Dix ans après, Suzanne se pointe comme une fleur, embrasse sa sœur Zia, la jette dans son fauteuil,
embarque quelques fringues, roule à toute allure dans le parc du Centre jusqu’à sa voiture
où elle harnache Zia sur le siège avant, replie l’engin, démarre et dit : « Ma sœurette, on va voir du pays. »
Le fantôme de la fille en jaune plane sur l’itinéraire des deux sœurs lancées sur ses traces.
Qui était Zora Korps, celle dont tout le monde a parlé au cours des semaines qui suivirent le drame ?
Pour Suzanne, le découvrir devient une obsession.
Pour Zia, c’est une énigme.
Au sujet de Suzanne, le docteur Harold Saw écrira :
J’aurais pu dire pour son compte qu’on pourrait bien chercher un peu plus loin,
sous les coupables faciles. Dire que la violence et l’horreur ne viennent jamais de nulle part.
Dire que leurs crimes hantent nos cités troubles et qu’il ne suffit plus de leurs lapidations
pour les rétablir, les conforter, nos brillantes sociétés. Elles se fissurent, peu à peu,
et nous sommes des sourds et des aveugles assoiffés de leur sang, sans chiens ni cannes,
tendus et raides, droits dans nos bottes au bord des précipices, incapables de nous regarder en face,
de nous sonder, de retourner la fange de nos ignominies, de nos pensées violentes.
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Soumis le 24/11/2011 par Elo