est à cause de Bettý. Il se demande s'il aurait pu empêcher ça, mais c'est trop tard. Bettý l'a pris dans ses filets et, aveuglé par son amour, il n'a rien vu venir.
Délaissant le temps d'un livre (originalement publié en 2003) la série qui lui a valu une renommée mondiale et de nombreux prix prestigieux, Arnaldur Indridason en profite pour rendre hommage au roman noir qu'il affectionne. S'affranchissant totalement du célèbre commissaire Erlendur et de ses collègues – un petit clin d’œil mis à part, il n'a pas pu s'en empêcher – il nous livre une adaptation très personnelle du classique qu'est Le facteur sonne toujours deux fois, texte fort et plusieurs fois porté à l'écran sous divers titres (« Les amants diaboliques », « Le dernier tournant », ou tout simplement avec le même nom). L'auteur ne cache pas sa source d'inspiration, citant James M. Cain en exergue.
En principe, le lecteur de polar un tant soi peu connaisseur sait donc déjà tout de l'histoire : la femme fatale va mettre le grappin sur l'amant pour abréger la vie du mari. Et il n'est pas loin d'avoir tout bon. Lors d'une de ses conférences, le personnage principal, avocat spécialisé dans le droit maritime et la pêche, rencontre Bettý et succombe immédiatement à ses charmes. La magnifique et vénéneuse jeune femme lui propose alors de travailler pour son mari, un richissime armateur. Le narrateur n'est pas au bout de ses peines.
Tout semble cousu de fil blanc et pourtant, à la moitié du roman, Arnaldur Indridason assène un énorme rebondissement venu de nulle part qui laissera plus d'un lecteur pantois, sous le choc. A se demander comment, alors qu'on croyait tout savoir, l'auteur a pu nous mener aussi astucieusement par le bout du nez pendant une centaine de pages.
Avec Bettý, roman noir hommage construit avec machiavélisme, Arnaldur Indridason nous dévoile une nouvelle facette de son immense talent. Puisqu'il s'agit d'un exercice de style brillamment accompli, on accordera à l'élève une excellente note pour ce coup de maître.
On saluera aussi au passage le superbe travail du traducteur, personnage de l'ombre que l'on ne remercie jamais assez, Patrick Guelpa.
Cette histoire est de celles où l'on sait dès le départ qu'elle va mal se terminer. Dès les premières lignes, le personnage principal nous explique que s'il est actuellement en détention provisoire dans la prison de Litla-Hraun (la plus grande d'Islande), c'est à cause de Bettý. Il se demande s'il aurait pu empêcher ça, mais c'est trop tard. Bettý l'a pris dans ses filets et, aveuglé par son amour, il n'a rien vu venir.
Délaissant le temps d'un livre (originalement publié en 2003) la série qui lui a valu une renommée mondiale et de nombreux prix prestigieux, Arnaldur Indridason en profite pour rendre hommage au roman noir qu'il affectionne. S'affranchissant totalement du célèbre commissaire Erlendur et de ses collègues – un petit clin d’œil mis à part, il n'a pas pu s'en empêcher – il nous livre une adaptation très personnelle du classique qu'est Le facteur sonne toujours deux fois, texte fort et plusieurs fois porté à l'écran sous divers titres (« Les amants diaboliques », « Le dernier tournant », ou tout simplement avec le même nom). L'auteur ne cache pas sa source d'inspiration, citant James M. Cain en exergue.
En principe, le lecteur de polar un tant soi peu connaisseur sait donc déjà tout de l'histoire : la femme fatale va mettre le grappin sur l'amant pour abréger la vie du mari. Et il n'est pas loin d'avoir tout bon. Lors d'une de ses conférences, le personnage principal, avocat spécialisé dans le droit maritime et la pêche, rencontre Bettý et succombe immédiatement à ses charmes. La magnifique et vénéneuse jeune femme lui propose alors de travailler pour son mari, un richissime armateur. Le narrateur n'est pas au bout de ses peines.
Tout semble cousu de fil blanc et pourtant, à la moitié du roman, Arnaldur Indridason assène un énorme rebondissement venu de nulle part qui laissera plus d'un lecteur pantois, sous le choc. A se demander comment, alors qu'on croyait tout savoir, l'auteur a pu nous mener aussi astucieusement par le bout du nez pendant une centaine de pages.
Avec Bettý, roman noir hommage construit avec machiavélisme, Arnaldur Indridason nous dévoile une nouvelle facette de son immense talent. Puisqu'il s'agit d'un exercice de style brillamment accompli, on accordera à l'élève une excellente note pour ce coup de maître.
On saluera aussi au passage le superbe travail du traducteur, personnage de l'ombre que l'on ne remercie jamais assez, Patrick Guelpa.