Une bande de partisans d’Heidegger vient massacrer la famille d’Arthur. Il n’en faut pas moins pour cet homme, retiré dans les vignes, pour revenir vers les chemins de la philosophie appliquée à coups de flingues. Car avant de devenir un individu rangé, il avait mis hors d’état de nuire des êtres pour qui une certaine vision de la sagesse rime avec exécution des opposants. Avec un petit gang de compères, Arthur va revenir à Paris pour régler des comptes et en finir une bonne fois pour toutes avec ces parias.
Après Le Dolmen des dieux, Chrysostome Gourio signe un nouvel opus enthousiasmant chez l’éditeur Baleine. Le ton est immédiatement donné : les phrases sont hachées, à peu près autant que les corps percutés par les rafales d’armes automatiques qui tombent en grand nombre dans ce roman, et des alinéas entêtants viennent appuyer ce rythme cadencé. L’humour est omniprésent, dans les situations comme dans les répliques, et des clins d’œil à Marin Ledun ainsi qu’à la série du Poulpe, à travers l’intervention de Pedro, célèbre comparse de l’enquêteur libertaire, ne pourront qu’amuser les lecteurs. Les scènes d’action pétaradantes émaillent presque chaque chapitre, à faire passer la série des Rambo pour des avatars édulcorés de Bonne nuit les petits.
Ce qui est le plus frappant, au-delà de cette énergie narrative, c’est le postulat de départ, dont Chrysostome Gourio ne se dépare jamais : faire entrer la philosophie dans un roman de ce type. Les théories se confrontent, toujours amplifiées par le prisme de la débauche de déflagrations, et chaque protagoniste possède ainsi sa propre résonance idéologique. C’était sacrément gonflé, et l’auteur maintient la barre jusqu’à la fin, au gré d’un jeu de massacre jubilatoire, invoquant au passage des doctrines qu’il met en relief sans pour autant rendre l’exercice pesant ou trop démonstratif.
Ce Crépuscule des guignols, qui fait probablement écho au titre premier du film Les Tontons flingueurs, à savoir Le Terminus des prétentieux, s’apparente à une sorte de défi : mêler la rigueur de l’exposé philosophique à l’apparente décontraction d’un livre où les armes parlent presque autant que les personnages. Pari osé, mais pari gagné. On ressort de cet opus à la fois enchanté par les talents de l’écrivain, son audace scénaristique, et dans le même temps, son impertinence et sa désinvolture. Voilà un crépuscule tel que l’on aimerait en voir plus souvent dans le panorama littéraire.
Une bande de partisans d’Heidegger vient massacrer la famille d’Arthur. Il n’en faut pas moins pour cet homme, retiré dans les vignes, pour revenir vers les chemins de la philosophie appliquée à coups de flingues. Car avant de devenir un individu rangé, il avait mis hors d’état de nuire des êtres pour qui une certaine vision de la sagesse rime avec exécution des opposants. Avec un petit gang de compères, Arthur va revenir à Paris pour régler des comptes et en finir une bonne fois pour toutes avec ces parias.
Après Le Dolmen des dieux, Chrysostome Gourio signe un nouvel opus enthousiasmant chez l’éditeur Baleine. Le ton est immédiatement donné : les phrases sont hachées, à peu près autant que les corps percutés par les rafales d’armes automatiques qui tombent en grand nombre dans ce roman, et des alinéas entêtants viennent appuyer ce rythme cadencé. L’humour est omniprésent, dans les situations comme dans les répliques, et des clins d’œil à Marin Ledun ainsi qu’à la série du Poulpe, à travers l’intervention de Pedro, célèbre comparse de l’enquêteur libertaire, ne pourront qu’amuser les lecteurs. Les scènes d’action pétaradantes émaillent presque chaque chapitre, à faire passer la série des Rambo pour des avatars édulcorés de Bonne nuit les petits.
Ce qui est le plus frappant, au-delà de cette énergie narrative, c’est le postulat de départ, dont Chrysostome Gourio ne se dépare jamais : faire entrer la philosophie dans un roman de ce type. Les théories se confrontent, toujours amplifiées par le prisme de la débauche de déflagrations, et chaque protagoniste possède ainsi sa propre résonance idéologique. C’était sacrément gonflé, et l’auteur maintient la barre jusqu’à la fin, au gré d’un jeu de massacre jubilatoire, invoquant au passage des doctrines qu’il met en relief sans pour autant rendre l’exercice pesant ou trop démonstratif.
Ce Crépuscule des guignols, qui fait probablement écho au titre premier du film Les Tontons flingueurs, à savoir Le Terminus des prétentieux, s’apparente à une sorte de défi : mêler la rigueur de l’exposé philosophique à l’apparente décontraction d’un livre où les armes parlent presque autant que les personnages. Pari osé, mais pari gagné. On ressort de cet opus à la fois enchanté par les talents de l’écrivain, son audace scénaristique, et dans le même temps, son impertinence et sa désinvolture. Voilà un crépuscule tel que l’on aimerait en voir plus souvent dans le panorama littéraire.