Une Bonne Raison de mourir

  1. Beryl Schaeffer, policière à la Crim’, n’a pas eu la possibilité de prendre l’appel téléphonique de Pavel Novak, un ancien géologue. Quand la policière se rend au domicile de ce dernier, il a déjà disparu. Cet ancien ami du père de Beryl, assassiné en raison de son ardent militantisme écologique, souhaitait la contacter à propos d’une information de la plus haute importance. Un secret incroyable et pour lequel on n’hésite pas à tuer, qui va mener la jeune femme en Turquie.

    Après Le Cercle des hellébores noirs, Arthur Caché nous revient avec ce thriller très inspiré et efficace. On est séduit d’entrée de jeu par le rythme du récit : les chapitres – très courts – s’enchaînent à merveille, les découvertes et les rebondissements aussi, et le style à la fois épuré et limpide de l’auteur s’impose en venant parachever cette fluidité narrative. Les personnages des enquêteurs séduisent également, de Beryl, policière solide et rigoureuse, encore hantée par l’assassinat de son père et meurtrie par d’étranges brûlures sur le corps, à Rudy Ferey, son adjoint, solide boxeur prêt à toutes les bravoures pour s’acquitter d’une ancienne dette morale, en passant par Ara Cenzig, ancien flic turc à l’allure de « cowboy aux yeux bleus ». Le sinistre complot est très réussi, à la fois original et crédible, et même les lecteurs les plus chevronnés voire blasés ne pourront que reconnaître sa singularité. Certes, les derniers chapitres cèdent parfois à quelques facilités, mais on ne peut être qu’enchanté par une telle maîtrise scénaristique.

    Une histoire atypique, une écriture survitaminée, un livre concis et sans le moindre temps mort : il n’en fallait pas plus pour qu’Arthur Caché s’invite avec aisance dans le club pourtant fermé des jeunes auteurs dont il nous tarde déjà d’avoir de leurs nouvelles.

    /5