14 juillet 1965, dans le Queens. Alice Crimmins amorce une journée banale lorsqu’elle se rend compte que ses deux enfants, Missy et Eddie Junior, ont disparu. On retrouve le cadavre de la gamine le jour-même et celui de son frère cinq jours plus tard. La mère devient vite la suspecte numéro un, et tout plaide en sa défaveur : belle, divorcée, libre, multipliant les incartades amoureuses, et un comportement assez ambivalent. Mais n’est-elle justement pas trop suspecte ?
Avec cet ouvrage, Anaïs Renevier inaugure la collection True crime chez 10-18. On y découvre ainsi l’affaire Alice Crimmins qui, si elle a considérablement marqué les Etats-Unis, n’a eu que peu de répercussions de ce côté de l’Atlantique. Pourtant, elle a inspiré des auteurs majeurs comme Mary Higgins Clark pour La Maison du guet, Dorothy Uhnak avec La mort est un jeu d’enfants ou Emma Flint et La Face cachée de Ruth Malone. Avec beaucoup de minutie et se fondant sur un abondant travail préalable de documentation, l’auteure et reporter a rebâti, pas à pas, les diverses étapes de l’investigation, des premiers éléments aux déductions des enquêteurs, des caractéristiques des divers procès aux multiples autres pistes, en passant par les convictions intimes des protagonistes. Habituellement, ce genre de documentaires se contente d’aligner les faits avec un style plutôt plat, purement indicatif, mais ici, Anaïs Renevier se permet pour notre plus grand plaisir de nous gratifier d’agréables passages où l’aspect journalistique se mêle à la littérature. C’est également une belle radioscopie de la société américaine, traversée de tourments et de moments fondateurs, depuis l’avènement d’une forme de féminisme à l’emprise de la mafia, mais également le cas du meurtre de Kitty Genovese. En environ deux cents pages, l’écrivaine signe un ouvrage très solide et passionnant, et les pages défilent à toute allure. Et si cet opus s’achève sans avoir pu livrer tous les secrets de cette affaire – il aurait été difficile de faire autrement, dans la mesure où la réalité elle-même a conservé de nombreuses zones d’ombre, des pistes inexploitées par les forces de police et pourtant très crédibles viennent presque conclure ce récit qui se dévore comme un roman.
Un excellent livre qui présente d’autant plus d’intérêt que cette histoire est assez méconnue en France. A la fois dense et concis, il va à l’essentiel tout en proposant une très intéressante lecture de l’Amérique, à la fois dévote, volontairement calomnieuse et dénonciatrice, et prête à accuser sur de simples a priori.
14 juillet 1965, dans le Queens. Alice Crimmins amorce une journée banale lorsqu’elle se rend compte que ses deux enfants, Missy et Eddie Junior, ont disparu. On retrouve le cadavre de la gamine le jour-même et celui de son frère cinq jours plus tard. La mère devient vite la suspecte numéro un, et tout plaide en sa défaveur : belle, divorcée, libre, multipliant les incartades amoureuses, et un comportement assez ambivalent. Mais n’est-elle justement pas trop suspecte ?
Avec cet ouvrage, Anaïs Renevier inaugure la collection True crime chez 10-18. On y découvre ainsi l’affaire Alice Crimmins qui, si elle a considérablement marqué les Etats-Unis, n’a eu que peu de répercussions de ce côté de l’Atlantique. Pourtant, elle a inspiré des auteurs majeurs comme Mary Higgins Clark pour La Maison du guet, Dorothy Uhnak avec La mort est un jeu d’enfants ou Emma Flint et La Face cachée de Ruth Malone. Avec beaucoup de minutie et se fondant sur un abondant travail préalable de documentation, l’auteure et reporter a rebâti, pas à pas, les diverses étapes de l’investigation, des premiers éléments aux déductions des enquêteurs, des caractéristiques des divers procès aux multiples autres pistes, en passant par les convictions intimes des protagonistes. Habituellement, ce genre de documentaires se contente d’aligner les faits avec un style plutôt plat, purement indicatif, mais ici, Anaïs Renevier se permet pour notre plus grand plaisir de nous gratifier d’agréables passages où l’aspect journalistique se mêle à la littérature. C’est également une belle radioscopie de la société américaine, traversée de tourments et de moments fondateurs, depuis l’avènement d’une forme de féminisme à l’emprise de la mafia, mais également le cas du meurtre de Kitty Genovese. En environ deux cents pages, l’écrivaine signe un ouvrage très solide et passionnant, et les pages défilent à toute allure. Et si cet opus s’achève sans avoir pu livrer tous les secrets de cette affaire – il aurait été difficile de faire autrement, dans la mesure où la réalité elle-même a conservé de nombreuses zones d’ombre, des pistes inexploitées par les forces de police et pourtant très crédibles viennent presque conclure ce récit qui se dévore comme un roman.
Un excellent livre qui présente d’autant plus d’intérêt que cette histoire est assez méconnue en France. A la fois dense et concis, il va à l’essentiel tout en proposant une très intéressante lecture de l’Amérique, à la fois dévote, volontairement calomnieuse et dénonciatrice, et prête à accuser sur de simples a priori.